La campagne pour les élections législatives et communales entre dans sa deuxième semaine. Naturellement, c’est l’occasion pour les candidats d’investir le terrain afin de séduire et de convaincre l’électorat. Les législatives et les communales sont perçues comme un baromètre des préoccupations citoyennes. On s’attendait à ce que les futurs députés et conseillers communaux proposent des solutions concrètes aux défis de l’heure et formulent des promesses tangibles.
Plusieurs thèmes majeurs devraient émerger : l’inflation galopante, le chômage, la pression fiscale, la pénurie récurrente de carburant, la dépréciation monétaire, la hausse vertigineuse des prix, la pénurie de produits Brarudi, le logement, les infrastructures… Le chapelet des besoins des Burundais pourrait être égrené à l’infini.
Les candidats devraient donc articuler des propositions concrètes pour répondre à ces enjeux. Ces promesses constituent normalement le cœur des campagnes politiques. Même si elles sont globalement utilisées par les candidats comme de véritables stratagèmes électoraux, elles suscitent des espoirs, mobilisent les électeurs et peuvent influencer les résultats.
L’absence criante des candidats
Hélas, sur le terrain, on ne les voit pas. Pourtant, ils figurent bien sur les listes. « Où sont-ils ? Que font-ils ? » Ces questions sont sur toutes les lèvres. Seuls les présidents ou secrétaires généraux des partis politiques mènent la campagne. Par ailleurs, l’opinion publique se demande si la campagne présidentielle n’a pas déjà officieusement commencé. Sur la base de quelles propositions allons-nous élire nos « représentants » ?
Cette situation soulève un débat fondamental sur les élections à base de listes bloquées. L’article 73 de la Constitution stipule que « les élections des députés se déroulent suivant le scrutin de listes bloquées à la représentation proportionnelle ». Sans vouloir pénétrer dans le « jardin secret de la politique », il apparaît essentiel de s’interroger sur le mode de sélection des candidats par les partis politiques burundais. Veillent-ils aux critères de moralité, de probité et d’aptitude réelle ?
Le problème des listes imposées
Il se peut que le candidat soit le plus souvent imposé par les instances du parti, même s’il ne fait pas l’unanimité à la base. « C’est l’occasion pour les chefs de partis de placer sur les listes des personnes de leur choix. D’où la présence d’élus aux compétences douteuses », explique un politologue burundais. Il suffit d’être dans les bonnes grâces du président du parti pour figurer « en ordre utile » sur la liste.
Si le parti l’emporte, le candidat sait qu’il siégera de facto à l’hémicycle. Ainsi, élus sur base de listes bloquées présentées par leurs partis, les députés se montrent plus redevables envers ces derniers qu’envers le peuple : ils deviennent des élus du parti plutôt que du peuple. Par ricochet, les principales missions de l’Assemblée nationale — voter les lois et contrôler l’action gouvernementale — ne peuvent être efficacement remplies sans qu’elle jouisse pleinement de son indépendance.
Vers une réforme nécessaire
Il est temps de redéfinir le mode d’élection de nos représentants. Les Burundais ont besoin d’une Assemblée nationale à l’écoute, qui propose des solutions viables et qui engage un dialogue constructif sur les réformes nécessaires au bien-être collectif. Au Burundi, la politique doit retrouver sa raison d’être première : servir les citoyens.
La campagne électorale est froide, voire morose. Il n’y a pas de compétiteurs (un seul parti avec ses supplétifs), par conséquent pas d’enjeux.
Bravo ! les médias observent et nous informent ! Vous me permettrez de vous inviter à lire ceci aussi sur ce site : https://www.yaga-burundi.com/campagne-legislatifs-communales-confusion/
Donc on votera pour quel engagement des députés ? Des candidats communaux ?
Quand la messe sera dite, il ne nous restera que les yeux pour pleurer ? Pauvres électeurs ! Nous voterons pour quoi ?