Vendredi 03 octobre 2025

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Les systèmes alimentaires sensibles aux genres et à la nutrition, un levier crucial pour lutter contre la malnutrition

03/10/2025 0
Les systèmes alimentaires sensibles aux genres et à la nutrition, un levier crucial pour lutter contre la malnutrition
Les participants à l’atelier de formation sur l’agriculture et les systèmes agricoles sensibles au genre et à la nutrition se sont engagés à travailler dans une approche multisectorielle

Du 24 au 26 septembre 2025, il s’est tenu à Gitega un atelier de renforcement des capacités organisé par la FAO en partenariat avec le Secrétariat permanent de la Plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’atelier portait sur l’agriculture et les systèmes alimentaires sensibles au genre et à la nutrition. Les participants saluent un bagage technique qu’ils vont mettre en application.

L’atelier visait à équiper les différents acteurs à tous les niveaux des outils nécessaires pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle sensible au genre et à la nutrition. Ce renforcement des capacités se présente comme un levier crucial pour créer des systèmes alimentaires durables et inclusifs, garantissant à long terme la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous.

Durant les trois jours de formation, les experts et acteurs ont passé en revue l’impact des systèmes alimentaires sur la nutrition ainsi que les pratiques sectorielles sensibles à la nutrition et au genre. Ils ont également abordé la planification des systèmes alimentaires dans une perspective inclusive et nutritionnelle dans le cadre du renforcement de l’agriculture au Burundi.

Égide Nsengimana, un participant venu du Programme alimentaire mondial (PAM), indique qu’il a saisi que la nutrition est une notion transversale qui fait intervenir de nombreux acteurs. Il a fait savoir qu’il a compris qu’une bonne coordination, une communication efficace et un engagement budgétaire solide sont cruciaux.

Une formation salutaire

Cet employé du PAM au Burundi a affirmé qu’il va être le porte-flambeau dans la mise en œuvre de ce bagage technique dans les interventions du programme. « Nous allons pouvoir apporter des contributions pour réussir. Nous allons travailler en toute coordination pour éviter les duplications et les chevauchements. Comme convenu, il est important qu’il y ait une collaboration pour pouvoir atteindre des résultats optimaux. »

Même sentiment de satisfaction chez Rose Kamariza, chargée de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et des adolescents à l’UNFPA Burundi et en même temps point focal Nutrition. Elle a expliqué que la transformation des systèmes agricoles sensibles au genre et à la nutrition est essentielle. « L’approche multisectorielle permet de réussir les interventions. Tous les acteurs doivent se coordonner et mettre leurs ressources en commun pour réussir les interventions. »

Elle a promis qu’elle va intégrer la question d’inclusion et la notion de nutrition dans tout ce qu’elle fait. Les actions de l’UNFPA vont se compléter avec celles des autres acteurs dans la perspective de coordination des actions.

Selon Aissa Mamadou Itaibou, chargée de nutrition au bureau sous-régional de la FAO, la formation a réuni plusieurs acteurs de la société civile, des différents ministères, des agences du système des Nations-unies et bien autres partenaires. « Le problème de malnutrition concerne tous les secteurs. Ce sont tous les acteurs qui ont un rôle à jouer. »

Pour elle, à la fin de la formation, tous les acteurs ont une même compréhension de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans une approche multisectorielle. Chacun a un rôle à jouer.

Célestin Sibomana, secrétaire exécutif permanent de la plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle affirme que, à travers un engagement politique fort, le pays a placé le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au cœur de ses priorités au niveau national.

La qualité nutritionnelle reste insuffisante

Différents acteurs suivent une présentation intéressante sur la planification conjointe et la coordination multisectorielle

M. Sibomana a précisé que la qualité nutritionnelle de l’alimentation reste insuffisante, marquée par une faible diversité alimentaire et un accès limité à des aliments nutritifs. Ainsi, il y a une faible prise en compte de la nutrition dans le système productif. Face à ce constat, explique cette autorité, l’approche d’Agriculture sensible à la nutrition et au genre permet de réorienter les systèmes alimentaires vers des objectifs nutritionnels.

« Alors que le Burundi affirme avec force son engagement politique en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il est plus que jamais essentiel d’inscrire nos actions dans une approche multisectorielle, inclusive et cohérente », a indiqué Dadémanao Pissang Tchangaï, Représentant de la FAO au Burundi lors de l’ouverture de l’atelier.

Pour lui, une telle démarche est indispensable pour catalyser une transformation en profondeur des systèmes alimentaires au service de la santé, de l’équité et de la durabilité. Il a fait savoir que les résultats de l’enquête Smart 2024 rappellent avec gravité l’ampleur des défis à relever. Plus de la moitié des enfants burundais souffrent encore de retard de croissance.
Face à cette réalité préoccupante, il ne suffit pas de produire davantage, mais il faut produire autrement. « Cela signifie orienter nos efforts vers une production agricole qui garantit une alimentation saine, diversifiée, accessible et adaptée aux besoins nutritionnels de tous et de toutes, sans distinction. »

Il a fait savoir que les femmes jouent un rôle fondamental tout au long de la chaîne alimentaire depuis la production. Pourtant, elles continuent de faire face à de nombreux obstacles structurels tels qu’un accès restreint aux ressources, au savoir, à la formation et à la prise de décisions. Ces inégalités freinent les progrès en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le représentant de la FAO a indiqué que promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes c’est bâtir une société plus résiliente et plus juste. « Cet atelier illustre avec force notre volonté commune d’instaurer une gouvernance multisectorielle et collaborative. »

A l’issue de l’atelier, quelques recommandations ont été dégagées. Il s’agit d’intégrer davantage la nutrition dans les politiques agricoles, environnementales, sanitaires et sociales. En plus, il faut renforcer la prise en compte du genre et de la jeunesse dans les initiatives de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Les participants considèrent qu’il faut développer et consolider les filets sociaux et les cantines scolaires comme outils durables de protection nutritionnelle. La promotion des synergies entre les différents secteurs, eau-assainissement, genre et protection sociale pour maximiser l’impact sur la nutrition est importante.

D’après le secrétariat permanent de la Plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faut qu’à l’issue de cet atelier, des formations soient organisées aux niveaux provincial, communal et zonal afin de garantir l’appropriation et l’application des acquis sur le terrain. Les communautés doivent être impliquées dans les activités de renforcement des capacités pour les cantines scolaires.

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