Approvisionnement irrégulier en eau potable, insuffisance d’enseignants, vétusté des locaux, … tels sont les problèmes auxquels fait face le Lycée Kirundo en province Butanyerera. Dans un entretien accordé à Iwacu, le directeur de cette école demande l’intervention urgente de l’Etat.
« Après plusieurs années d’attente, nous avons été servis trois fois par la Regideso durant ce mois de novembre. C’est une avancée », confie Cyriaque Nkerabahizi, directeur du Lycée Kirundo, connu aussi sous le nom de Lycée Ndadaye.
Pour le moment, il signale que le responsable de la Regideso dans cette région leur a rassuré qu’ils seront quelques fois approvisionnés en eau potable. Pour arriver à cette étape, le directeur ne cache pas que c’est après de multiples demandes. « Dernièrement, on leur avait signifié qu’avec l’augmentation des effectifs à l’internat, la situation risque d’être compliqué. »
D’après lui, la seule justification de la Regideso était que pour alimenter l’école, ils doivent faire un délestage pour les autres quartiers.
M. Nkerabahizi demande que son école soit régulièrement alimentée en eau potable, car sans eau potable, les conséquences sont graves. « Cela affecte beaucoup le fonctionnement de l’école, le taux de réussite des élèves, etc. » Il souligne que sans eau potable en permanence, l’hygiène devient un sérieux problème. « C’est un lieu où se rencontre beaucoup de gens dans les toilettes, les dortoirs, les salles de classe, etc. S’il n’y a pas d’eau pour torchonner, ces endroits deviennent invivables, inutilisables. »
Le marais, la seule alternative
Il ajoute d’ailleurs que suite au manque d’eau, les élèves sont obligés d’aller puiser de l’eau dans le marais environnant. « Ils font une longue distance pour arriver à la source. Et le programme d’étude obligatoire est difficilement respecté. »
D’après lui, ils n’ont pas le choix, car sans cette eau puisée dans le marais, ils ne pourraient pas laver leurs assiettes, leurs habits, etc. Ce qui crée souvent des conflits avec les voisins du Lycée : « Souvent, les élèves partent en masse. A la source, ils y croisent d’autres habitants, des enfants venus eux aussi chercher de l’eau. Comme nos élèves doivent retourner à l’école rapidement, donc, ils font tout pour puiser les premiers. Ce qui frustre les autres. » Il ajoute que même les agriculteurs se lamentent : « J’ai déjà reçu des plaintes trois fois. Les agriculteurs accusent les élèves d’endommager leurs champs se trouvant aux abords du sentier menant à cette source, car il est étroit. »

Les domestiques sont aussi concernés par cette activité : « Pour cuisiner, laver les marmités, … ils sont contraints d’aller puiser de l’eau. »
D’après Cyriaque Nkerabahizi, cela pousse certains cuisiniers à abandonner le travail. « Comme ils sont appelés à puiser de l’eau trois fois par jour, ils disent que c’est fatigant. Et ils désertent. Ils peuvent tenir une semaine, un ou deux mois, mais après, ils s’éclipsent. »
Avec le manque d’eau, fait savoir le directeur, il y a risque des maladies de mains sales. « Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas encore eu de cas de choléra ou de la dysenterie, mais le risque est là. » Ainsi, il demande à la Regideso de faire tout pour que l’école soit régulièrement servie. « Au cas contraire, nous demandons à l’Etat de faire le forage. Cela résoudrait une fois pour toutes ce problème. Et comme notre école est non loin d’un marais, nous pensons que cela ne coûterait pas beaucoup de moyens. »
Besoin de nouvelles infrastructures
« Nous remercions l’Etat pour nous avoir octroyé du matériel de laboratoire. Mais il est toujours conservé parce qu’il n’y a pas de locaux appropriés pour son exploitation. Vous savez très bien que ces produits de laboratoire ne peuvent pas être utilisés n’importe comment et n’importe où », confie M. Nkerabahizi. Il affirme que les éléments du laboratoire de physique et ceux de la biochimie sont disponibles.
Il signale que l’école manque également de locaux et du matériel pour l’informatique. « Nous n’avons pas d’ordinateurs. Or, il y a des sections où cet outil informatique est une nécessité. »
Certains locaux existants sont déjà vétustes. Ici, le directeur évoque par exemple le cas de toilettes construites avant 1996. « Aujourd’hui, elles sont bouchées. » Selon lui, les installations électriques sont aussi vieilles et nécessitent un remplacement. « J’ai peur qu’un jour, cela risque de causer un incendie. »
Pour lui, les installations de la Regideso comme les tuyaux, les robinets, les lavabos ont besoin d’être aussi remplacées.
Le manque de clôture pour l’école est aussi un grand défi, selon ce directeur. « S’il y avait une clôture, cela permettrait aux élèves de vivre en sécurité, de suivre les cours sans distraction. Il y a trop de va-et-vient dans les enceintes de l’école, devant les salles de classe pendant la journée. Et cela dérange les élèves et les enseignants. » Il est convaincu que cela diminuerait aussi les cas de vols.
Côté personnel, M. Nkerabahizi affirme que les enseignants ne sont pas suffisants. « Il y a des cours qui n’ont pas d’enseignants. Ce qui nous pousse à faire recours aux vacataires. »
Pour le matériel de couchage, il assure que l’école n’a pas de problème particulier aujourd’hui. « En effet, chaque année, l’Etat donne quelques matelas. » Il mentionne aussi que la question des livres pour les élèves et enseignants est en train d’être résolue.
Le Lycée de Kirundo, (Lycée Ndadaye) a trois sections : Langues, Economique et Sciences. Il compte 497 élèves dont 260 garçons et 237 filles. 334 élèves sont internes.







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