La FAO renforce la surveillance sanitaire au Burundi avec la remise de véhicules aux services de la santé animale du MINEAGRIE.

Ces moyens roulants ont été acquis dans le cadre du projet de renforcement des capacités nationales de prévention, de préparation et de réponse aux urgences sanitaires grâce à l’approche « Une seule santé » au Burundi. L’initiative s’inscrit dans le cadre du Fonds mondial de lutte contre les pandémies, qui soutient les pays dans le renforcement de leurs systèmes de surveillance et de réponse aux menaces sanitaires.

En effet, le projet vise à combler les lacunes mises en évidence à travers plusieurs évaluations menées au Burundi, notamment l’évaluation externe conjointe réalisée dans le cadre du Règlement sanitaire international, ainsi que les évaluations des performances des services vétérinaires de l’Organisation mondiale de la santé animale.

S’exprimant lors de la cérémonie, le représentant de la FAO au Burundi, Pissang Tchangai Dadémanao, a souligné l’importance de cette acquisition par les services vétérinaires du MINEAGRIE. Selon lui, il s’agit d’une étape majeure dans le renforcement des capacités opérationnelles du pays. « Nous franchissons aujourd’hui une étape importante, car ces équipements vont permettre la mobilité des équipes techniques sur le terrain, une réaction rapide en cas d’épidémie et la mise en œuvre d’une surveillance intégrée impliquant plusieurs acteurs, y compris dans les zones les plus éloignées », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que ces véhicules faciliteront également la collecte, le transport des prélèvements d’échantillons à partir du terrain vers le Laboratoire national vétérinaire pour le diagnostic de certitude et la diffusion des informations sanitaires, éléments essentiels pour une prise de décision rapide et efficace. Pour le représentant de la FAO, cette dotation constitue la plus importante livraison d’équipements réalisée dans le cadre de ce projet, sans compter les appuis déjà fournis auparavant au gouvernement burundais, notamment aux services en charge de la surveillance des maladies animales.

D’autres matériels déjà remis

Dans le passé, la FAO a déjà remis aux services de la santé animale 200 tablettes destinées à la surveillance digitale, ainsi qu’une trentaine d’ordinateurs portables pour la compilation et l’analyse des données. Ces outils permettent de collecter des informations et des échantillons sanitaires même dans les zones les plus reculées du pays. Pissang Tchangai Dadémanao a annoncé que 80 motos destinées aux paraprofessionnels vétérinaires sont en cours de route vers Bujumbura et 400 vélos pour les agents communautaires de santé animale ils seront mis à la disposition des services techniques dans les jours à venir.

Selon lui, l’ensemble de ces appuis s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du cadre de programmation de la FAO avec le Burundi. « Ce projet contribue à renforcer l’objectif prioritaire d’amélioration de la production animale, végétale et aquatique. La santé animale étant l’une des principales contraintes à la production, ces véhicules vont renforcer la surveillance des maladies et contribuer ainsi à une meilleure productivité », a-t-il expliqué.

Le projet s’inscrit également dans l’approche intégrée, le « One Health », prenant en compte l’interface entre la faune sauvage, les animaux domestiques, l’environnement et la santé humaine. Il vise non seulement à améliorer la production, mais aussi à renforcer les conditions de vie des populations à travers une meilleure prévention des risques sanitaires.

Un sentiment de satisfaction

Prenant la parole au nom du gouvernement, le directeur général de l’Agriculture et de l’Élevage au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, Canesius Nkundwanayo, a salué cet appui de la FAO. « Nous sommes très satisfaits de recevoir ces véhicules, car ils vont renforcer les capacités de nos services techniques, notamment en matière de diagnostic des maladies animales », a-t-il indiqué.

Il a rappelé que les maladies animales constituent une menace majeure non seulement pour le secteur de l’élevage, mais aussi pour la santé publique. Selon lui, environ 75 % des maladies émergentes sont zoonotiques et plus de 60 % des maladies affectant l’Homme sont d’origine animale. « Sans un diagnostic rapide, il est difficile de répondre efficacement aux urgences sanitaires. Ces véhicules vont renforcer nos capacités de diagnostic, de réponse et de surveillance continue », a-t-il ajouté.

M. Canesius Nkundwanayo a également expliqué que, par le passé, les services vétérinaires recouraient souvent à la location de véhicules, une pratique qui limitait leur capacité d’intervention rapide. « Aujourd’hui, avec ces moyens propres, nos équipes pourront répondre plus efficacement aux urgences, assurer la surveillance quotidienne et mener des interventions sur le terrain dans de meilleures conditions », a-t-il affirmé.

Il a souligné que les tablettes déjà acquises serviront à la collecte systématique et continue des données sanitaires, dans le cadre de la digitalisation des services vétérinaires. « Ces informations sont essentielles pour orienter la prise de décision. Nous mettons progressivement en place un système digitalisé qui permettra de collecter et d’analyser les données sur le terrain afin de mieux répondre aux alertes sanitaires », a-t-il précisé.

Au nom du gouvernement burundais, il a exprimé sa reconnaissance à la FAO pour sa collaboration étroite avec les équipes techniques nationales dans la surveillance et la réponse aux maladies à potentiel épidémique d’origine animale.