Alors que les Burundais attendent les résultats provisoires des élections législatives et communales du 5 juin 2025, plusieurs partis politiques dénoncent déjà de nombreuses irrégularités.
Dans un communiqué, le parti CNL constate « avec regret que l’élection du 5 juin 2025 est émaillée de nombreuses irrégularités qui décrédibilisent les résultats » et en appelle à la responsabilité des organisateurs. Parmi les irrégularités relevées, le CNL cite : la violation du secret de l’isoloir par l’accompagnement forcé des électeurs et l’obligation de voter pour le parti au pouvoir ; l’éviction et l’interdiction d’accès de ses mandataires aux bureaux de vote ; les votes multiples avec ou sans procuration ; le retrait de cartes d’électeurs suivi de votes à la place des titulaires ; la distribution et l’utilisation de bulletins déjà marqués en faveur du parti au pouvoir ; ainsi que l’emprisonnement arbitraire de certains de ses mandataires.
« Se basant sur les rapports venus de toutes les provinces, le parti Uprona dénonce de graves irrégularités lors du scrutin du 5 juin : mandataires empêchés d’accéder aux bureaux de vote, votes en plein air sans isoloirs, dépouillements opaques, etc. L’Uprona déplore également l’expulsion forcée de ses mandataires avant le dépouillement », a indiqué le parti sur son compte X. Selon la formation fondée par le Prince Louis Rwagasore, les mandataires qui n’ont pas été expulsés n’étaient pas autorisés à vérifier les bulletins lus et comptés.
La Coalition Burundi Bwa Bose dresse le même constat. Elle affirme avoir « constaté des irrégularités sans précédent dans les élections qui viennent de se tenir ». Dans l’attente de la finalisation de son rapport, elle appelle les Burundais à « rester sereins jusqu’à ce qu’une position officielle vous soit communiquée ».
Complicité de l’administration locale et de la police ?
Les mêmes faits sont rapportés par le Conseil des Patriotes (CDP). « Des groupes de jeunes Imbonerakure, avec l’aval tacite ou direct des autorités locales, ont parcouru de nombreuses localités, en zones urbaines comme rurales, pour contraindre les citoyens à voter pour le parti au pouvoir. Nous disposons de témoignages et de victimes à Ngozi, Muramvya, Makamba, etc. »
Selon le CDP, des cas de substitution de vote ont été signalés à Rubirizi. « Un candidat député du CDP à Gitega a été privé de sa carte d’électeur, et un vote a été effectué en son nom. Dans d’autres localités, les Imbonerakure ont voté à la place de citoyens, sous la menace ou par manipulation, en coordination avec des agents de sécurité et l’administration. »
Bien que la loi électorale n’autorise qu’une seule procuration, poursuit le parti, des personnes proches du pouvoir disposaient de plusieurs cartes d’électeurs et ont pu voter sans être inquiétées.
« Lors du dépouillement, nos mandataires ont été expulsés de plusieurs bureaux de vote — notamment dans certaines localités de Makamba — afin que les résultats soient proclamés sans voix contradictoire. » Pour le CDP, ces pratiques, menées « avec la complicité active de l’administration locale et de la police », visent à fausser la volonté du peuple burundais, à intimider les électeurs, et à empêcher l’opposition de participer équitablement au scrutin.
Le CDP demande la réorganisation d’élections correctives dans les localités où les fraudes ont été flagrantes. Il appelle également la communauté internationale à envoyer de toute urgence une mission d’observation indépendante pour enquêter sur ces irrégularités électorales et leurs conséquences, et à ne pas reconnaître les résultats issus d’un processus vicié et non transparent. « Le parti CDP exhorte les citoyens burundais à rester calmes mais vigilants en ces moments très sensibles pour notre pays. »
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