Samedi 07 juin 2025

Politique

La crédibilité du scrutin déjà contestée

06/06/2025 0
La crédibilité du scrutin déjà contestée
Plusieurs partis politiques relèvent des irrégularités massives lors des élections législatives et communales.

Alors que les Burundais attendent les résultats provisoires des élections législatives et communales du 5 juin 2025, plusieurs partis politiques dénoncent déjà de nombreuses irrégularités.

Dans un communiqué, le parti CNL constate « avec regret que l’élection du 5 juin 2025 est émaillée de nombreuses irrégularités qui décrédibilisent les résultats » et en appelle à la responsabilité des organisateurs. Parmi les irrégularités relevées, le CNL cite : la violation du secret de l’isoloir par l’accompagnement forcé des électeurs et l’obligation de voter pour le parti au pouvoir ; l’éviction et l’interdiction d’accès de ses mandataires aux bureaux de vote ; les votes multiples avec ou sans procuration ; le retrait de cartes d’électeurs suivi de votes à la place des titulaires ; la distribution et l’utilisation de bulletins déjà marqués en faveur du parti au pouvoir ; ainsi que l’emprisonnement arbitraire de certains de ses mandataires.

« Se basant sur les rapports venus de toutes les provinces, le parti Uprona dénonce de graves irrégularités lors du scrutin du 5 juin : mandataires empêchés d’accéder aux bureaux de vote, votes en plein air sans isoloirs, dépouillements opaques, etc. L’Uprona déplore également l’expulsion forcée de ses mandataires avant le dépouillement », a indiqué le parti sur son compte X. Selon la formation fondée par le Prince Louis Rwagasore, les mandataires qui n’ont pas été expulsés n’étaient pas autorisés à vérifier les bulletins lus et comptés.

La Coalition Burundi Bwa Bose dresse le même constat. Elle affirme avoir « constaté des irrégularités sans précédent dans les élections qui viennent de se tenir ». Dans l’attente de la finalisation de son rapport, elle appelle les Burundais à « rester sereins jusqu’à ce qu’une position officielle vous soit communiquée ».

Complicité de l’administration locale et de la police ?

Les mêmes faits sont rapportés par le Conseil des Patriotes (CDP). « Des groupes de jeunes Imbonerakure, avec l’aval tacite ou direct des autorités locales, ont parcouru de nombreuses localités, en zones urbaines comme rurales, pour contraindre les citoyens à voter pour le parti au pouvoir. Nous disposons de témoignages et de victimes à Ngozi, Muramvya, Makamba, etc. »
Selon le CDP, des cas de substitution de vote ont été signalés à Rubirizi. « Un candidat député du CDP à Gitega a été privé de sa carte d’électeur, et un vote a été effectué en son nom. Dans d’autres localités, les Imbonerakure ont voté à la place de citoyens, sous la menace ou par manipulation, en coordination avec des agents de sécurité et l’administration. »

Bien que la loi électorale n’autorise qu’une seule procuration, poursuit le parti, des personnes proches du pouvoir disposaient de plusieurs cartes d’électeurs et ont pu voter sans être inquiétées.
« Lors du dépouillement, nos mandataires ont été expulsés de plusieurs bureaux de vote — notamment dans certaines localités de Makamba — afin que les résultats soient proclamés sans voix contradictoire. » Pour le CDP, ces pratiques, menées « avec la complicité active de l’administration locale et de la police », visent à fausser la volonté du peuple burundais, à intimider les électeurs, et à empêcher l’opposition de participer équitablement au scrutin.

Le CDP demande la réorganisation d’élections correctives dans les localités où les fraudes ont été flagrantes. Il appelle également la communauté internationale à envoyer de toute urgence une mission d’observation indépendante pour enquêter sur ces irrégularités électorales et leurs conséquences, et à ne pas reconnaître les résultats issus d’un processus vicié et non transparent. « Le parti CDP exhorte les citoyens burundais à rester calmes mais vigilants en ces moments très sensibles pour notre pays. »

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