Mardi 09 décembre 2025

Économie

Est-ce possible de travailler 24h/24 au centre-ville de Bujumbura ?

Est-ce possible de travailler 24h/24 au centre-ville de Bujumbura ?
Selon différents chauffeurs de bus, travailler jusqu’à minuit est impossible actuellement

L’administrateur communal de Mukaza exhorte les commerçants du centre-ville à prolonger leurs heures de travail. Elle les invite même à travailler 24h/24, si possible. Le souhait a été fait lors d’une descente consacrée à l’installation des lampadaires sur l’avenue de la Mission, le 25 novembre 2025. Les commerçants concernés trouvent que cette proposition est risquée voire irréalisable.

« Pour atteindre la vision 2040-2060, il faut que les propriétaires des magasins étendent leurs horaires de travail. La plupart ferment à 19h. Nous n’y arriverons pas avec cette habitude », fait observer Aline Bigirimana, administrateur de la commune Mukaza.

C’était après une réunion tenue dans la zone Buyenzi, lors de laquelle elle avait exhorté les conducteurs de bus à travailler jusqu’à minuit. Sur cette avenue, elle a affirmé qu’il n’y aura aucun retour en arrière concernant le projet d’éclairage public. Selon elle, cet éclairage renforce la sécurité et encourage ceux qui exercent pendant les heures avancées de la nuit. « Ceux qui n’ont pas installé des lampadaires à l’extérieur sur l’avenue de la Mission, nous l’avons fait à leur place et ils paieront la facture. Il faut absolument que cette ville soit illuminée. »

Elle a poursuivi sa visite chez l’une des boutiques de smart phones ouverte 24h/24. Le but était de l’encourager et d’inciter les autres à suivre l’exemple. Le propriétaire a signalé qu’ils ont besoin d’une sécurité renforcée par les agents de police.

Pour les vendeurs de tissus installés sur cette avenue, travailler 24h/24 est inconcevable. « Travailler pendant la journée est déjà difficile avec les coupures d’électricité répétées. Nous qui exerçons aux premiers niveaux de certaines galeries, nous souffrons. Il fait sombre lorsqu’il n’y a pas de courant », se lamente un commerçant rencontré sur l’avenue de la Mission. Il ajoute que l’usage d’un groupe électrogène n’est pas toujours évident. « Tout le monde n’en possède pas d’ailleurs. »

D’un air contrarié, il accompagnait deux clientes vers une autre boutique de tissus mieux éclairée après un délestage.

Un autre propriétaire de magasin de tissus redoute pour sa sécurité. « En plus d’un éclairage qui n’est jamais garanti, il y a des voleurs qui rôdent le soir. Je n’exposerai jamais ma vie ni ma boutique ». Selon lui, prolonger les heures de travail serait une bonne initiative, mais le contexte actuel du pays ne le permet pas. Il souligne aussi que les clients ne fréquenteraient probablement pas la ville à ces heures tardives en raison du manque de transports en commun.

« Circuler jusqu’à minuit serait avantageux, mais c’est impossible. Nous sommes limités en carburant et donc en nombre de tours. À moins d’augmenter la quantité de carburant nous allouée ou de pouvoir nous approvisionner librement comme avant », déplore A.M., chauffeur de bus. Il affirme également qu’il n’y a presque pas de passagers à cette heure-là. Selon lui, il faudrait d’abord résoudre la crise du carburant et sensibiliser la population à travailler jusque tard.

Les commerçants de smartphones dans la Galerie Idéale, située sur le boulevard de l’Uprona, estiment que travailler la nuit est trop risqué. « Il y a beaucoup de monde ici. On ne sait jamais si c’est un client ou un voleur. Même avec la police dispersée un peu partout, je ne pourrai jamais travailler la nuit », confie une commerçante sous anonymat.

Contactée pour fournir davantage de précisions, Mme Bigirimana n’a pas pu répondre aux questions posées.

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