Certains commerçants de la ville de Bujumbura réclament des méthodes modernes et des formations pour bien commercialiser leurs produits. Ils demandent à la CFCIB de mettre à contribution les nouvelles technologies et de demander à l’Office burundais des recettes de réduire les taxes. Entre temps, ils disent qu’ils ne sont pas bien informés sur la CFCIB.
La Chambre fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi, CFCIB, a la mission de promouvoir toutes les actions visant à améliorer l’environnement des affaires pour booster le développement du secteur privé. Elle réunit les organisations professionnelles du secteur privé burundais. La mission est-elle aujourd’hui traduite en réalité ? Rien n’est moins sûr.
Le nommé Ndihokubwayo, un commerçant des objets d’art exprime des inquiétudes face à l’appui que la CFCIB accordait à certains commerçants mais qui n’existe plus. « Autrefois, cette organisation nous payait des visas pour des formations à l’étranger. On y rencontrait d’autres commerçants expérimentés en la matière. Mais, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Cette charge pèse sur nous »
Tel est aussi l’avis de la prénommée Laëtitia, une commerçante de pagnes dans la ville de Bujumbura. « La CFCIB organisait des foires afin de mettre en compétition nos produits et de les faire connaitre aux gens des autres provinces du pays. » Ce qu’elle ne fait pas actuellement.
S’exprimant sous anonymat, un prestataire de service au sein de la Socar, une société commerciale d’assurance et de réassurance, exhorte les autorités compétentes à se focaliser beaucoup plus sur le développement de la technologie afin de donner un service de qualité. « Nous sommes moins informés, pas d’actualités. Ce qui provoque le sous-développement. Nous utilisons des méthodes classiques. Nous avons besoin de colloques de sensibilisation afin d’apprendre la manière de satisfaire les clients »
La prénommée Twagirayezu, une commerçante de pagnes au niveau de la place appelé athénée Primaire, n’apprécie pas le fonctionnement de la CFCIB. « Nous sommes insatisfaits de sa contribution » souligne-elle. Elle sollicite la CFCIB de « demander à l’OBR afin de diminuer les taxes » tout en se refusant d’indiquer combien elle paie comme les taxes.
Faustin Ndikumana, le président de Parole et Action pour le Réveil des consciences et l’Evolution des mentalités, Parcem, déplore une instabilité de la fiscalité. « Les impôts sont soit augmentés soit collectés de manière excessive. Ce qui nuit considérablement aux petits entrepreneurs. »
Il rappelle qu’« aucun pays ne peut réellement aspirer à un développement durable sans le soutien actif et stratégique de son secteur privé. » Selon lui, « la politisation apparente de la CFCIB est un facteur préoccupant. Cette influence politique nuit à son rendement et à sa crédibilité. Il serait souhaitable que la CFCIB renforce son autonomie vis-à-vis des structures étatiques qui semblent l’instrumentaliser afin qu’elle puisse véritablement représenter les intérêts des opérateurs économiques, sans discrimination. »
Pour cet activiste de la société civile, la Chambre devrait « écouter activement les doléances du secteur privé, les transmettre sans crainte aux autorités compétentes, et organiser régulièrement des séances d’analyse et de réflexion »
Une organisation ignorée par certains commerçants.
La prénommée Anaïs, une commerçante d’habits n’est pas du tout au courant de l’existence de la CFCIB. « C’est la première fois que j’entends parler de cette organisation. Que fait la CFCIB ? Quel est l’avantage d’y être comme membre ?», s’interroge-t-elle.
Tel est aussi le cas pour Longin Bizimana, le directeur de Marketing au sein de la société chinoise Startimes. « Chez nous, pas d’information. »
Interrogé sur toutes ces préoccupations, Olivier Suguru, le président de la CFCIB a promis de s’exprimer ultérieurement.
Quant à Antoine Muzaneza, le président de l’Association des Commerçants du Burundi, Acobu, sur l’aspect collaboration avec la CFCIB, il affirme qu’il existe « un bon climat et qu’aucun commerçant n’a encore soulevé de problème au sein de l’Acobu »
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