Jeudi 12 juin 2025

Politique

Chronique sur les messages de haine/Muramvya : Des habitants saluent une campagne électorale apaisée

10/06/2025 0
Chronique sur les messages de haine/Muramvya : Des habitants saluent une campagne électorale apaisée
Les habitants de la colline Shombo trouvent que c'est pour la première fois que des partis de l'opposition battent campagne dans une relative tranquillité

Selon les habitants de la colline Shombo, commune Muramvya de la province de Muramvya, la campagne électorale pour les élections de 2025 a été largement calme et sans diffusion de messages de haine. Elle se démarque des autres campagnes précédentes marquées par des violences.

La période électorale est connue pour être un terrain propice aux discours de haine, d’intimidation ainsi qu’aux affrontements entre militants des partis politiques et aux violences de tout genre. Certains observateurs trouvent que la campagne électorale de mai 2025 s’est passée dans la sérénité.
« Ils viennent battre campagne et aucun parti ne fait de déclaration de nature à semer la méfiance ou les divisions. Ils exposent des projets qu’ils jugent utiles pour répondre aux préoccupations de la population », observe Jean Nyandwi, un habitant de la colline Shombo. Il considère que c’est pour la première fois qu’il voit des partis politiques de l’opposition battre campagne tranquillement.

Telle est aussi la lecture faite par Dieudonné Ndayizeye. Il souligne que les leaders politiques ont compris la règle du jeu. « Je suis ravi que le langage a été pacifiste. Autrefois, les discours tenus et les chants entonnés faisaient peur. Aujourd’hui, les militants des différents partis cohabitent pacifiquement. Ils partagent un verre ».

Pour M.F, une quinquagénaire, lors des campagnes électorales des années passées, certains politiciens tenaient un langage agressif. Ils projetaient une image de force face à leurs adversaires. « Ce qui provoquait la violence et servait à polariser l’électorat, en stigmatisant certains groupes ou certaines idées ».
Cette population considère que les discours de haine et les comportements violents mènent à la violence. Ils encouragent les politiques à faire toujours preuve de retenue, d’amour et de respect mutuel.

Une consigne respectée

Espérance Nduwayezu, administrateur de la commune Maramvya fait savoir que la campagne électorale a été calme dans toute la commune. « Il n’y a pas eu de heurts. Chaque parti vait le droit de tenir des réunions pour présenter ses projets de société à son électorat. Il n’y a vraiment pas eu de problème entre partis ni de message d’intimidation ou de haine ».

Elle explique que cela est le résultat des réunions organisées à l’intention des leaders politiques en vue des élections apaisées, libres et transparentes. Il fallait s’abstenir, dit-elle, de tout discours violent et haineux. « Ils ont respecté la consigne ».

Abbé Dieudonné Nibizi, chargé de la communication de l’archidiocèse de Bujumbura en même temps aumônier des journalistes et hommes politiques catholiques de Bujumbura, fait la même lecture. Il trouve que le langage utilisé lors de la campagne électorale de mai 2025 est relativement calme comparé à celui utilisé lors des campagnes précédentes. « Il y a eu une certaine préparation des politiciens qui s’est traduite par des discours basés sur des programmes politiques. Ce qui a réduit l’utilisation d’un langage violent ou d’incitation à la violence ».

Il note que cette situation peut s’expliquer également par le manque d’enthousiasme chez certains par rapport à cette élection. « Donc, ces élections ne sont pas déterminantes par rapport aux élections habituelles. Il y a certains Burundais qui ne sont pas si incités. Raison pour laquelle aussi le discours, la ferveur ou l’effervescence électorale ne sont pas si chauds ».

D’après lui, l’utilisation d’un langage de haine ou d’incitation à la violence pendant les élections peut avoir plusieurs conséquences graves. Il s’agit notamment de la méfiance et des suspicions, des divisions, des actes de violence et de vengeance.

Pour Dieudonné Nibizi, bien que le langage soit moins incendiaire que par le passé, des éléments problématiques persistent. Il insiste sur la nécessité pour les leaders politiques de se concentrer sur leurs programmes et promesses plutôt que sur des attaques contre leurs adversaires.

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