Jeudi 25 décembre 2025

Politique

Chronique sur les messages de haine : Des conflits dans les Eglises, un vecteur de violences

10/11/2025 2
Chronique sur les messages de haine : Des conflits dans les Eglises, un vecteur de violences
Pour les citoyens de la colline Nini, les violences ne devraient pas avoir de place dans les Eglises

Selon les habitants de la colline Nini, zone Gashikanwa, commune Tangara de la province de Butanyerera, les conflits de leadership dans les confessions religieuses sont souvent sources de violences. Ils en appellent à la responsabilité.

Au Burundi, les mésententes entre les leaders d’une confession religieuse sont monnaie courante. Les fidèles se divisent. Cette situation provoque la méfiance dans la communauté. La cohésion sociale en pâtit. Des confrontations et parfois des morts sont enregistrées.

Albert Ndayizeye souligne qu’une église se trouvant dans la localité de Kibonangoma a connu des problèmes. « Un conflit a éclaté entre les leaders. Les fidèles se sont divisés en deux groupes antagonistes. Une partie des fidèles s’est retirée pour aller prier à ciel ouvert. »

De son coté, Frédéric Yamuremye parle de conflits entre Imams d’une mosquée de cette colline. Ils se sont divisés. « Dans la mosquée, certains se sont imposés comme défenseurs des organes de la Comibu et l’autre partie s’y oppose. Un climat de méfiance s’installe et parfois des échauffourées éclatent. »

Une autre habitante parle des conflits dans son église. Elle témoigne que les mésententes se manifestent à cause des prophéties que certains jugent mensongères. Une autre cause est la mauvaise gestion des ressources financières comme les offrandes et les dîmes.

Ces citoyens de la colline Nini appellent les leaders des confessions religieuses à la retenue et à la responsabilité. Pour eux, les saintes écritures doivent les guider dans la bonne voie.

D’après Jean Marie Niyonkuru, chef de la zone Gashikanwa sa zone connaît de tels conflits de leadership dans les confessions religieuses. Il a déjà connu un cas de différends dans une mosquée.
Il fait savoir que des groupes naissent. La situation se polarise et la cohésion sociale est mise en cause. Il y a parfois des confrontations et des blessés sont enregistrés.

Privilégier le dialogue

Cet administratif déclare que des enquêtes sont diligentées pour identifier les coupables qui sont punis conformément à la loi. Dans le cadre de prévenir d’autres conflits, des réunions avec les leaders religieux sont organisées pour les sensibiliser à la collaboration et au dialogue.

Selon Abbé Symphorien Ntibagirirwa, professeur de l’éthique du leadership et de la gouvernance, les conflits dans les églises datent de longtemps et il y a toujours des divisions. Il parle des conflits entre les catholiques et les orthodoxes, entre les catholiques et les protestants. Même chez les musulmans, il y a eu naissance de l’État islamique, du Boko Haram, des Shebabs et Al-Qaïda.

Il indique qu’actuellement, beaucoup d’églises naissent comme des champignons. Dans la revue Éthique et Société, dans son premier numéro, il est recensé plus de 100 églises au Burundi en 2004. Un peu avant 1993, il y avait seulement 11 églises. Dans les années 2015-2017, il y avait plus de 600 Eglises. « Aujourd’hui, je pense que ça doit être plus de 1 000 églises. »

Pour lui, cela implique des divisions, des conflits d’intérêt et des divisions entre les leaders d’une église. Ils peuvent s’accuser mutuellement de détournement, d’escroquerie, de division. Ils peuvent même arriver à se battre et à s’entretuer.

Abbé Ntibagirirwa fait savoir que les conflits ont plusieurs causes. Ils sont liés notamment à la succession, au manque d’institutionnalisation, à la mauvaise interprétation de leur doctrine et à la gestion financière. Tout cela conduit aux divisions internes.

Il appelle tous les leaders d’une église qui ont des différends de s’asseoir ensemble et négocier. Le dialogue permet aux parties en conflit de cheminer ensemble et de construire. A défaut, une médiation ou un arbitrage permet de rapprocher les positions antagonistes.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Bite

    Mais c’est simple. Il faut que l’administration prenne des sanctions nottamment la fermeture temporaire et surtout il faut qu’elle soit neutre.

  2. Tom Muyebe

    plutot11, 600, 1000 dénominations ( ou confessions religieuses) sinon parler tout simplement d’églises’, ca risque de semer confusion.
    merci

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