Samedi 27 avril 2024

Editorial

Ce que femme burundaise veut, Dieu le veut ?

08/03/2024 6
Ce que femme burundaise veut, Dieu le veut ?

Question : quand vient cette date du 8 mars, souvent annoncée tout au début de l’année, est-ce le côté festif de cette journée internationale consacrée aux droits des femmes, ne vole pas la vedette à l’évaluation du pas franchi dans cette lutte ?

Entre nous, les stars, ce sont ces longues processions triomphales, riches en couleurs, que les grands messages sanctionnant les réalisations où les échecs, parce qu’il y en a et pas n’importe lesquels.

Chères femmes burundaises évoluées, émancipées, conviées à ces festivités, affranchies du carcan de la pauvreté, de la précarité, libérées des multiples chaînes de l’asservissement, de l’ignorance, du poids des traditions machistes … quand vous faites votre défilée scandant des slogans, exhibant des pancartes pour réclamer vos droits, plus de participation dans la conduite des affaires du pays, plus d’investissement en votre faveur, … Pensez, s’il vous plaît, à ces autres femmes oubliées, ces battantes qui n’ont pas eu de chance.

Au cours de ces processions bruyantes, multicolores, faites une minute de silence pour toutes ces victimes des violences basées sur le genre connues ou bâillonnées, à ces fillettes violées puis tuées, …

Réclamez, je vous en supplie, que justice soit faite. Pensez à ces veuves, des laissées pour compte, spoliées, qui se voient dépouillées des biens, dont le petit lopin de terre, laissé par leurs regrettés maris bien-aimés.

Exigez, je vous en prie, le droit à l’éducation à toutes les filles, que l’école soit obligatoire pour elles, s’il le faut. Souvent, dans la plupart de nos familles, c’est le garçon qui semble toujours privilégié, jouissant de toutes les faveurs, le prince.

Criez pour que ces vendeuses ambulantes aient des droits, un espace où étaler leur misérable gagne-pain, tranquillement, sans jouer au chat et à la souris avec la police, féroce quelquefois, il faut oser le dire.

Élevez votre voix pour que le fardeau porté par cette femme rurale soit allégé, qu’elle ait de l’eau potable juste à côté de l’enclos familial, qu’elle puisse se faire soigner sur sa colline.

Il faut qu’elle ait à dire sur la gestion des biens de sa famille, qu’elle bénéficie des activités génératrices de revenus et des divers projets pensés à sa place.

Que ces programmes soient pensés avec elle et pour elle afin qu’elle puisse s’épanouir, relever sa famille, sa colline. Il ne faut pas perdre de vue que ces femmes rurales sont de véritables atlantes de l’économie de la plupart des familles burundaises.

Encore une fois dans vos défilés pour célébrer cette journée internationale dédiée à vos droits, inaliénables, et surtout ceux de vos sœurs, tantes, cousines et autres nièces … laissées au village. Ayez une pensée spéciale pour toutes ces oubliées, il faut avoir à cœur leurs préoccupations, leur santé, leur bien-être.

Et j’allais oublier : priez pour que le ciel entende toutes vos plaintes légitimes, peut-être qu’il entendra mieux que vos frères, vos hommes, vos politiciens, vos élus … et, en attendant que vos vœux soient exaucés, bonne fête mesdames !

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Murundikazi

    Merci pour ce clin d’œil! De telles initiatives ont déjà commencé. Dieu aidant on y arrivera.

    • W

      « Dieu aidant on y arrivera. »
      Sans oublier ceci: « Aide-toi et le ciel t’aidera »

  2. Dr Christine Mbonyingingo

    Cher Abbas, merci beaucoup pour cette contribution à la réflexion sur les besoins de la femme rurale.

    Vous avez raison. Cette dernière, célébrée le 15 Octobre de chaque année devrait être au centre des projets de développement divers car elle contribue grandement au développement de sa communauté et du pays.

    Il faut noter ceci chers lecteurs de IWACU
    ●En echo au thème de l’année on devrait tous investir dans les femmes rurales pour que leurs mains magiques continuent a porter autant que faire se peut la sécurité alimentaire; pour que leur ingéniosité continuent à faire des miracles au sein des communautés.

    ●Les femmes que Abbas appele affranchies, regroupées dans des associations font de leur mieux pour donner du pouvoir politique et économique aux femmes rurales. Aujourd’hui, grace a cet accompagnement, beaaucoup de femmes rurales sont regroupées dans des Associations Villageoises d’épargne et de Crédit. Un effectif assez important à reçu des formations sur le leadership féminin.
    ●Des décisions devraient être prises au niveau de la CENI pour une représentation paritaire dans ses organes et pour un code électoral qui indique de façon claire comment la parité sera atteinte après les élections
    ●Les partis politiques devraient prendre des décisions aussi visant la parité en leur sein et mettre en avant des femmes aux compétences plurielles.

    Cher Abbas, oui, il faut une mobilisation citoyenne contre les viols et les assassinats qui les suivent.

    l’Union des Femmes Burundaises que je dirige projete de lancer une campagne permanente de mobilisation citoyenne contre ce fléau.

    Nous sommes à l’écoute des lecteurs de IWACU pour des idées visant l’articulation de cette campagne.

    Sinon pour le folklore du 8 Mars, il fait du bien à la société qui fabrique les pagnes, il fait du bien à celles et ceux pour lesquels cette journée est une occasion de se rapprocher. On va leur souhaiter du plaisir et nous focaliser sur les bilans faits et les perspectives de demain dans l’atteinte de L’ODD5.

    Bonne Lutte à tous les camarades engagés dans la promotion et la protection des droits de la femme.

    Bon Vent IWACU

  3. KANYOSHA

    Merci Abbas pour ce bel article.

  4. Bite

    Et les femmes violées partout dans le pays??? mais où sont ces femmes leaders. membres du parlement, du Sénat, du gouvernent et la Première femme ne font rien, ne réagissent même pas.

  5. hakizimana jean capistran

    Si jamais une femme intelligente tombe sur cet editorial et qu’elle s’en approprie le fond du contenu, c’est tout un projet de societe yibereye aho. si jamais une association sans but lucrative ayant la promotion de la femme dans ses attribution tombe sur cet editorial et qu’elle s’en approprie le contenu, elle n’a qu’A s’en inspirer pour preparer des plaidoiries A soumettre aux bailleurs. Je salue la maniere dont l’editorialiste a posE la problematique. Que ceux ou celles qui peuvent faire quelque chose s’impliquent pour que ces femmes ou filles qui subissent ne sachant meme pas l’existence de ce 8 mars trouvent le chemin de l’emergence sans attendre longtemps. Aux femmes affranchies, bravo A VOUS mais n’oubliez pas ce que DIEU a fait de vous pour des siecles et des siecles!

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