L’Office burundais des recettes (OBR) avait fixé au 31 mars 2025 la date limite pour l’acquisition obligatoire de la carte d’assurance médicale (CAM) par chaque ménage et par tout citoyen ayant atteint la majorité. Plusieurs citoyens affirment ne pas avoir pu se la procurer à temps à cause d’une disponibilité limitée dans certains centres de santé. Ce qui suscite frustration et inquiétude.
Par Louange Nezerwe
‹‹ Cette carte dont on nous parle, on ne la trouve pas. Une chose et son contraire. Je me demande s’il n’y aura pas de sanctions pour ceux qui n’ont pas pu la trouver ››, déplore un citoyen.
Dans son communiqué du 22 février 2025, l’OBR avait précisé que tout ménage et tout citoyen ayant 18 ans et plus devront avoir la CAM jusqu’au 31 mars 2025. Depuis cette annonce, plusieurs citoyens expriment leurs mécontentements face à sa rareté dans les centres de santé. Certains disent que durant cette période, ils pensaient que ça sera facile de s’en procurer vu qu’on l’avait rendue obligatoire. Ils s’attendaient à un processus simple, rapide et bien organisé.
Mais, la réalité s’est révélée tout autre, témoigne N.O résident en mairie de Bujumbura.
‹‹ C’est vraiment rare de trouver ces cartes dans les centres de santé. Je suis allé la chercher trois fois mais la réponse était toujours la même. On me disait qu’il n’y avait plus de carte. J’ai fini par abandonner les démarches puisque j’ai réalisé qu’il était pratiquement impossible d’obtenir la carte. Je me demande pourquoi ils nous ont sorti ce communiqué tout en sachant que ces cartes sont difficilement accessibles. ››
Les citoyens trouvent pourtant que cette carte est un outil essentiel qui leur permet d’accéder aux services de santé. Ils expriment alors le souhait de voir améliorer l’accessibilité à ce document. Ils disent que certains profitent même de cette rareté pour les vendre à un prix qui dépasse l’entendement.
« Je me suis rendu à un centre de santé et on m’a dit qu’il n’y avait plus de cartes disponibles et que même si elles venaient à l’être, ils les vendraient à 5 000 FBu. Avant le communiqué, c’était déjà difficile de les trouver. Avec le communiqué, on avait espéré que les choses allaient changer. Ce qui n’a pas été le cas. Je demande non seulement l’accessibilité à ces cartes mais aussi un contrôle strict dans leur obtention. », demande I.J, un habitant de la commune urbaine de Ntahangwa.
Pas de sanctions mais des conséquences
Cyprien Ntibahanuza, chef du service Education des contribuables à l’OBR, dit ignorer que la CAM était indisponible dans les centres de santé.
Il fait toutefois savoir que l’acquisition de cette dernière est toujours possible même après la période initialement fixée pour son obtention. A condition que le citoyen demandeur ait 18 ans ou plus. Il précise qu’il n’y a pas de sanctions prévues à ceux qui n’ont pas pu avoir cette carte pendant ce délai.
« Il n’y a pas de sanctions pour ceux qui n’ont pas trouvé cette carte. Par contre, ils se punissent eux-mêmes parce qu’ils ne vont pas pouvoir bénéficier des avantages de la CAM pour les soins de santé. »
Il souligne que cette initiative ne constitue pas une nouvelle taxe imposée aux citoyens mais qu’elle a pour objectif de faciliter l’accès aux services de soins de santé pour ces derniers. Les recettes en provenance de cette carte sont prévues dans la loi budgétaire. Il faut donc que tous les concernés s’acquittent de cette obligation.
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.