Le 6 novembre, le Maroc célèbre le cinquantenaire de la Glorieuse Marche Verte, un acte pacifique devenu le symbole d’une nation unie autour de son Roi. Cinquante ans plus tard, alors que l’Afrique est encore confrontée à des conflits liés aux frontières et aux séparatismes qui continuent de faire des victimes, cet anniversaire rappelle un message fort : seule l’unité des peuples africains permettra de bâtir un avenir de stabilité, de développement et de dignité partagée.
À Bujumbura, le Chef de mission du Royaume du Maroc au Burundi, Dr Abdelouahhab Makhtari, a réuni les médias et les anciens étudiants burundais formés au Maroc pour la projection d’un documentaire et un débat autour de cette marche pacifique, symbole d’unité nationale et de souveraineté retrouvée.
Le 6 novembre 1975, près de 350 000 volontaires marocains hommes, femmes, jeunes et personnes âgées ont répondu à l’appel historique du Roi Hassan II, lancé le 16 octobre de la même année. Armés du Saint Coran et du drapeau national, ils ont marché pacifiquement vers les provinces du Sud pour mettre fin à la présence coloniale espagnole au Sahara. Cette démonstration de patriotisme a marqué les esprits et consolidé l’unité du peuple marocain autour de son souverain.
L’Espagne occupait alors le Sahara à la suite du partage colonial de l’Afrique décidé à la Conférence de Berlin en 1884. Si la France s’était installée dans le centre et le nord du Maroc, l’Espagne avait maintenu son emprise sur le Sud. La décolonisation de 1956 n’avait concerné que la partie administrée par la France, laissant le Sahara sous domination espagnole. Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de justice a toutefois reconnu l’existence de liens d’allégeance entre les tribus du Sahara et les sultans du Maroc, confortant les droits historiques du Royaume.
Le Roi Hassan II décida alors d’entreprendre une marche pacifique baptisée « Al Massira Al Khadra », ou Marche verte, afin de renouer avec les populations sahariennes. Entre 350 000 et 500 000 Marocains, venus de toutes les régions du pays, convergèrent vers Tarfaya, à la frontière de ce que l’on appelait alors le « Sahara espagnol ». Ce mouvement pacifique, inédit dans l’histoire mondiale, permit au Maroc de réaffirmer sa souveraineté sur ses provinces du Sud sans recours à la violence.
Les décennies qui suivirent furent marquées par d’importantes évolutions. Entre 1980 et 1987, le Maroc érigea un mur de défense long de 2 700 kilomètres pour protéger le territoire et sécuriser plus de 80 % de la zone saharienne. En 1991, un cessez-le-feu fut conclu sous l’égide des Nations unies entre le Maroc et le Front Polisario, aboutissant à la création de la MINURSO, mission onusienne chargée de superviser l’application de cet accord.
Le Maroc, un modèle de stabilité et de développement
Le Royaume a proposé en 2007 un plan d’autonomie pour les provinces du Sud, reconnu comme « sérieux et crédible » par plusieurs pays, dont la France et les États-Unis. Ce plan reste aujourd’hui au centre des discussions menées sous l’égide de l’ONU.
Lors de la commémoration à Bujumbura, le Dr Abdelouahhab Makhtari a rappelé que « les provinces du Sud connaissent un développement économique remarquable, fruit d’un plan adopté en 2015 d’un montant de plus de 10 milliards de dollars ». Selon lui, cette stratégie nationale implique toutes les tribus et les forces vives locales dans des chantiers touchant les secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’éducation et l’énergie.
Évoquant la position internationale, le diplomate a salué la récente adoption de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui soutient le plan d’autonomie marocain comme base réaliste de négociation. « Le Sahara est marocain et le restera pour toujours », a-t-il affirmé, soulignant que le Maroc a su préserver son intégrité territoriale grâce à une politique de paix et de cohabitation héritée du Roi Hassan II.
« Le Maroc est dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc », a-t-il rappelé, citant le célèbre mot du défunt souverain. Pour lui, cette marche n’est pas seulement un acte patriotique, mais aussi « une marche de paix, de tolérance et de cohabitation entre les peuples ».
Appelle à l’unité africaine face aux divisions

Le Dr Makhtari a également insisté sur la nécessité pour l’Afrique de renforcer son unité face aux défis contemporains. « Il existe un triptyque dangereux : séparatisme, terrorisme et extrémisme. Si nous parvenons à lutter efficacement contre ces fléaux, nous pourrons avancer vers le progrès économique, la stabilité et la souveraineté de nos nations », a-t-il déclaré. Il a appelé à une coopération africaine renforcée afin de favoriser l’emploi, l’entrepreneuriat et l’innovation chez les jeunes.
Actuellement plus de 25 pays, principalement africains, ouvrent des consulats à Laâyoune ou Dakhla, acte symbolique de reconnaissance de la souveraineté marocaine ; le Burundi figure parmi ces nations.
En février 2020, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, et son homologue burundais, Ezechiel Nibigira, ont inauguré le consulat général du Burundi à Laâyoune. En octobre 2024, Bujumbura a de nouveau réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain, le considérant comme « la voie la plus crédible vers une solution durable et la stabilité régionale ».




