Vendredi 06 décembre 2024

Économie

Budget 2024-2025 : La crainte des députés pour les ménages précaires face à l’augmentation des taxes

17/06/2024 2
Budget 2024-2025 : La crainte des députés pour les ménages précaires face à l’augmentation des taxes

Le jeudi 13 juin 2024, l’Assemblée nationale s’est réunie en séance plénière dans son hémicycle de Kigobe pour analyser et adopter le projet de loi portant sur la fixation du budget général de l’État pour l’exercice 2024-2025. Conformément à la déclaration du chef de l’État, la détermination du budget national doit désormais s’aligner sur le document de vision « Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 ». Le ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique, Audace Niyonzima, était l’invité principal de cette séance.

Dans son exposé de motifs, le ministre Niyonzima a souligné que la vision de devenir un pays émergent d’ici 2040 et un pays développé d’ici 2060 est encore loin d’être pleinement reflétée dans ce projet de loi. Parmi les nouveautés introduites, le ministre a mis en avant que, pour la première fois, le projet de loi de finances 2024-2025 est accompagné des Projets Annuels de Performance (PAP). Ces documents détaillent les moyens alloués à chaque politique publique ministérielle par programme budgétaire, ainsi que l’engagement de performance des responsables de programmes et de la chaîne hiérarchique ministérielle.

Pour garantir l’adhésion et une implication accrue dans la mise en œuvre des réformes en cours, une troisième phase de sensibilisation est prévue. Cette phase regroupera, d’abord, les acteurs des services de l’administration centrale et les structures rattachées, et éclairera ensuite les acteurs des structures déconcentrées et décentralisées sur la manière de conduire ces réformes dans leurs entités respectives.

Afin d’assurer une maîtrise rigoureuse des effectifs et de la masse salariale, les prévisions salariales pour l’exercice 2024-2025 ont été basées sur un inventaire précis des employés, effectué conformément aux organigrammes des ministères et institutions. Cette approche, appuyée par les services de gestion de la solde du ministère en charge des finances et du ministère en charge de la fonction publique, vise à relever les défis liés aux dépassements budgétaires et aux sous-consommations de crédits budgétaires.

Une Augmentation des Recettes et Dépenses

Le ministre Niyonzima a révélé que les recettes et dons du budget général de l’État passeront de 3 371,6 milliards de BIF en 2023/2024 à 3 941,11 milliards de BIF en 2024/2025, enregistrant une augmentation de 16,89 %. Les dépenses totales de l’État augmenteront également, passant de 3 780,95 milliards de BIF en 2023/2024 à 4 397,46 milliards de BIF pour l’exercice budgétaire 2024/2025, soit une hausse de 16,30 %. Cependant, le déficit global du projet de loi de finances pour 2024/2025 s’élèvera à 456,34 milliards de BIF, contre 426,51 milliards de BIF en 2023/2024.

Débats et Controverses

Certains députés ont exprimé leurs préoccupations quant à l’impact de ce budget sur la population, en particulier en ce qui concerne les taxes. Ils craignent que la hausse des impôts ne détériore davantage les conditions de vie des ménages précaires. Le président de l’Assemblée nationale a réagi fermement en interpellant les députés sur la nécessité de transparence et de loyauté vis-à-vis des devises.

L’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME) a noté une augmentation notable des budgets de fonctionnement pour presque tous les ministères par rapport à l’année précédente. Cependant, les investissements sur ressources intérieures n’ont augmenté que légèrement, tandis que les investissements sur ressources extérieures ont subi des augmentations modestes en raison du non-respect fréquent des engagements de décaissement des fonds externes.

Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, a appelé à des réformes en profondeur de l’administration, notamment à travers la digitalisation des services publics et une meilleure gestion des finances publiques. L’organisation recommande également de faire appel à des experts pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre des programmes.

La loi a été adoptée avec un taux de 84,74 % pour et 15,25 % d’abstentions parmi les députés présents.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. NIYONKURU Nestor

    Est-ce que on peut voir budget détaillé et ses annexes.

  2. Ndayizeye Gerard

    Je salue la bonne initiative de Iwacu et j’encourage Tous le personnel de ce journal par Ordre Chronologiaue

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