Mardi 19 mars 2024

Économie

Produits stratégiques : stocks pas si garnis

02/08/2016 Commentaires fermés sur Produits stratégiques : stocks pas si garnis

Bien que la Banque centrale dise prioriser l’importation des produits stratégiques, les opérateurs économiques concernés révèlent la diminution des stocks par rapport aux années passées.

Des fois, les véhicules font la queue devant les stations-services
Des fois, les véhicules font la queue devant les stations-services

Un commerçant de carburant qui a requis l’anonymat affirme recevoir des devises qui sont loin de couvrir la commande qu’il voudrait passer auprès de ses fournisseurs. Pire, même le peu de dollars que la banque centrale met sur le marché tarde à parvenir aux importateurs de carburant, déplore-t-il.

Pour ce vendeur de l’or noir, la perte est énorme. Les stocks s’épuisent avant que d’autres produits n’arrivent. «Vous imaginez un client qui vient chercher du carburant une fois ou deux fois sans succès ! La troisième, il ira ailleurs », lâche-t-il, désolé.

C’est cette pénurie de devises qui explique les ruptures d’approvisionnement des stations-services. Le ministère de tutelle a haussé le ton en juin, allant jusqu’à fermer une quinzaine de stations, 13 de Bujumbura et deux de l’intérieur. Mais des queues de véhicules restent toujours signalées devant les stations-services, surtout celles de l’intérieur du pays.

Pour l’Association des consommateurs du Burundi (Abuco-Ti), la pénurie des devises serait une des raisons qui expliquent la dernière hausse du prix de l’essence à la pompe. Le prix est passé de 1880 à 2000 Fbu à la mi-juin.

Une exception qui confirma la règle

Autre produit stratégique : les intrants industriels. La société AZAM par exemple affirme importer le blé en quantité inférieure à celle d’avant la crise. Impact immédiat : le prix de la farine a été revu à la hausse. Chez les détaillants le sac de 25kg du blé a augmenté de trois mille Fbu il y a quelques mois.

Si des plaintes sont signalées pour le carburant et les intrants industriels, force est de constater que le gouvernement a fait de son mieux pour rendre disponibles les intrants agricoles. Le 17 juin, le ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Déo-Guide Rurema a annoncé que les saisons culturales 2016 A et B ont été caractérisées par une grande augmentation de la commande des engrais chimiques par les agriculteurs. La commande est passée de 19.804,98 T en 2015 à 29.185 T en 2016, soit environ 10.000 T.

Mais, d’une manière générale, les importateurs des produits stratégiques craignent que si rien n’est fait, ce peu de devises dont ils bénéficiaient ne disparaissent d’un moment à l’autre. Ils demandent au gouvernement de faire son possible pour renflouer ses caisses en devises.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le bonbon ou le bâillon

« Mangosuthu Buthelezi, Tshisekedi wa Mulumba, John Fru Ndi,… » A tort ou à raison, les détracteurs de l’« ancien » président du Congrès national pour la liberté ( CNL), Agathon Rwasa, le comparent à ces chefs charismatiques de l’opposition en Afrique qui ont (…)

Online Users

Total 1 709 users online