Du 6 au 8 mai 2025, une délégation de haut niveau du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Environnement (Mineagrie) et de ’l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en compagnie des autorités administratives provinciales et communales, ont effectué une descente sur terrain dans les provinces de Gitega, Muramvya et Mwaro pour évaluer les réalisations du projet « Integrated Approach Pilot – Food Security (IAP-FS) /Appui à la production alimentaire durable et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la résilience au changement climatique dans les hautes terres du Burundi », financé par le Fond pour l’environnement mondiale (FEM)) lancé en 2019 et qui s’achève au mois de juin.
Dès leur arrivée, les visiteurs ont été chaleureusement accueillis par des chants et des danses des bénéficiaires. La visite a débuté, mardi 6 mai, sur la colline Kibiri, dans la commune de Gitega, où la FAO a encadré et financé la mise en place d’un centre naisseur porcin.
Là, le Directeur du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage en Province Gitega Oscar Uwikunda a expliqué que le centre a été installé pour faciliter les agri éleveurs à s’approvisionner en porcins de race amélioré. « Pour assurer le développement pour tous, le bénéficiaire du centre n’est pas le seul détenteur des animaux : une partie des naissances est cédée à la communauté dans le cadre de la chaine de solidarité communautaire. »
Le lendemain la délégation s’est rendue dans un autre centre de naisseur situe dans la commune de Kayokwe sur la colline Musama, où Marc Manirakiza, dirigeant de la société Kunta kinte Seven, a témoigné de l’impact de l’appui de la FAO : « FAO m’a fourni 30 porcs et leur ration pendant trois mois. Aujourd’hui, une année et demi plus tard, j’ai déjà vendu plus de 300 porcins dont 206 à Mwaro, 62 porcins à Gitega et 41 porcins à Karusi. J’en ai même déjà donné 41 porcins à d’autres bénéficiaires dans le cadre de la chaîne de solidarité de notre commune. Je reste avec 70 porcs, certains d’entre eux sont en gestation. » Il a ajouté que la FAO lui avait également fourni une motopompe qui lui sert à arroser ses champs pour avoir de quoi nourrir les porcs.
Irrigation et révolution agricole
Au cours de ces trois jours, la délégation a visité plusieurs réalisations dont les canaux d’irrigation. Lee marais de Ndebe, en commune de Gitega a été visité le 06 mai. Anniciate Nduwimana, membre de la coopérative Sangwe Kibogoye, l’une des vingt-trois coopératives œuvrant dans le marais, a souligné que « depuis l’aménagement de ce canal par la FAO, nous avons une bonne production qui nous permet de nourrir nos familles et vendre une partie pour répondre à d’autres besoins. » Un cultivateur du même marais a confié qu’avant l’aménagement du canal- d’irrigation, « on ne cultivait qu’une seule fois par an et rien en saison sèche ; aujourd’hui, grâce à l’irrigation, après la récolte du riz en juin, on cultive du maïs, des pommes de terre et bien d’autres cultures ».
Le lendemain, la délégation a visité un autre canal, sur la colline de Matongo en commune de Ndava, province de Mwaro, où la population s’est également réjouie de l’amélioration des rendements.
Puis, le 8 mai, elle s’est rendue sur la colline de Nyambo, en commune de Bukeye, province de Muramvya. Partout, la délégation a salué les effets de ces infrastructures au niveau des populations bénéficiaires et de la communauté à l’instar du Gouverneur de Muramvya. Le gouverneur Euphraim Ndikumasabo a tiré un bilan positif : « Le barrage d’irrigation de Nyambo a permis d’irriguer plus de quarante hectares en saison sèche, ce qui a renforcé la sécurité alimentaire des ménages et contribué au développement communal, notamment via l’augmentation des recettes fiscales liées à la production. » Il a également salué que le projet ait travaillé sur la protection de l’environnement.
En plus des canaux d’irrigation, la visite a couvert l’aménagement du bassin versant de Bugendana, où la population a loué l’intervention de la FAO pour soutenir l’initiative gouvernementale de lutter contre qui appauvrissent les l’érosion des sols. La délégation a également visité plusieurs hangars de stockage, construits dans les communes de Giheta et Kayokwe.
Champignons et autonomisation féminine
La délégation a apprécié l’émergence des coopératives qui cultivent des champignons, notamment en commune de Giheta et à Kayokwe. Sofie Irakoze, présidente de la coopérative Majambere de la colline Kibenga Migende, commune kayokwe province de Mwaro, a témoigné : « Grâce au soutien de la FAO, nous nous sommes lancés dans la culture de champignons depuis juillet 2024. Avec un investissement initial de deux millions de FBU, les champignons ont déjà généré plus de sept millions. Nous avons sur notre compte 4 millions six cent mille frans burundais et 3 millions en dette. Nous avons aussi acheté sept chèvres et projetons d’en acheter quarante-sept pour que chaque membre de la coopérative puisse en posséder une. »
Au cours de la visite, les responsables provinciaux ont tour à tour exprimé leur satisfaction et appelé à la poursuite des appuis similaires. Le colonel Gaspard Gasanzwe, gouverneur de Mwaro, a souligné : « Je suis impressionné par l’enthousiasme des bénéficiaires, majoritairement des femmes, qui génèrent des revenus substantiels et contribuent à la sécurité alimentaire et à l’entretien des foyers. J’invite la FAO à multiplier ce type de projet dans d’autres communes, voire dans tout le pays, pour accompagner la vision du Burundi émergent à l’horizon 2024 et développé en 2060. »
Le Représentant du Mineagrie a également témoigné de sa satisfaction à l’égard des réalisations de la FAO à travers le projet IAP -FS : « Dans toutes les provinces visitées, les bénéficiaires sont satisfaits et nous avons constaté une amélioration durable de leurs conditions de vie. Il n’y a aucun doute sur le succès de ce projet », a affirmé Emmanuel Ndorimana, secrétaire permanent chargé de l’Environnement au Mineagrie tout en insistant sur la nécessité de pérenniser les acquis après la clôture du projet.
Bilan chiffré d’un projet transformateur
En six ans, le projet IAP-FS a réalisé d’importants investissements : 9 hangars de stockage, 6 systèmes d’irrigation collinaire, un marais aménagé, 13 sites de boisement communautaire et la protection de 50 000 hectares contre l’érosion. La diffusion de bétail, les formations techniques et les équipements de transformation ont bénéficié à des milliers de personnes.
À la fin de sa visite de trois jours, le Représentant de la FAO a salué la « bonne collaboration » avec le gouvernement, les autorités locales et les bénéficiaires. « J’aime souvent dire qu’il n’y pas les projets de la Fao, il n’y que les projets du gouvernement qui sont mises œuvre par la Fao ces projets sont les projets d’équipe …je peux dire aujourd’hui par la voie de la part qui nous a confié le projet que nous avons fait du bon travail et à travers les bénéficiaires qui l’ont exprimé je peux dire aujourd’hui que nous avons rempli notre mandat dans ce projet », a exprimé Pissang Tchangaï Dadémanao. Il a remercié les bailleurs, notamment le FEMpour le financement conséquent de cette initiative.
Selon lui, sans ces partenaires financiers, l’accompagnement des structures gouvernementaux, l’appui technique de la FAO, le projet n’aurait pas pu se traduire en actions concrètes sur le terrain.
D’autres sites ont également été visités au cours de cette mission. À Bugendana, la délégation s’est rendue sur la colline Mukoro, où un site de boisement communautaire de huit hectares a été aménagé, à Giheta une unité de transformation a été visite. À Kayokwe, plusieurs réalisations ont été visitées, notamment un champ d’ananas.
La visite s’est achevée à Busangana, dans la commune de Bukeye, où la délégation a rencontré la coopérative Rugano Terimbere. Celle-ci a bénéficié de divers appuis de la FAO, dont l’octroi de plus de 40 vaches de race améliorée et d’autres bétails, ce qui a permis d’améliorer les conditions de vie des membres et de renforcer la résilience communautaire.
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