Samedi 20 avril 2024

Editorial

Un marché si peu commun

15/02/2019 Commentaires fermés sur Un marché si peu commun

Brouille diplomatique entre Bujumbura et Kampala ? Qu’est-ce qui se passe réellement à la frontière de Mutukura ? « Plusieurs Burundais arrêtés, maltraités et dépouillés de leurs biens à Mutukura, frontière ougando-tanzanienne. » Ce message circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.

Des éléments sonores, audios, en Kirundi et autres témoignages semblent corroborer les propos. Des gens, apparemment démoralisés, écœurés, appellent les Burundais à ne pas se rendre en Ouganda, ou à reporter leur voyage.

Les interprétations sont nombreuses. Pour les uns : « Les officiers ougandais disent appliquer le principe de réciprocité accusant les Burundais d’avoir été les premiers à interdire le séjour des scouts ougandais. » Pour les autres : «Depuis la guerre épistolaire entre le président Museveni et son homologue burundais, les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. » Mais côté Bujumbura, c’est silence radio.

Pourtant, les deux pays ont ratifié le protocole portant création du Marché commun de la Communauté Est Africaine, EAC. Ce dernier repose sur la libre circulation des marchandises, des personnes, de la main d’œuvre, des capitaux, des biens et des services ainsi que sur les droits corollaires de résidence et d’établissement. Les Burundais ont trouvé dans ce traité un moyen de désenclaver le pays et d’accélérer son développement économique, une opportunité. Aussi la majorité des commerçants moyens importent leurs marchandises depuis l’Ouganda, « Dubaï d’Afrique ». D’autres Burundais y vont pour y chercher du travail, « gupagasa », surtout dans les travaux champêtres.

Il y aurait donc violation du protocole du Marché commun de l’EAC. Il y a des activités perturbées de plusieurs Burundais qui profitaient de cet espace. Il est dès lors urgent que la diplomatie agisse. Les autorités des deux pays doivent s’asseoir autour d’une même table et trouver une solution. Mais avant tout, ceux qui nous gouvernent devraient donner une version officielle au public, pour éviter des spéculations.

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