Mercredi 02 juillet 2025

Politique

Tueries à Gasarara : pas de mobile politique

02/07/2025 0
Tueries à Gasarara : pas de mobile politique
Deux victimes de ce lynchage

À Gasarara en commune Nyabiraba de la province de Bujumbura, une localité acquise au parti d’opposition CNL, 7 personnes accusées de sorcellerie ont été lynchées puis brûlées vives dans l’après-midi du lundi 30 juin, il n’y a eu qu’un seul survivant. Les autorités écartent tout mobile politique. 16 suspects ont été arrêtés.

Avant d’être immolées sur l’autel de la superstition, ces personnes ont été passées à tabac. Les faits ont été confirmés par Désiré Nsengiyumva, gouverneur de la province Bujumbura
Contacté, il précise que « des habitants ont appréhendé sept de leurs voisins qu’ils accusaient de sorcellerie. Ils les ont battus à mort, certains ont été brûlés vifs ».

Le gouverneur évoque une zone reculée et indique que « lorsque la police est arrivée, elle a tenté de protéger les survivants ; malheureusement, six d’entre eux sont décédés. Le septième est hospitalisé », a-t-il fait savoir avant de se rendre à l’enterrement de ces personnes victimes de la justice populaire.

Passage à tabac d’une des victimes

Interrogé sur de possibles motivations politiques derrière ces tueries, le gouverneur balaie cette hypothèse : « Non, ces tueries ne sont en aucun cas politiques. Ce ne sont que des histoires de sorcellerie ». Il convient toutefois de noter que la colline Gasarara est considérée comme un bastion du parti CNL.

Des renforts de sécurité ont été envoyés sur la colline dans la nuit de cette journée. Dès mardi 1er juillet, « douze personnes soupçonnées d’implication dans ces meurtres avaient déjà été arrêtées », affirme le gouverneur.

Il précise que le Parquet général de la République suit de près ce dossier. Le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse et le chef de cabinet du gouverneur se sont rendus sur les lieux.
Le gouverneur lance un appel à sa population : « Il n’est permis à personne de se faire justice soi-même. Toute personne ayant des accusations à formuler doit s’adresser aux autorités compétentes ». Il recommande aussi « à toute personne malade de consulter une structure de soins pour éviter les soupçons de sorcellerie ».

Les funérailles de ces victimes ont lieu ce mercredi 2 juillet en présence des autorités locales, dont le gouverneur de la province de Bujumbura Désiré Nsengiyumva.

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