Lundi 13 octobre 2025

Politique

Synergies des médias annulées : le chef de l’Etat recadre le CNC

29/08/2025 Commentaires fermés sur Synergies des médias annulées : le chef de l’Etat recadre le CNC
Synergies des médias annulées : le chef de l’Etat recadre le CNC
Evariste Ndayishimiye : « Il ne faut pas occulter les pénuries »

Fidèle à son mot d’ordre, ’’Jamais sans les médias’’, le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye s’inscrit en faux contre la censure et la logique du Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias, d’interdire certaines synergies des médias sur des questions cruciales comme les pénuries récurrentes de carburant. C’était dans un message livré ce jeudi 28 août à Gitega, la capitale politique, au cours d’un atelier à l’intention des militants du parti CNDD-FDD.

« S’il y a manque quelque part, c’est une aubaine, c’est une opportunité pour agir. S’il ne se passe rien, que ferions-nous ? C’est pourquoi je dis à tous les Burundais de ne pas passer sous silence telle pénurie mais que cette annonce soit suivie de propositions de solutions ou de moyens pour remédier à ce problème. Que personne n’ait peur de dire ouvertement qu’il y a telle difficulté », des mots du chef de l’Etat applaudis des deux mains par les professionnels des médias et largement partagés dans leurs groupes WhatsApp.

« La nouvelle que le CNC a interdit aux médias de dire qu’il y a pénurie de carburant m’est parvenue. Il fallait plutôt le dire pour que tous les Burundais se lèvent pour en chercher. S’il y a manque, que ce soit dit pour qu’ensemble nous poussions trouver une solution », a insisté le président de la République.

Finalement, fait remarquer un directeur d’un média privé, quand le CNC nous intime l’ordre de retirer telle information des différentes plateformes ou quand elle interdit telle synergie et que cet organe de régulation invoque que cela vient d’en haut, c’est de sa propre initiative comme pour mettre fin à toute discussion ou faire taire tous les arguments.

Le Chef de l’Exécutif burundais poursuit ses explications et donne d’autres exemples : « Nous avons un problème de devises, et la solution c’est augmenter et de diversifier les exportations. Sachez que sans exportations, pas de devises. Si nous occultons ce problème, pas de solution ni d’opportunité d’affaire ».

« Qu’aucun problème ne soit occulté »

Le chef de l’Etat a tenu à donner quelques pistes de solutions et un deadline : « La décision a été prise, d’ici une centaine de jours, nous allons faire des rentrées de devises provenant de la vente des minerais et les Burundais seront témoins. Nous sommes à pied d’œuvre avec des jeunes réunies dans des coopératives minières. J’ai appris qu’à Vyanda, ils en sont à 20 conteneurs et 5 autres à Bubanza. Il faut faire des exportations pour que l’on dise qu’enfin le Burundi se relève », a promis le chef de l’Etat.

En conclusion, a-t-il conseillé, que cette pratique de ne pas dissimuler nos problèmes soit dans nos démarches, que chaque pénurie soit transformée en opportunité, s’il y a un manque de vivres qu’il y ait des solutions pour trouver à manger et s’il y a des brèches dans la toiture, que tout soit fait pour les colmater.

Au chapitre de la censure, signalons que la plupart des journalistes des médias indépendants se disent inquiets suite à une mesure qui aurait été annoncée par le président de la Chambre basse du parlement interdisant tout direct des travaux de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas tout, les journalistes des médias privés indépendants n’auraient plus le droit de couvrir ces travaux, lors de la dernière session, il leur a été signifié qu’il n’y avait pas de travaux, ils sont partis mais il y a eu une séance à l’hémicycle de Kigobe. Un fait qui ne ment pas : la plupart de ces journalistes ont été dernièrement retiré du groupe WhatsApp initié par le service de la communication de l’Assemblée nationale, de quoi amener la présidente de la Maison de la Presse, Mireille Kanyange de se poser des questions.

CNC

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