Un vaste chantier de construction est en cours à la frontière burundo-congolaise de Mparambo, dans la commune Cibitoke. Le projet « Facilitation du Commerce et Intégration dans la Région des Grands lacs » (FCIGL), soutenu par la Banque mondiale, ambitionne de doter cette frontière d’infrastructures modernes pour renforcer la coopération régionale. La population locale salue l’initiative tout en émettant des doutes sur la transparence dans les indemnisations.
Dans la zone Rugombo, commune Cibitoke, province de Bujumbura, les travaux battent leur plein. Un nouveau complexe frontalier est en cours de construction pour accueillir les voyageurs venant de la République démocratique du Congo via le poste provisoire de Mparambo. Le complexe comprendra un poste de police des migrations, des services de l’Office burundais des recettes (OBR), la douane ainsi que des logements pour les agents qui y travailleront.
Les travaux sont réalisés dans le cadre du FCIGL sous la supervision de l’ECAM (Entreprise de Construction et Aménagement des marais). Selon Domitien Kanugu, responsable des travaux chez ECAM, le chantier est prévu pour durer trois mois. Toutefois, il alerte sur les difficultés liées à l’approvisionnement en carburant (Mazout) qui ralentissent l’avancement du projet.
Vers un renforcement des relations bilatérales avec la RDC
Le chantier frontalier s’inscrit aussi dans un projet beaucoup plus large. En effet, un pont est également en construction par une entreprise chinoise sur la rivière Rusizi au niveau de la transversale 6 de la colline Kaburantwa, zone Gasenyi (commune Bukinanyana), sur la RN5. Il reliera directement le Burundi à la RDC vers le groupement de Sange dans la plaine de la Rusizi. Ce qui va renforcer ainsi les échanges économiques et les liens sociaux entre les deux pays.
D’après les informations recueillies sur place, un second projet est prévu pour la construction d’une route asphaltée reliant directement ce poste-frontière à la rivière Rusizi sur financement toujours de la Banque mondiale. Il est aussi envisagé de construire un nouveau pont du côté de RDC dans le groupement d’Itara- Luvungi.
Une initiative bien accueillie mais, …
Sur le terrain, les riverains parlent unanimement d’une initiative qu’ils jugent salutaire. Ces infrastructures arrivent à point nommé. « Nous traversions la Rusizi en pirogue. Ce qui causait des noyades ou des attaques d’hippopotames », témoigne un habitant qui pratique souvent le commerce clandestin. Ils espèrent désormais pouvoir franchir la frontière en toute sécurité pour rendre visite à leurs proches de l’autre côté.
Ils appellent toutefois à la transparence dans les indemnisations. Certains habitants expriment des inquiétudes à ce sujet. La future route asphaltée traversera des terrains agricoles. Des voix s’élèvent donc pour réclamer des indemnisations équitables pour les terres expropriées. « Dans d’autres projets, on a vu des indemnisations aller à ceux qui ont des relations et les vrais propriétaires lésés », déplore un habitant du chef-lieu de la zone Rugombo.
Un des responsables administratifs locaux a toutefois tenu à rassurer. « Ce projet est bien planifié. Toute personne affectée sera indemnisée de manière juste et transparente. »
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