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PSV : “ Quand le mal-être psychosocial nous ronge à petit feu”

21/01/2022 Commentaires fermés sur PSV : “ Quand le mal-être psychosocial nous ronge à petit feu”
PSV : “ Quand le mal-être psychosocial nous ronge à petit feu”
Zénon Kwizera : « On est dans le bien-être pas individuellement seulement, mais aussi en interaction avec les autres. Pas de bien être sans le bien-être de l’autre ; l’autre c’est mon miroir »

Une tristesse inhabituelle, une perte de plaisir, soudainement l’on devient agressif et irritable. Insouciant des autres, alors que l’on n’est pas ainsi dans la vie courante. Le psychologue clinicien Zénon Kwizera explique les causes, le diagnostic et le traitement du mal-être psychosocial.

Tout le monde traverse la phase de détresse psychosociale sans savoir la cause ni le traitement. Selon Zénon Kwizera, le psychologue clinicien, le bien-être psychosocial se remarque par la qualité de vie de l’individu. Il précise que les causes peuvent être liées à la personnalité de l’individu : « « Cela peut être lié à la personnalité de l’individu donc la manière dont nous sommes nés, l’héritage génétique, biologique ». Mais aussi, les facteurs sociaux démographiques peuvent être l’une des causes : « Le bien-être psychosocial peut dépendre de là où on vit, le milieu qui nous entoure. Mais le mal-être peut dépendre aussi de la dynamique relationnelle existant entre l’individu et son entourage tant physique qu’humain (les violences et l’interaction que nous avons avec l’entourage social », a-t-il fait savoir.

Zénon Kwizera définit le bien-être psychosocial comme un état agréable, résultat de la satisfaction du bien du corps et du calme d’esprit. Il note aussi que l’aisance matérielle peut définir le bien-être psychosocial : « On peut dire qu’on est dans un état de bien-être, lorsqu’on éprouve une sensation de bien-être et de gratitude. Aussi, on peut dire qu’on est dans le bien-être psychosocial lorsqu’on vit l’aisance matérielle qui permet d’avoir une vie d’épanouissement, mais cela est subjectif car cette aisance matérielle se mesure en se comparant aux autres. Une personne qui a quelque chose à mettre sous la dent et une autre qui n’en a pas, les deux personnes ne peuvent pas éprouver au même niveau le bien-être psychosocial », a démantelé le psychologue.

« Des signes alarmants semblent être ignorés »

Moult symptômes du mal-être psychosocial sont observables. Monsieur Kwizera évoque certains comportements qui peuvent être le reflet du mal-être qui loge à l’intérieur. Ainsi que certains changements physiques observables : « Il y a des changements physiques qui se manifestent alors qu’on n’est pas malade, donc l’amaigrissement progressif, trouble de l’alimentation, ce qui inclut le manque d’appétit ou la boulimie, tu tombes malade tout le temps, avoir de la fatigue chronique, des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie. Sans oublier les signes somatiques dont les maux de tête, les palpitations et d’autres signes qui sont liés aux maladies cardiovasculaires », a expliqué Zénon Kwizera.

Il ajoute aussi d’autres signes alarmants qui semblent être ignorés, notamment le repli sur soi, s’éloigner des autres alors que d’habitude, on est sociable, le manque de motivation, l’absentéisme au travail ou à l’école. D’après lui, tous ces signes déterminent le mal-être psychosocial : « Je t’ai vu hier en bonne santé, étant bien portant, tu prenais toujours bien soin de toi, et aujourd’hui tu te négliges, tu deviens soudainement agressif, insouciant des autres alors que tu n’étais pas ainsi au paravent. Cela montre qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi », a-t-il insisté.

Quid du traitement ?

Le psychologue clinicien, affirme que l’état du bien-être psychosocial peut être diagnostiqué. Il fait savoir que les signes physiques indiquent mieux plus que les signes comportementaux. Car selon lui, ces derniers sont dynamiques. Ils changent du jour au jour.

Mais il rassure. Le mal-être psychosocial peut être traité et retrouver son état de bien-être. Il demande aux personnes manifestant ces signes et d’autres non mentionnés, de consulter les professionnels de la santé mentale. Il insiste aussi sur la consultation des médecins qui soignent les maladies somatiques : « Pour avoir un bon traitement vous devez marier les deux, le traitement psychologique et le traitement somatique. Car on ne peut pas délier la santé mentale et la santé somatique. Il y a des troubles psychologiques qui peuvent avoir des répercussions négatives sur la santé somatique. Pareil pour cette dernière qui donne des répercussions négatives sur la santé mentale ou le bien-être psychosocial », a insisté Zénon Kwizera.

« Le bien-être psychosocial renforce le système immunitaire »

Il demande aussi à ces patients de sortir de l’isolement et interagir avec leurs proches, car selon lui, ils aident les personnes qui traversent une mauvaise situation à se rétablir : « Quand tu te replies sur toi-même, tu penses que tu es le seul, qui endure ces peines, alors qu’il y a d’autres personnes avec qui vous partagez les mêmes problèmes. En se parlant, vous vous partagez les expériences. Des problèmes existent et existeront toujours, mais c’est la manière dont nous les réglons qui diverge ».

Le bien-être est très important pour la santé de l’être humain, comme l’explique le psychologue, les professionnels de la santé mentale convergent que le bien-être psychosocial renforce le système immunitaire, l’état de bien-être prévient certaines maladies comme celles cardiovasculaires. Le bien-être permet aux personnes de se développer et aider les autres à se développer : « Il prolonge l’amélioration de la qualité de notre vie et permet à l’individu de se réaliser et se valoriser en se rendant utile aux autres », a-t-il conclu.

Toute personne est garante de son bien-être. Et ce dernier ne peut pas être cherché chez l’autrui. Le psychologue clinicien Zenon Kwizera prodigue des conseils. Il demande à toute personne de se prendre en charger pour maintenir un état de bien-être : « Pense à ton bien-être sans toutefois piétiner celui des autres. Il faut avoir une pensée positive de la vie et de l’avenir. Il faut faire des activités physiques et manger sainement. »

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