Vendredi 03 mai 2024

Politique

Mukike, des manifestations violemment réprimées

12/06/2015 8

Plus d’une centaine de manifestants, hommes et femmes confondus, ont manifesté dans la commune Mukike. Cette marche devait se terminer sur les tombes des deux hommes tués par la police le 29 mai. Ce que la police n’a pas permis.

Arrivés sur la rivière Mugere, ces manifestants se sont heurtés à une barricade de militaires
Arrivés sur la rivière Mugere, ces manifestants se sont heurtés à une barricade de militaires

La marche a débuté à 9h du matin. Les manifestants venaient pour la plupart des collines Ruzibazi, Mayuyu, Rukina, Bikanka et Rubambira. Bâtons à la main ou sifflet à la bouche, ils ont pris la route vers le centre Mayuyu, au rythme de slogans anti troisième mandat de Pierre Nkurunziza.

Arrivés sur la rivière Mugere, ces manifestants se sont heurtés à une barricade de militaires qui les interdisait de joindre le centre Mayuyu. Après des âpres négociations, les militaires les ont laissé passer, pour être quelques mètres plus loin stoppés par une autre barricade de policiers et de militaires.

Pendant que trois délégués parmi les manifestants étaient en train de négocier le passage, un pickup de police venu en renfort depuis Bujumbura a débarqué. Sans sommation, ils ont été aussitôt embarqués manu militari.
Pour couper court à la révolte des manifestants qui commençait à couver, ces policiers ont d’abord usé de gaz lacrymogènes, puis ont commencé à tirer. Les hommes et les femmes prenant part à cette manifestation ont pris le large, dévalant les ravins, poursuivis par les tirs de la police.

Les habitants de Mukike, très remontés, ont décidés de couper les voies menant vers leur commune, accusant la police de venir juste pour les assassiner.

Arrestations ciblées

Depuis le 11 juin, des personnes sont arrêtées dans la rue ou à leur domicile à Jenda et Mukike. Ils sont accusés d’avoir participé dans les manifestations.

Selon le représentant de l’Aprodh à Jenda, ces détenus subissent des tortures infligées par la police. Des allégations balayées du revers de la main par le porte-parole adjoint de la police, Pierre Nkurikiye.

7 des détenus à la brigade de police d’Ijenda ont été transférés vers une prison inconnue à Bujumbura, à bord du véhicule du commissaire adjoint de la province Bujumbura-rural.

Rappelons que les journalistes ne sont pas les bienvenus dans cette contrée. Elle est quadrillée aujourd’hui par les policiers et militaires armés jusqu’aux dents.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Ndumiwe Jeannette

    Nkurunziza a vraiment une mémoire courte!!! S’il refuse que les gens manifestent pacifiquement, alors il ne reste que l’option d’une lutte armée. Et selon des sources concordantes, Nkurunziza continue à déclarer que « les anti – 3è mandat » n’ont qu’à prendre les armes pour le combattre! Comme si Nkurunziza était devenu invincible! Je veux tout simplement lui rappeler que du temps de sa rébellion, le CNDD-FDD n’a jamais été capable d’occuper, ne fût-ce que une seule colline au Burundi!!! C’est à la faveur des accords d’Arusha, ceux là même que Nkurunziza a décidé d’enterrer, que le CNDD-FDD est entré au pays. Et je me souviens que l’ancien président Domitien Ndayizeye s’est beaucoup investi pour que les FDD intègrent les corps de sécurité Burundais. Pauvre Ndayizeye! Il croyait que le CNDD-FDD se battait pour l’éclosion d’une véritable démocratie au Burundi! Grande fut notre surprise quand nous avons commencé à remarquer que ces anciens rebelles étaient devenus de véritables rapaces, spoliateurs, violents, dictateurs, plus corrompus que tous les gouvernements que le Burundi ait jamais connus!
    Vers la fin de la rébellion, les combattants CNDD-FDD ont signé une importante convention qui était censée empêcher les intérêts égoïstes de prendre le dessus et donc prévenir d’éventuelles scissions au sein de leur mouvement devenu parti politique. Selon cette convention baptisée « GUSOMA DUKUTSA », aucun cadre du CNDD-FDD ne serait autorisé à faire plus d’UN MANDAT dans les différentes institutions et hautes fonctions du pays. L’idée était qu’en fin de compte, tous les hauts cadres de ce parti se relayent aux grands postes de responsabilité pour éviter les mécontentements.
    Le 1er à avoir transgressé cette convention fut Adolphe Nshimirimana qui refusa de céder sa place à la tête des services de renseignement. Le second fut Nkurunziza lui-même…………..La suite, on la connaît.
    Aujourd’hui, Nkurunziza tient à son 3è mandat illégal, pas seulement parce qu’il veut se maintenir au pouvoir et donc échapper aux poursuites pour ses crimes économiques et de sang, mais surtout parce qu’il veut personnellement superviser l’exploitation de nickel censé débuter en 2017. On parle aussi de la découverte du gaz méthane, du coltan et bien d’autres minerais dont seuls Nkurunziza et sa clique ont encore le secret. Et comme Nkurunziza confond la chose publique et ses biens privés, le choix est vite fait pour lui: rester au pouvoir contre vents et marrées pour piller ces ressources, tant pis si notre pays bascule dans la guerre…………..
    Nkurunziza sait très bien que son 3è mandat viole la constitution et les accords d’Arusha, sinon il n’aurait pas cherché , sans succès (Dieu merci!), à amender la constitution pour modifier l’article relatif à la limitation des mandats présidentiels.
    Que Nkurunziza se rappelle de cette sagesse Burundaise:
    « Nkunda kurya yariye igifyera kimumena itama »
    « Amunguranka niyo mazituvya »
    « Akataretse kaba gasema »
    « Agasozi kari amanyama kahiye abagabo babona »
    « Inyanka kubwirwa yabwiwe n’uko amaso atukuye »
    « Kananira abagabo ntiyimye »
    « Wanka bangwe ntiwanka zanandabe »
    Courage au peuple Burundais, restons soudés, la démocratie et la dignité finiront par vaincre! Maintenons la pression contre cette dictature sanguinaire, où que nous sommes. Nul n’a le droit d’empêcher les citoyens de manifester pacifiquement leurs opinions.

  2. Abo ngo ni ba banyeshuri bari imbere ya ambassade des USA bipakiza baja kugira renfort,ces manifestations soit disant pacifiques ,où plus de 7 maisons sont brulées par ces manifestants la semaine pasée,sont typiquement burundaises none babareke bonone vyose,bice ,babomore,baturire abantu abapolisi barorera?babatere amagrenades babareke?Uko biga n’abandi bariga ingene bikingira,ntawurusha ubwenge uwundi,sauf qu’au depart certains pensaient que c’est un problème politique ,heureusement ça se devoile de plus en plus que les jours avancent.

  3. MN

    Nuko bashaka guhenda abantu ngo manifestations zaraheze. Ntushobora gufatira kuboha abantu, ubugarane, quartiers zikikujwe na za mitrailleuses uce usimbira kw’isunzu ry’inzu ngo nabaneshaje. Kubera polica ikoresheje ibigwanisho baguze ishoboye kubica uko bashaka, imyimenyerezo irashobora gutenyenya, ariko ntaho izoja. Abo ba police bategerezwa kumenya ko repression idahasha abanyagihugu bashavuye. Ahubwo irabigisha ingene bahindura uburyo bwo kwikingira.

  4. MINANI

    Tout cela n’est que machination! On connaît déjà à quoi rime ce que vous appelez manifestation. Est-ce manifester pacifiquement quand les gens s’adonnent à brûler les maisons des gens, même s’ils sont responsables du parti au pouvoir. S’il n’y a pas de voie de sortie, bientôt ça sera le tour de paisibles citoyens. Dieu seul sait ce qui en sera de la suite!!!!

    • Jupi

      @Minani, Selon toi, les maisons valent plus que des vie humaines.

  5. Muis

    Il faut que ils savent que ces armes sont payées par la population qu`ils sont entrain de malmenées, sencées lrs protéger.

  6. Muis

    Honte pour ce comportement d`enpêcher les gens de se rendre dans les cimetieres, ont-ils une culture de respecter les défunts ou bien ce sont des démots.
    Dieu Est Là.

  7. kimeneke

    Bamaze abantu ibujumbura none batandukiriye ruguru nawo

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le Burundi confronté à une question de survie

Quatre enfants sont morts dans l’ effondrement d’une maison dans la zone Ntamba, commune Musigati, un enfant de trois ans est mort, plus de 300 maisons détruites  après un éboulement sur la colline Gabaniro, commune Muhuta, plus de cinq cents (…)

Online Users

Total 5 478 users online