Le voyage électoral pour les législatives et les communales du 5 juin 2025 vient de prendre départ. La campagne a été lancée solennellement vendredi 9 mai au stade Ingoma de Gitega. Un événement inédit dans l’histoire du Burundi : un défilé des partis politiques et des candidats indépendants en lice ouvert par les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Excellente communication politique ! « Unité dans la diversité » pour des élections libres, régulières et transparentes…
Pendant trois semaines, les candidats et leurs partis politiques vont faire leur promotion, auront à se vendre, à faire des promesses en vue de récolter le plus grand nombre de voix possible des Burundais. Les acteurs politiques vont multiplier les rassemblements pour convaincre les électeurs de leur offrir un mandat parlementaire ou communal. En principe, les candidats devraient mettre en avant leur programme politique, leur projet de société.
Hélas, par les temps qui courent, trop de candidats multiplient des promesses irréalistes, sans responsabilité post-électorale. N’a-t-on pas entendu un candidat promettre le lac Tanganyika à la population de Cankuzo, ou l’implantation des réfectoires publics sur tout le territoire ? La distribution des dons, cadeaux et espèces ou l’offre des services prennent une grande place si bien qu’on entend rarement la promotion des programmes politiques. Comme quoi, l’élection devient un moment de théâtre ou de comédie. Sous d’autres cieux, on impose la publication d’un programme de campagne structuré comme contrat politique et on met en place un registre des engagements électoraux contrôlé par une autorité indépendante.
Au Burundi, la campagne électorale est une période d’effervescence politique. Des discours de haine et provocateurs, le caractère agressif, des tensions et des accusations mutuelles sont utilisés comme outil de propagande pour attirer le soutien des électeurs. Ce qui conduit aux crises socio-politiques, malheureusement. Les exemples sont légion. Certes, le législateur en a compris le danger. L’article 266 du Code pénal stipule que les auteurs des messages de haine sont punis « d’une servitude pénale de six mois à deux ans et d’une amende de dix mille à cent mille francs burundais ou d’une de ces peines seulement ». Une peine jugée peu prohibitive, insuffisante pour ce genre d’infractions. Le Chef de l’Etat a mis en garde toute personne qui tentera de perturber le processus électoral. Il est impératif que même les présidents des partis politiques et les différents compétiteurs aux élections fassent des discours rassembleurs à leurs membres et sympathisants.
La vie politique au Burundi est rythmée depuis 2005, après plus d’une décennie de guerre civile, par la tenue régulière d’élections. Quoiqu’il y ait eu à chaque fois des contestations par les perdants, les élections restent aujourd’hui la norme et non l’exception. Elles sont au cœur de la démocratie. Pour cela, elles ne doivent pas être conçues comme de simples formalités, puisque l’avenir de notre pays en dépend. D’où pendant la campagne électorale, les Burundais ont besoin des programmes politiques et des projets de société clairs et bien articulés, des engagements sur les chantiers essentiels pour l’avenir de notre pays.
« D’où pendant la campagne électorale, les Burundais ont besoin des programmes politiques et des projets de société clairs et bien articulés, des engagements sur les chantiers essentiels pour l’avenir de notre pays. »
Evidemment M.Sikuyavuga ! En espérant que vous ne prêchez pas dans le vide ! Question : nos politiciens ne servent-ils pas ce que la majorité des Barundi ont envie d’entendre ?
» Le Chef de l’Etat a mis en garde toute personne qui tentera de perturber le processus électoral. »
Le pauvre !!! Il a déjà mis en garde pour beaucoup de choses ! Résultats ? Exécution de ce qu’il a dit ?