Lundi 29 avril 2024

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Le projet PIPARV-B : couteau suisse des vulnérables

06/10/2023 Commentaires fermés sur Le projet PIPARV-B : couteau suisse des vulnérables
Le projet PIPARV-B : couteau suisse des vulnérables
Jardin potager à Mwumba

Dans les provinces Gitega, Ngozi et Kayanza où le Projet d’Intensification de la Production Agricole et de Réduction de la Vulnérabilité au Burundi (PIPARV-B) financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), les pionniers des potagers pendant la saison sèche se frottent les mains. Pour eux, ce projet complète agréablement l’agriculture classique.

Dans les provinces dintervention du PIPARV-B, les bénéficiaires sont tous des vulnérables. Ou plutôt, étaient des vulnérables. Aujourdhui, ces hommes et femmes qui ne sont pas des grands propriétaires terriens produisent la variété des choux, carottes, oignons, et amarantes qui poussent vite et produisent beaucoup. Ils élèvent des porcs et des chèvres, ce qui ressemblait, il ya quelques mois, aux rêves. Que ce soit à Gitega, Karusi, Ngozi et Kayanza, les ménages choisis suivant leur niveau de vulnérabilité sadonnent aux cultures des légumes tant nécessaires dans la lutte contre la malnutrition qui était devenue chronique chez eux. Que ce soit les semences potagères, les porcs ou chèvres, ces appuis sont destinés aux familles vulnérables pour renforcer leur résilience face à lextrême pauvreté. Parmi ces nombreux cultivateurs, lintroduction de ces nouvelles variétés de légumes a considérablement changé leur mode de vie. Selon eux, les anciennes variétés des amarantes étaient moins résistantes et éphémères. Le petit lopin de terre à leur disposition produit la quantité nécessaire de légumes qui faisait défaut dans ces familles rurales. Comme elles lindiquent, les choux et ces amarantes sont des plantes de survie. Elles poussent en grande quantité et sont riche en nutriments.

« Pour les légumes, on se contentait des feuilles de haricots ou de manioc. Ceux qui avaient de largent devaient les acheter mais cest très cher pour beaucoup de famille comme nous », nous a confié Aline Nsabimana, mère de deux enfants et habitante de la colline Burenza en commune Mwumba, province de Ngozi. Comme elle le confirme, sa culture est simple et ne demande pas beaucoup dengrais. Même constat chez Marie-Goreth Ndayisenga de Bugumbasha à Makebuko en province Gitega. Avec lintroduction des potagers dans ces familles, surtout pendant la saison sèche, la période où les plantes vertes ne sont pas légions, le problème de légumes a été résolu.

« Aucun repas sans légumes aujourdhui chez moi. Si aujourdhui ce sont les amarantes, demain ce sont les choux. Comme mes enfants ont déjà pris goût aux légumes, ils nacceptent plus facilement les haricots seuls et je constate que leur santé va en saméliorant », souligne-t-elle.

Sources de nutriments et source de revenus

Depuis la mise en place des jardins potagers dans la zone daction du PIPARV-B et les résultats obtenus, une envie folle de posséder un potager chez soi a pris les bénéficiaires, jusquà ce que tout le monde cherche des graines à faire germer. Le problème, ces semences coûtent chères au marché, ce qui a compliqué plus duns. Heureusement, plus de peur que de mal selon Antoine Ntamavukiro, un moniteur agricole de Bugumbasha, car les amarantes mâtures possèdent des graines, une fois séchées servent de semences pour la prochaine culture.

« Cest une plante vivace et pouvant vivre plusieurs mois. Ses fleurs séchées servent de nouvelles semences et lagriculteur pourra les multiplier comme il veut. On na pas besoin daller les acheter si on avait eu le premier potager ! » Même idée chez Odile Kwizerimana du DPDFS à Mwumba. Pour elle, la vie sest améliorée chez ceux qui étaient vulnérables.

« Ils ne regrettent pas, au contraire, ils auraient dû commencer plus tôt. Quand ils ont commencé à récolter les premiers choux, ils ont réalisé quils sétaient trompés. Il leur suffit de vendre dix choux et ils achètent ce dont ils ont besoin !» Elle ajoute en outre que dans les ménages bénéficiaires, les membres de familles trouvent de quoi manger et vendre pour subvenir à dautres besoins. Ils remercient le PIPARV-B davoir pensé à des appuis dans le secteur agricole allant dans le sens dendiguer la faim chez les familles vulnérables.

Joindre lutile à lagréable

-Un des porcs, élevé par un bénéficiaire

A Gitega, Karusi, Ngozi ou Kayanza, la distribution des porcs et chèvres était de pair avec la formation des Agents Communautaires de la Santé Animale (ACSA). Formés sur le tas, le PIPARV-B a donné à tous ces ACSA des smartphones qui les aident à communiquer facilement entre eux et avec les vétérinaires communaux. De surcroît, ils ont bénéficié de vélos pour leurs déplacements dans les lieux dintervention. Pour Aline Kwizera de la colline Gasongati en commune Bukirasazi de la province de Gitega, cette formation a été une réussite totale. « Avant ce nétait pas simple car les gens nétaient pas habitués à voir des femmes ACSA. Mais au fur et à mesure quils ont constaté que nous sommes capables de le faire comme des hommes, ils ont pris confiance et nous appellent quand leurs bêtes sont malades !». Daprès cette dame, le suivi de la santé des animaux délevage ne consiste pas seulement à intervenir quand elles sont malades. Elle doit faire de visites aussi improvisées pour contrôler si le bénéficiaire lentretient convenablement. Même constat chez Alodie Ndayisaba de la colline Kavumu à Kayanza. Elle indique quun bon suivi de lanimal permet de garder lanimal en bonne santé. La plupart de ces bénéficiaires nétaient pas habitués à pratiquer un élevage.  Il faut leur apprendre à nourrir la bête, changer de litières au besoin et aussi savoir observer si lanimal change de comportement. Daprès elle, tous ces faits et gestes permettent à lanimal de rester en bonne santé. « Sinon un porc est fragile. Il est exposé à de nombreuses maladies suite à la négligence de léleveur », nous a-t-elle expliqué. Elle se félicite que tous les porcins et caprins distribués par le projet sur sa colline soient en bonne santé.

Les foyers améliorés pour protéger lenvironnement et faire des économies
Le PIPARV-B na pas seulement investi dans lagriculture et lélevage, il a aussi contribué à améliorer la santé de la population et la protection de lenvironnement. Le foyer amélioré est la nouvelle technologie de combustion. Il est adapté à lutilisation de peu de bois de chauffage et rendre la cuisson aisée. Elle est peu connue du grand public. Cependant, les premiers foyers installés dans les ménages ont déjà gagné le cur des utilisateurs. La mauvaise combustion du bois émet des fumées toxiques et causent dénormes problèmes de santé chez les personnes.
« Il consomme moins de bois que le foyer traditionnel. Daprès les utilisateurs, le repas est ainsi vite cuit sans utilisation de beaucoup de bois.  Lorsqu’on allume le feu et quon doit sortir, on ne craint pas que cela provoque des dégâts », a fait savoir Géraldine Gakobwa qui a déjà construit plus de cinquante foyers améliorés à Kayanza.

David Nzisabira : « Le PIPARV-B a pu sortir de la pauvreté 2.944menages bénéficiaires. En distribuant 4.096 porcins et 8.192 chèvres et des semences potagères dans les 128 collines dintervention, il a donné la chance aux vulnérables de développer lagriculture et lélevage ! »

Quant à David Nzisabira coordonnateur des activités du PIPARV-B dans les provinces du Nord, il souligne l’objectif spécifique est de contribuer à laugmentation durable des revenus, et à lamélioration des conditions de vie des ménages bénéficiaires, notamment les femmes et les jeunes ruraux, à travers le développement des systèmes de production diversifiés, adaptés à une pression démographique croissante et résilients au changement climatique.
« Le PIPARV-B a déjà distribué 4.096 porcins et 8.192 chèvres et des semences potagères dans les 128 collines dintervention, il a donné la chance aux vulnérables de développer lagriculture et lélevage ! ».

Il affirme par ailleurs que dans le choix des individus à sortir de la vulnérabilité, la femme a été au centre de tout car elle est le moteur de tout développement économique et social. Lalphabétisation fonctionnelle des adultes a été la clé de voute pour assimiler les connaissances.

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