Le mardi 6 mai, le Programme des Nations-unies pour le développement, Pnud, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, a procédé au lancement du Rapport mondial sur le développement humain 2025. Il est axé sur le thème : « Une affaire de choix : Individus et perspectives à l’ère de l’IA. » Le rapport montre que les progrès du développement humain connaissent un ralentissement sans précédent et comment l’intelligence artificielle (IA) pourrait relancer le développement.
Les cérémonies de lancement du rapport se sont déroulées à l’Université du Burundi, campus Mutanga. Il y avait le représentant résident et les différents cadres du Pnud au Burundi, les représentants des ministères ayant en charge les finances et les TIC, le recteur de l’Université du Burundi(UB), des innovateurs en matière d’intelligence artificielle et des étudiants. A Bujumbura on était en duplex avec Bruxelles où le rapport mondial sur le développement humain a été lancé au niveau global par l’administrateur du Pnud.
Dans son mot de bienvenue, Audace Manirambona, recteur de l’UB, a indiqué que le thème appelle à réfléchir collectivement à l’un des tournants les plus décisifs de notre époque, à savoir l’intelligence artificielle qui transforme déjà notre société à une vitesse fulgurante.
Pour lui, il se pose une question essentielle. « Comment garantir que cette révolution technologique sert le progrès humain et non l’inverse. Le Pnud a vu juste car l’UB, à travers l’Institut des technologies numériques entend être le pilier et le noyau des préparatifs nécessaires pour positionner le pays sur la voie de profiter des dividendes numériques ».
Selon Mathieu Ciowela, représentant résident du Pnud au Burundi, ce rapport examine la façon dont les technologies nouvelles remodèlent les domaines clé du développement humain, notamment la santé, l’éducation, les normes sociales, les relations changeant non seulement le fonctionnement des sociétés mais aussi la façon de vivre des êtres humains.
Il a indiqué que le Pnud accompagne la vision nationale en soutenant plusieurs initiatives innovantes parmi lesquelles le Smart Center à Bujumbura qui sera un centre de référence pour l’IA au bénéfice de la jeunesse burundaise, en collaboration avec l’Office national des télécommunications du Burundi. « Ces initiatives importantes dans une approche centrée sur la personne matérialisent la numérisation comme catalyseur du développement humain durable ».
Selon Ferdinand Manirakiza, secrétaire permanent au ministère ayant les technologies de l’information dans ses attributions, l’IA est essentielle. Dans le domaine de l’éducation, elle pourrait offrir un apprentissage véritablement personnalisé et être accessible même dans les zones les plus reculées. D’autres services comme la sécurité, la défense, le transport, les services financiers et la justice seraient efficaces.
Un bon choix à faire
Même son de cloche chez le représentant du ministère ayant les finances dans ses attributions. Il parle des multiples potentiels apports de l’IA à la réalisation des enjeux de développement économique et social. « L’Intelligence artificielle offre des outils et des approches innovantes pour relever les défis complexes liés au développement durable. Elle peut contribuer à améliorer l’efficacité, l’équité et l’impact des mesures prises pour accélérer le progrès vers l’atteinte de nos objectifs ».
Il estime que le Burundi a fait un bon choix en s’alignant à l’ère de l’IA par la numérisation de son administration. Il a salué les appuis multiformes du Pnud dans le développement économique et social du pays.
Le Rapport sur le développement humain 2025 − intitulé analyse les progrès du développement au travers d’une série d’indicateurs portant sur la santé, l’éducation et les niveaux de revenu, synthétisés dans ce qu’on appelle l’Indice de développement humain(IDH). Les projections pour 2025 révèlent une stagnation de la progression de l’IDH dans toutes les régions du monde.
Au lieu d’une reprise soutenue une fois passée la période de crise exceptionnelle des années 2020-2021, on a observé des progrès étonnamment faibles. Ces années de crise mises à part, la progression escomptée du développement humain à l’échelle mondiale présentée dans le rapport de cette année est la plus faible jamais enregistrée depuis 1990.
Au-delà du ralentissement alarmant du développement mondial, les auteurs du rapport constatent une aggravation des inégalités entre les pays riches et les pays en voie de développement. Alors que les voies traditionnelles de développement se resserrent sous l’effet de pressions mondiales, une action décisive est nécessaire pour écarter le risque d’une stagnation prolongée du progrès dans le monde.
« Pendant des décennies, nous avons été sur la bonne voie pour atteindre un niveau de développement humain très élevé à l’horizon 2030. Mais, ce ralentissement fait peser une menace bien réelle sur le progrès mondial », a déclaré l’administrateur du Pnud, Achim Steiner. « Si la lenteur des progrès enregistrés en 2024 devient “la nouvelle norme”, cela pourrait prendre plusieurs décennies supplémentaires. Ce qui rendrait notre monde moins sûr, plus divisé et plus vulnérable aux chocs économiques et écologiques ».
Au milieu de cette tourmente mondiale, on devrait réfléchir de toute urgence à de nouveaux moyens pour stimuler le développement. « Alors que l’Intelligence artificielle continue de s’installer rapidement dans de nombreux aspects de nos vies, nous devrions étudier sa capacité à promouvoir le développement. Même si l’IA n’est pas une panacée, nos choix peuvent relancer le développement humain en ouvrant de nouvelles voies et en offrant de nouvelles possibilités. »
Le rapport expose trois domaines d’action critiques : bâtir une économie de collaboration et non de concurrence entre les humains et l’IA ; intégrer le facteur humain dans le cycle de l’IA, de la conception jusqu’au déploiement et moderniser les systèmes d’éducation et de santé pour répondre aux demandes du 21e siècle.
Un panel avec d’éminents experts et innovateurs a été organisé. Les réflexions de ce jour sont revenues sur des options visant à faire de l’IA un outil transformateur pour le bien-être humain au Burundi tout en façonnant les processus économiques et politiques comme fondement de l’épanouissement individuel.
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