Le 3 octobre 2025, l’association Hobe Kibondo « Panser les blessures de la séparation » a lancé officiellement ses activités dans la commune Muyinga, province Buhumuza. Une cérémonie qui a rassemblé les autorités provinciales, les Responsables Collinaires pour le comité de protection de l’enfance, les points focaux de l’association, des représentants religieux ainsi que des organisations œuvrant dans la protection de l’enfance.
Hobe Kibondo « Panser les blessures de la séparation » est une association fondée en 2023, avec pour mission principale de Créer des conditions permettant aux enfants séparés d’un ou des deux parents de renouer ou de commencer une relation filiale normale quelles que soient les circonstances de cette séparation. Lorsqu’une réunification n’est pas possible, l’association assure un accompagnement holistique psychologique adapté pour aider ces enfants à se reconstruire.
Dans son allocution, Clément NIYUKURI, membre fondateur et représentant légal de l’association a présenté la vision, les missions et les objectifs de la structure, soulignant l’importance de leur action pour la communauté.
« À travers nos actions, Hobe Kibondo œuvre pour défendre le droit à l’identité car la recherche d’identité est un souci permanent pour l’enfant et son équilibre en dépend. Il devient donc impératif de tout faire pour reconstituer ou tout au moins retracer la filiation de sang . »
À l’origine de cette initiative se trouve aussi Caroline Muvira, adoptée à l’âge de cinq mois. Ayant elle-même porté le fardeau de ne pas connaître ses origines, elle a pris conscience qu’au-delà des besoins matériels, chaque enfant a profondément besoin de savoir qui sont ses parents, tout comme chaque parent mérite de savoir où se trouve son enfant.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit le lancement officiel des activités de Hobe Kibondo « Panser les blessures de la séparation », marquant le début concret de son engagement sur le terrain.

Une formation au cœur de la journée
L’association a saisi cette occasion pour former les acteurs communautaires et institutionnels. Cette activité visait à renforcer leurs capacités en matière de prise en charge et de gestion des cas d’enfants séparés de leurs familles.
Sébastien BIMENYIMANA, qui a conduit la formation a insisté sur le fait que connaître ses origines est un besoin fondamental pour tout enfant. Cela ne relève pas seulement d’un droit, mais participe activement à son développement personnel, psychologique et social.
Il est revenu sur l’importance pour les acteurs de terrain de renforcer la coopération avec les organisations non gouvernementales œuvrant dans la protection de l’enfance, et la nécessité de sensibiliser l’administration locale.
« Grâce à sa proximité avec la population, son accès aux données familiales, sa capacité de coordination avec les autres acteurs, l’administration locale joue un rôle central dans l’identification de ces enfants. »
Il a également outillé les points focaux sur les mécanismes d’identification des enfants sans référence et l’orientation vers les structures d’aide appropriées.
Le formateur a encouragé les participants à devenir des travailleurs sociaux engagés, rappelant que chaque acteur communautaire peut faire la différence.
Une initiative saluée et attendue
Les participants à la formation ont exprimé leur engagement à collaborer étroitement avec l’association et ont souligné l’importance de cette dernière au sein de la communauté.
Sonia KANYANGE, cheffe d’antenne de l’organisation Save the Children dans la commune Muyinga, a salué le travail de HOBE KIBONDO, en soulignant la pertinence de son domaine d’intervention, encore peu couvert par d’autres acteurs. Elle a précisé que son organisation rencontrait souvent des cas similaires, sans toujours disposer d’organisations partenaires vers lesquelles les orienter. Elle a exprimé la volonté de collaborer avec HOBE KIBONDO, notamment dans les provinces où leurs zones d’action se recoupent, telles que Kirundo, Makamba, Kayanza, Cibitoke, Muyinga et Rutana.
Adelphine Kabatesi, représentante de la direction provinciale du développement familial et social dans la zone Butihinda, souligne aussi l’importance de cette initiative, affirmant que de nombreux enfants vivent sans connaître leurs origines, ce qui soulève des questionnements douloureux à l’âge adulte.
Tous se sont engagés à descendre jusque dans les communautés les plus isolées pour identifier ces enfants, et à collaborer avec l’association.
« Dans notre communauté musulmane, nous disposons déjà d’une association dédiée à la prise en charge des enfants abandonnés par leurs parents. Nous sommes prêts à collaborer avec Hobe Kibondo et à soutenir leurs activités, afin de contribuer pleinement à la réalisation de leurs objectifs. »
Ils ont également insisté pour que l’association poursuive ses actions de manière durable afin d’éviter toute disparition prématurée de ses initiatives.
Un projet unanimement apprécié par les autorités provinciales
Rehma MUGENI, Conseillère juridique et politique dans la province Buhumuza a salué cette initiative en soulignant l’importance de telles actions pour le bien-être des enfants et a réaffirmé l’engagement des autorités provinciales à soutenir pleinement les efforts de Hobe Kibondo.
Selon elle, ces situations ne sont pas sans présenter de mauvais conséquences. Lorsque ces enfants grandissent, beaucoup commencent à se poser des questions sur leurs origines, ce qui engendre souvent un profond mal-être psychologique. Elle a promis une collaboration étroite, non seulement sur le terrain, mais aussi sur le plan administratif.
Cela inclut l’accès facilité aux registres d’état civil, afin d’identifier les cas d’enfants enregistrés sans filiation claire, ainsi qu’aux archives des tribunaux, où sont parfois traités des dossiers d’abandon ou de paternité non reconnue.
« Cette collaboration vise à garantir à chaque enfant le droit fondamental de connaître son identité et ses origines. »
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.