Le prix d’un kg de café cerise a été revu à la hausse passant de 1.350 BIF à 2.800 BIF par le Conseil des ministres. Certains caféiculteurs saluent la décision, mais s’inquiètent de la durée de sa mise en application. Faustin Ndikumana, le représentant du Parcem, indique que la décision nécessite beaucoup de mesures d’accompagnement.
Certains caféiculteurs saluent la décision, mais d’autres se disent inquiets. « C’est une bonne décision. Nous avons demandé à maintes reprises l’augmentation du prix du café en montrant la fatigue que nous endurons durant le processus de plantation. De mon côté, la seule question qui me reste est de savoir si cela va persister ».
Un autre opérateur privé dans le secteur café, estime que le prix de la cerise est toujours insuffisant pour les caféiculteurs vue la situation actuelle de l’inflation dans le monde en général et au Burundi en particulier.
« La main-d’œuvre et le prix des produits vivrières ont augmenté sur le marché, donc le prix de 2.800 BIF est raisonnable pour le moment. Je salue cette décision du gouvernement mais il faudra mettre d’autre mesure d’accompagnement pour soutenir le coût de production sur le reste de la chaîne de valeur ».
Pour lui, il est nécessaire que tous les acteurs de la filière café soient impliqués dans la prise des décisions et dans la mise en place de stratégies de la filière afin de ne pas prendre des mesures qui risquent de faire disparaître certains acteurs de la filière.
Pour N.N, un autre caféiculteur de la province de Kayanza, le gouvernement devait mettre trop d’efforts dans les différents secteurs pouvant ramener des devises dans le pays sans oublier les producteurs œuvrant dans ces secteurs.
« Par exemple, dans le secteur du café, il faut valoriser le caféiculteur. Il y en a parmi nous qui ont arraché les plantations du café car ils ne voyaient pas les revenus des efforts fournis et la fatigue accumulée lors de l’entretien des plantations. J’apprécie cette décision, pourvu que cela dure ».
La note du 8 mai 2025 présentée par le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage indique que le calcul du prix d’achat tient compte de certains paramètres, notamment la production prévisionnelle, la qualité, le rendement moyen de transformation, les coûts de production et autres coûts opérationnels, le niveau de la bourse, le taux de change du dollar américain par rapport au franc burundais, etc.
Le café contribue dans l’augmentation des revenus des producteurs
Faustin Ndikumana, le président de l’association Parcem (Parole et actions pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités) estime que l’augmentation du prix du café est une très bonne chose en soi, mais qui nécessite beaucoup de mesures d’accompagnement. Le café est d’une importance capitale dans la vie de notre nation, il génère des devises.
« Vous savez que le pays est actuellement accusé d’un manque de devises très cruel, qui handicapent les activités économiques, notamment l’importation et l’exportation, la construction des infrastructures de base… De même, le café génère des revenus aux producteurs et aux agriculteurs ».
Dans le cas de la pauvreté, poursuit-il, le café contribue énormément sur l’axe d’augmentation des revenus des producteurs. « Une autre chose importante, c’est que pour que le café puisse donner des résultats concrets au niveau de la production, au niveau du revenu des paysans, il faut augmenter la production et la capacité de vente à l’extérieur ».
Il ajoute que si on analyse l’état actuel, une chute vertigineuse au niveau de la production et une faible capacité dans la vente se remarquent. « On peut le constater, par exemple, des produits comme la cigarette et la farine commencent à dépasser le café. Dans un trimestre, on peut avoir 50 milliards de BIF dans l’exportation de la farine et des cigarettes, alors que le café a généré 30 milliards de BIF, c’est regrettable ».
Un facteur d’augmentation de la production
Faustin Ndikumana estime que l’augmentation des prix du café est un facteur d’augmentation de la production parce que cela stimule le producteur.
« L’agriculteur qui a, depuis longtemps, réclamé l’augmentation des prix trouve enfin la réponse. Le travail du café est très exigeant, cela prend beaucoup de temps. Beaucoup se lamentent en disant qu’ils ne comprennent pas comment le prix du haricot peut dépasser le prix du café alors que le café est vendu sur le marché international. Alors, augmenter le prix de ce café ne suffit pas, il faut des mesures d’accompagnement ».
Pour lui, au niveau de la vente, il faut supprimer l’érosion administrative qui cause un grand retard dans l’exportation. « Beaucoup d’exportateurs se lamentent, même les importateurs de l’extérieur qui s’approvisionne au se plaignent également du retard entre la commande et la livraison. Il y a un manque de marketing offensif. Pour bien vendre son produit, il faut un marketing professionnel offensif avec des ressources humaines compétentes dans ce domaine ».
Un autre aspect que Faustin Ndikumana a touché est le taux de change. Il se demande si le taux de change sera capable de couvrir les charges actuelles qui vont augmenter au niveau des acheteurs du café, des exportateurs. « Le taux de change de 2977 va couvrir à un prix qui vient de doubler ? L’augmentation du prix du café, c’est avec les BIF de l’économie nationale. Est-ce que l’exportateur va garder les recettes en BIF ? Les banques sont-elles préparées pour donner des crédits à l’exportation ? Penser que le prix a augmenté du simple au double, cela veut dire que le crédit à l’exportation va doubler pour couvrir les paiements en quantité, en qualité et en temps ».
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