Plusieurs médias dont le Journal Iwacu, Yaga, Jimbere Magazine, Iris News, RFI, France 24, … ont été pointés du doigt pour leur traitement jugé inadéquat de la période électorale. C’était lors d’un point de presse tenu ce lundi 30 juin par le Conseil national de la Communication (CNC), consacré à l’évaluation de la couverture médiatique des élections communales et législatives du 5 juin 2025.
La présidente de cet organe de régulation a déploré le manque d’implication des médias en ligne dans la couverture de la campagne électorale. « La presse en ligne dans sa globalité a diffusé peu d’informations sur la campagne électorale », a-t-elle affirmé, regrettant que certains médias aient basé leur couverture sur ’’quelque tweets isolés’’ au lieu de véritables reportages de fond. « Ici nous citerons les médias comme Iris News, Jimbere Magazine, Yaga et le Journal Iwacu ».
Dans sa déclaration, Espérance Ndayizeye a également reproché à certains médias d’avoir délaissé l’essentiel des élections au profit d’articles avec des angles critiques. « Nous avons vu des médias qui ont plus focalisé leur attention sur des critiques, sur des reportages critiques au lieu de privilégier des projets de société des différents partis politiques, Coalitions ou candidats indépendants, alors que pendant la campagne, en plus peut-être d’autres reportages, on a plus besoin de ces projets de société parce que l’électeur a plus besoin de savoir quel est le projet de société de son parti pour qu’il voter ou pas pour ce dernier », a-t-elle expliqué.
Parmi les médias épinglés figure Iwacu. Pourtant, durant la période de campagne, le Journal Iwacu a consacré plusieurs de ses publications aux élections.
Dans ses trois numéros parus pendant la campagne électorale, Iwacu a traité des meetings des partis et de leurs projets comme le CNDD-FDD, l’UPRONA, FPI, CNL, la coalition Burundi Bwa Bose, CDP, RANAC et bien d’autres formations politiques.
Le Journal Iwacu a même donné la parole à plusieurs candidats indépendants, leur offrant l’occasion de présenter leurs projets de société. Il y a par exemple Thomas Nzeyimana, Dieudonné Nahimana, Vianneey Manirambona, Jules Niyongabo et David Niyoncungu. Tous ont pu exprimer leurs visions politiques à travers les colonnes du Journal Iwacu.
Les articles d’Iwacu ont non seulement été publiés dans la version imprimée du Journal, mais aussi sur son site internet – l’un des plus consultés au Burundi ainsi que sur son compte X (anciennement Twitter), fort de plus de 140 000 abonnés.
Malgré cela, Iwacu a été classé dans la catégorie des médias ayant obtenu une évaluation négative, ce qui suscite des interrogations sur les vraies intentions du CNC.
« Nous avons fait une bonne analyse … Nous avons visité beaucoup les plateformes du Journal Iwacu, qui sont les plus visitées par les gens. Ce sont sur ces plateformes-là qu’on s’attendait à lire ou voir les projets de sociétés. Mais malheureusement, sur ces plateformes, il y avait surtout des reportages critiques, des reportages sur d’autres aspects de la campagne, au lieu des projets de société », a expliqué la présidente du CNCV, Espérance Ndayizeye.
Par ailleurs, le CNC a relevé avec inquiétude certaines pratiques observées pendant la couverture des élections. Il a mentionné des cas de « plaintes de certains candidats de fraudes électorales sans avoir le courage de leur demander des preuves qui pourraient éclairer le reportage et permettraient à l’opinion de bien comprendre ».
Un autre point qui a surpris le CNC concerne un journal, dont le nom n’a pas été précisé, qui aurait rapporté après les élections que certains journalistes engagés dans la synergie médiatique ont été « muselés » et « transformés en figurants ».
Espérance Ndayizeye s’est indignée de la manière dont cette situation a été gérée : « Cela est plus étonnant que ce média, bien que faisant partie de la synergie, publiait des prises de position sur son site web. »
Ce n’est pas tout comme critiques : « Ce journal ne l’a pas signalé en temps réel. Pourquoi a-t-il été le seul à le mentionner sur plus de 60 médias réunis en synergie toutes catégories confondues ? »
Irrégularités commises par les médias
En plus de ces critiques, le CNC, à travers son service de monitoring, a mis en lumière d’autres irrégularités commises par certains organes de presse. Il a notamment recensé des déséquilibres dans l’information, des exagérations de faits, des cas de diffamation et d’autres manquements au Code de bonne conduite des médias en période électorale.
Ces fautes ont été attribuées à des radios comme Bonesha FM, Rema FM, Isanganro FM, Irebe FM, mais aussi à un article du Journal Iwacu publié le 14 mai, ainsi qu’aux publications de RFI datées du 3 juin 2025 et de France 24. Pour les cas jugés graves, le CNC a pris des mesures, notamment l’envoi de lettres de mise en garde à RFI et France 24.
Cependant, tout n’a pas été négatif. Le CNC a salué les efforts déployés par la majorité des médias audiovisuels, écrits et en ligne, qui ont, selon le régulateur, « essayé de couvrir professionnellement, dans le respect de la loi, du Code de bonne conduite des médias en période électorale ».
Des médias publics tels que la RTNB, la Radio Nderagakura et la Radio Justice ont été salués pour leur travail de diffusion des projets de société des différents candidats.
Le journal public, Le Renouveau, et la radio privée Bonesha FM ont également été félicitées pour leur performance, rejoignant ainsi la liste des médias qui ont excellé dans la couverture des élections.
Le CNC reconnaît toutefois une disparité dans la couverture médiatique entre les partis politiques. Il admet que certains partis ont bénéficié d’une couverture plus large que d’autres, et notamment « le parti CNDD-FDD qui a été privilégié par les médias de l’État ». Mais selon la présidente du CNC, les médias privés, quant à eux, « se sont focalisés sur les partis de l’opposition ».
Le CNC se réjouit également que « la sécurité des journalistes a été garantie durant la période électorale.
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