Samedi 10 mai 2025

Politique

Élections 2025 : Le Chef de l’Etat recommande la neutralité des administratifs et des forces de l’ordre

10/05/2025 0
Élections 2025 : Le Chef de l’Etat recommande la neutralité des administratifs et des forces de l’ordre
La campagne électorale, c’est parti !

Ce vendredi, 9 mai 2025, au Stade Ingoma de Gitega, au centre du pays, le président Evariste Ndayishimiye, a lancé solennellement la campagne électorale pour les législatives et les communales du 5 juin prochain. Un défilé des partis politiques, des indépendants, … a marqué cet évènement. Une occasion pour le président de la République d’appeler tous les acteurs à veiller au bon déroulement de la campagne et des élections. Reportage.

Une journée pas comme les autres, dès la matinée, de ce vendredi, la route menant vers le Stade Ingoma de Gitega était bien animée. La capitale politique s’est réveillée au son des fanfares et des hymnes des différents partis politiques pour donner le coup d’envoi du grand rendez-vous pour le renouvellement des élites par la voie des urnes.

C’est l’hymne du CNDD-FDD, le parti au pouvoir qui a ouvert la bal, suivi par ceux de l’Uprona, du FPN Imboneza, de l’UPD Zigamibanga, de l’APDR, du RANAC, … Paradoxalement, deux partis, le CNL et le Palipe-Agakiza, tous issus de la fragmentation ou de l’implosion du Palipehutu avaient le même hymne.

En attendant l’arrivée du président de la République, Evariste Ndayishimiye, ces hymnes des différents partis, et même des indépendants ont été joués à plein décibel.

Accourus des différents coins du pays, des membres des différents partis politiques arborant des couleurs de leurs formations politiques convergeaient vers ce lieu du grand rendez-vous annoncé par la Ceni, la Commission électorale nationale indépendante.

C’est sous une pluie battante que le chef de l’Etat est arrivé, c’était à 9 heures. D’autres hautes personnalités du pays étaient déjà dans les tribunes.

Et là, le défilé tant attendu a débuté avec en tête de peloton l’équipe de la Ceni. Des candidats des partis politiques, des indépendants ont suivi et ont passé tour à tour devant la Tribune d’honneur.

La neutralité

Evariste Ndayishimiye : « J’appelle les administratifs à être neutres »

« Je mets en garde toute personne qui va tenter de perturber les élections, elle sera punie selon la loi », a prévenu le Président Evariste Ndayishimiye. Dans ce genre de cas, il a même appelé les magistrats à ajouter ce que les juristes appellent ’’circonstances aggravantes’’, car, a-t-il expliqué, ’’perturber les élections, c’est compromettre l’avenir du pays.’’

Il a appelé tous les organes étatiques à rester neutres, de ne pas avoir un côté penchant. « Que tous les partis politiques, tous les candidats soient considérés au même pied d’égalité surtout dans l’accès équitable à l’espace médiatique. Que les administratifs gardent leur impartialité afin que les candidats puissent battre campagne dans le respect des textes et lois du pays ».

Aux administratifs qui sont en même temps candidats, il leur a laissé un message : « C’est pendant cette campagne que nous allons voir que vous êtes de vrais leaders. Ne croyez pas que les arbitres n’ont pas une équipe qu’ils sympathisent. Mais, ils doivent arbitrer. Alors, vous qui êtes administratifs et en même temps candidats, faites preuve d’impartialité, soyez justes et neutres ».

Et le carburant ?

Sur la question du carburant, le président Evariste Ndayishimiye a promis que le gouvernement est à l’œuvre pour qu’il n’y ait pas de problème durant la campagne : « Nous sommes en train de nous battre pour que personne ne se lamente, disant qu’il a manqué du carburant alors que d’autres en ont. Vous constatez que les camions-citernes sont en train de nous approvisionner. Nous souhaitons que toutes les stations du pays soient servies avant le début proprement dit de la campagne ».

A ceux qui vont battre campagne, il les a conseillés d’être réalistes. Pour lui, il ne sert à rien d’aller mentir, promettre des choses dont on n’est pas capables de réaliser. « Cela décourage les électeurs ». Il leur a aussi demandé de mettre en avant les projets, de compatir dans le respect mutuel et dans la discipline.

L’opposition se plaint

Nestor Girukwishaka du CNL assis à côté de l’indépendant Dieudonné Nahimana et du secrétaire général du CNDD-FDD

S’exprimant au nom de l’opposition, le tombeur d’Agathon Rwasa, Nestor Girukwishaka, président du Congrès National pour la Liberté (CNL), a salué l’organisation du défilé de ces candidats. Il a exprimé sa gratitude au président Ndayishimiye et à la CENI.

Toutefois, il n’a pas manqué de soulever plusieurs préoccupations majeures concernant le processus électoral en cours.
« L’exemple plus frappant, c’est mon parti CNL qui a reçu 161 places des mandataires politiques sur 14.156 bureaux de votes au niveau national. Vous comprendrez alors que la loi électorale n’a pas été respectée dans beaucoup de points », a-t-il déploré.

Il a fustigé le rejet sans justification des dossiers de certains candidats dans plusieurs communes, une pratique qu’il juge discriminatoire. Malgré cela, il a affirmé que son parti, ainsi que les autres formations de l’opposition, restent déterminés à participer aux élections, même si des imperfections persistent dans le système électoral.
« Quel que soit ces conditions, rien ne nous empêchera d’aller en avant. Nous nous sommes préparés à participer dans ces élections tout en proposant que la prochaine fois, ces erreurs planifiées ou non intentionnelles soient corrigées pour que la démocratie ne reste pas un slogan », a-t-il ajouté.

Le dirigeant du CNL a également pointé du doigt l’intolérance politique qui, selon lui, sévit dans certaines localités. Il accuse certains administratifs et responsables politiques de contraindre les membres de l’opposition à adhérer au parti au pouvoir.

De plus, il a critiqué la composition des organes électoraux, notamment la CENI qui est composée par deux seuls partis politiques. En plus, il a pointé du doigt les CEPI (Commission Électorale Provinciale Indépendante) et les CECI (Commission Électorale Communale Indépendante).

Selon lui, ces démembrements se comportent comme des commissions à part qui ne rendent compte à personne en ne respectant pas toujours les directives de la CENI centrale.
Dans une demande explicite, il a appelé à ce que tous les partis politiques soient considérés et sécurisés de la même manière pendant cette période électorale.

Il a souligné l’importance d’un traitement équitable pour garantir un climat de confiance. A ce sujet, il a dénoncé l’inégalité dans l’accès à l’espace médiatique, réclamant que les partis d’opposition bénéficient du même accès aux médias surtout publics que ceux de la mouvance présidentielle.

Enfin, il a illustré les inégalités orchestrées par les CEPI et CENI par un chiffre parlant : lors des dernières opérations, son parti ne pourra déployer des mandataires politiques que dans 161 bureaux de vote sur les 14 156 existants à l’échelle nationale.

Le président du parti CNL a également mentionné les persécutions dont sont déjà victimes plusieurs membres de son parti ainsi que ceux des autres partis d’opposition.

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