Par Thérence Niyongere
Poète économique, humoriste à propulsion électrique (Dorénavant).
CHRONIQUE 5
Le carburant cette denrée aussi rare qu’un bon politicien !
Mes chers lecteurs, dites-moi franchement : où était-ce écrit que nous devions vivre en compétition avec nos voitures pour un peu d’essence ? Nous voilà transformés en chasseurs-cueilleurs modernes : au lieu de cueillir des fruits, on guette la moindre rumeur de camion-citerne à l’horizon. Une station-service devient un lieu de pèlerinage plus couru que la messe dominicale !
Le carburant chez nous, c’est devenu comme un politicien honnête : tout le monde en parle, mais personne ne le voit souvent. Le matin, on se réveille avec l’espoir d’en trouver ; à midi, on attend toujours ; le soir, on rentre à pied, mais avec la dignité d’un marathonien non inscrit.
Et que dire des files interminables aux stations ? On dirait une parade nationale de voitures fatiguées. Les chauffeurs ? Des philosophes frustrés qui méditent : “À quoi bon vivre si c’est pour faire du surplace ?” D’ailleurs, certains motos-taxis sont devenus de vrais musées : on les expose dans les parkings parce que rouler coûte plus cher que la dot d’un roi zoulou.
Mais ne vous y trompez pas : chez nous, la rareté du carburant n’est pas qu’une panne logistique. C’est une métaphore nationale ! Comme si notre économie roulait elle-même sur la réserve, avançant par à-coups, au rythme des arrivages aussi imprévisibles que les discours politiques.
La question que je vous pose est donc la suivante : comment un pays si fertile, avec des cerveaux aussi pleins, peut-il manquer d’essence au point où même les moustiques hésitent à voler de peur de gaspiller leur énergie ?
On pourrait croire à un sketch national, mais non ! Et pendant ce temps, les spéculateurs dansent la samba : ils vendent leur litre d’essence comme s’ils vendaient de l’or liquide. Bientôt, pour faire le plein, il faudra vendre un rein ou hypothéquer sa belle-mère (ce qui, pour certains, n’est pas forcément un drame…).
Mais soyons honnêtes : ce manque de carburant révèle surtout notre manque d’anticipation et d’organisation. On gère notre approvisionnement comme on joue à la loterie : « Inch’Allah que le bateau arrive ! » Et tant pis si entre-temps, le pays tousse comme un moteur sans huile.
Or, sans carburant, c’est tout le pays qui cale : les prix flambent, les denrées prennent la poussière sur les routes, et même l’amour se vit à distance, faute de motos pour aller conter fleurette !
Alors je vous interpelle, vous mes lecteurs : voulons-nous continuer à pédaler nos vies comme des vélos sans chaînes ou allons-nous enfin mettre de l’ordre dans nos réservoirs ?
Il nous faut une stratégie énergétique digne de ce nom. Pas juste attendre que le pétrole veuille bien traverser les océans, mais diversifier nos sources : pourquoi pas du biocarburant local, ou au moins, du carburant produit avec nos idées neuves !
En attendant, chers amis, économisez vos pas, partagez vos véhicules, et surtout… souriez même à pied ! Car tant que la blague circule, la nation roule quand même un peu. Et moi, Thérence, je vous suis en route, confortablement perché sur ma chaise roulante électrique que des amis, émus par mes écrits ici, m’ont généreusement offerte… du moins, tant que l’électricité ne joue pas à cache-cache avec nous ! Sinon, je retourne me reposer des taxis quotidiens qui me coûtent mes bras restants, au propre comme au figuré. Mais quand l’électricité est là, je vous assure : je me déplace plus vite qu’un avion… version low cost bien sûr !
À vendredi prochain pour une nouvelle chronique ! Et d’ici là, prions pour que nos stations-service retrouvent autre chose que le parfum du vide.!
C’est toujours un regal de vous lire. Moi qui suis aussi atteint du bug de l’ecriture vous m’inspirez.
La marche a pied a travers la ville est mon sport favori. Rien de mieux comme arme contre le manque de carburant et la deprime nationale. A ce titre les scenes de rue me fascinent.
Je suis en plein centre ville. Un petit (qualificatif affectueux) vieux, court sur ses pattes, barbe blanche, chaussures luisantes et propre comme un sou neuf, accompagne d’un garcon de 8 ans, filent a toute allure en chantant un magnifique gospel. Arrives au niveau du Palais des Arts, ils esquissent un pas de danse d’une beaute sublime. Moralite: on peut etre le pays le plus miserable et le plus deprime du monde et pouvoir voler des instants de bonheur.
La solution a la crise du carburant existe. C’est l’ adoption ici et maintenant du tout electrique a commencer par les vehicules de transport public. Avec gain de credit carbone en prime. Consacrer des milliards de $ a importer du carburant a bruler gratuitement est une aberration economique.
La telephonie mobile nous a fait sauter d’une revolution technologique ie le telephone filaire, les VE seraient aussi un saut technologique qui nous libererait de l’oppression du dollar americaine.