Certains habitants de la colline Kiganda, commune Kiganda de la province de Muramvya indiquent que les biens publics ne doivent pas être utilisés pour des intérêts privés. Ils estiment que l’usage exclusif des biens publics est non seulement injuste mais aussi dangereux pour la cohésion sociale et le développement durable du pays.
Les biens publics sont souvent utilisés pour satisfaire les intérêts des individus ou des partis politiques dans plusieurs contextes. Il peut s’agir de la période électorale avec l’utilisation des véhicules, des salles, des carburants ou des fonds publics pour soutenir un parti ou un candidat.
Evelyne Niyonsenga, une habitante de la colline Kiganda fait savoir que lors des campagnes électorales, certains cadres de l’Etat utilisent des biens publics notamment les véhicules de l’État. « Cela favorise les inégalités entre citoyens pourtant égaux en droits. Cette situation crée un sentiment d’exclusion et de frustration chez les groupes non bénéficiaires ».
M.K, un sexagénaire fait savoir que l’utilisation des biens publics par un seul groupe ou parti politique crée des frustrations et la haine. « Des cadres utilisent les véhicules de service comme bon leur semble. Des plantations d’arbres dans les domaines de l’État sont détruites pour servir les intérêts des individus alors que ce sont des biens publics communs. C’est aberrant ».
Patrice Ndikumana fait la même lecture des choses. Il souligne que d’autres utilisent les véhicules de service pour transporter la récolte de leurs productions. « L’intérêt collectif n’est plus garanti. Ce qui conduit souvent à un gaspillage ou à une exploitation abusive des biens publics ».
D’après ces habitants, l’usage exclusif des biens publics est non seulement injuste, mais aussi dangereux pour la cohésion sociale, la paix et le développement durable du pays.
Fiacre Sinumvayaha, secrétaire permanent de la commune Kiganda reconnaît que des biens publics ont été utilisés pour l’intérêt d’un certain groupe dans le passé. Il indique que la situation aurait changé tout en soulignant que « l’utilisation des biens publics pour l’intérêt d’un seul groupe au détriment des autres crée des frustrations ».
Les biens publics doivent servir l’intérêt général
Pour lui, les biens publics doivent être utilisés pour l’intérêt général. Un individu ou un groupe qui utilise les biens publics pour son intérêt ou celui de son groupe d’appartenance commet une erreur grave. « Pour réaliser la vision du Burundi émergent en 2040 et du Burundi développé en 2060, il faut que les biens communs soient protégés ».
Selon Alexis Nduwimana, porte-parole de l’Observatoire de lutte contre les malversations économiques (Olucome), dans des pays comme le Burundi où la démocratie n’est pas encore enracinée, les partis au pouvoir utilisent des biens publics comme leurs propriétés privées. « Ici, on peut citer l’usage des véhicules de l’État, la consommation des carburants et l’usage des espaces publics ».
Il cite l’exemple lors de la dernière campagne électorale où des véhicules de l’Etat portaient des affiches des partis politiques. Ce qui a agacé certains leaders politiques. « La loi interdit l’utilisation des biens publics pour des fins de campagne ou pour des intérêts personnels ».
D’après lui, cette situation provoque la colère et les frustrations d’une partie de la population qui n’a pas ce droit. Si la situation persiste, dit-il, des violences peuvent avoir lieu. Il qualifie lui aussi cela d’une mauvaise gestion des biens publics qui devaient plutôt servir à l’intérêt général.
Il recommande au gouvernement de prendre des mesures qui s’imposent pour protéger les biens publics. « Les cadres doivent respecter la loi existante en la matière. Chacun doit prendre ses responsabilités pour une bonne gestion des biens publics qui sont par définition communs ».
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.