Des leaders politiques ou étatiques font souvent des promesses qu’ils ne concrétisent pas en actes. Cette situation provoque des frustrations. La répétition de ce genre de promesses détruit la crédibilité du discours politique. Lorsqu’elles touchent des attentes fortes de la population, cela peut engendrer des violences.
Pour Jean Ndayisaba, habitant de la colline Buhororo 2, ceux qui annoncent des promesses non tenues font une manipulation et un vol des voix. « Nous votons des députés, mais ils reviennent seulement lors des suivantes campagnes électorales. Ils ne nous servent à rien. Ici chez nous, on nous a promis deux ponts qui relient Buhororo 2 et 1. Une route promise n’a pas été construite. C’est pourquoi la population se lasse d’aller voter. »
Pour une mère de trois enfants, les leaders politiques procèdent par manipulation. « Il y a deux mandats qu’on nous promet de l’électricité. Rien n’a été fait. Ils ont également indiqué qu’ils vont nous construire un barrage d’irrigation, mais ils ne l’ont pas fait. »
Pour cette population, il y a nécessité de faire une communication transparente, une gouvernance responsable et des actions concrètes afin de répondre aux besoins et aux attentes des citoyens.
Joachim Nduwumukama, secrétaire exécutif de la commune Bubanza reconnaît que certaines autorités peuvent promettre des choses qu’elles ne concrétisent pas. « De telles promesses peuvent causer des conséquences néfastes au sein de la population. »
Une légitimité remise en question
Cet administratif conseille à tout un chacun de promettre des choses qu’il est capable de concrétiser. « Faire des annonces sans pouvoir les traduire en actes ne fait que provoquer des frustrations inutiles.”
Pour Acher Niyonizigiye, expert en leadership et enseignant d’université, beaucoup de promesses sont faites lors des campagnes électorales. C’est une façon de plaire aux gens afin de les motiver à voter pour eux. Donc, c’est une sorte de manipulation quelque part. Ce qui peut engendrer une perte de confiance et de crédibilité auprès de la population ou entraîner des sentiments de frustration, de déception et de colère parmi les citoyens. Cela peut se manifester par des protestations, des manifestations et, dans certains cas, des violences.
Il fait savoir que les promesses non tenues affaiblissent la légitimité de l’État. Les citoyens cessent de croire aux discours officiels, aux élections ou aux engagements politiques. Ce qui favorise l’instabilité. Cela conduit à un climat malsain au sein de l’organisation, au sein de la nation. Dès que les gens se rendent compte que le leader ment, ils commencent à remettre en question sa légitimité.
Acher Niyonizigiye appelle les autorités à la responsabilité. La population a besoin d’actes concrets et non des paroles en l’air. « Les gens observent plus qu’ils n’écoutent. Et quand le leader ne fait pas assez, ses paroles, à un certain moment, perdent du sens. Pour un leader qui fait des choses concrètes, ses paroles ont plus de poids. »
Il trouve que gouverner, c’est aussi gérer les attentes avec honnêteté et responsabilité.
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