Certains habitant de la colline Buhororo, commune Bubanza s’insurgent contre des affirmations gratuites qui sont diffusées dans la société. Pour eux, les affirmations sans preuve peuvent engendrer la haine, les suspicions et des violences.
Des habitants de la colline Buhororo font savoir que dans certaines situations, des gens s’adonnent aux affirmations gratuites. Emmanuel Ndayisenga fait savoir que les élections collinaires ont provoqué des affirmations gratuites. « On dit que des chefs de colline ont été élus, car ils ont donné de l’argent, mais ce n’est pas vrai. Il n’y pas de preuves. »
Une jeune femme parle des accusations sans fondement de la sorcellerie dans la société quand il y a une personne qui décède. « J’ai perdu mon mari qui avait des problèmes mentaux. Certains ont affirmé qu’il a été ensorcelé par certains voisins. Mon mari avait des problèmes, mais ils veulent accuser injustement les gens ce que je ne peux pas accepter. »
Pour un autre habitant, des gens utilisent des affirmations gratuites pour mobiliser une foule, détourner l’attention ou exploiter les frustrations sociales.
Ces habitants considèrent que les affirmations gratuites stigmatisent, accusent, divisent et sont dangereuses. Ils appellent les gens à éviter ce genre d’attitude.
D’après Joachim Nduwumukama, secrétaire exécutif de la commune Bubanza, des affirmations gratuites se manifestent souvent en période électorale ou dans des situations difficiles. « Des leaders politiques ou des partisans qui cherchent à accéder aux postes peuvent tenir des déclarations sans fondement ou difficilement vérifiables. »
Pour lui, ces affirmations gratuites peuvent avoir des conséquences négatives dans la société. Elles peuvent semer la zizanie et la haine dans la communauté. Ceux qui sont injustement accusés voient leurs droits bafoués et ne restent pas indifférents. « Ils doivent défendre leur image par tous les moyens. »
Éviter les violences
Cet administratif indique que si des affirmations gratuites circulent dans la société, ils tiennent des réunions pour sensibiliser et expliquer la population sur le danger que cela représenter.
Hélène Mpawenimana, enseignante-chercheuse a l’université du Burundi et expert en communication, les affirmations gratuites sont des déclarations sans preuves ni fondement et souvent catégoriques. « Un groupe donné est considéré comme responsable de tous les problèmes que vit le pays aujourd’hui, des gens sont qualifiés de dangereux qui complotent contre pour leurs voisins ou le pays. »
Pour elle, les motivations sont multiples. Certains le font par ignorance, les autres le font avec une intention de nuire aux autres, attirer l’attention ou se faire remarquer. D’autres groupes, précise-t-elle, le font des affirmations gratuites pour avoir ou défendre leurs intérêts ou avantages.
Cette experte en communication indique que ces affirmations gratuites peuvent créer la peur, renforcer les stéréotypes et justifier des actions violentes contre des gens innocents. « Cela peut causer des divisions sociales, des conflits communautaires. Cela peut entraîner des violences à grande échelle. »
Mme Mpawenimana insiste sur l’importance de l’esprit critique et de la vérification des faits. « Quand la population accepte ces affirmations sans les remettre en question, la vérité perd de la valeur, et les décisions se basent sur l’émotion et la peur, pas sur les faits. Des gens doivent éviter de diffuser des affirmations gratuites et les récepteurs doivent avoir un esprit critique et doivent vérifier les sources pour trouver la vérité. »
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