Jeudi 27 novembre 2025

Publireportages

Burundi : un atelier national pour évaluer le paysage de l’intelligence artificielle et tracer une feuille de route stratégique

27/11/2025 0
Burundi : un atelier national pour évaluer le paysage de l’intelligence artificielle et tracer une feuille de route stratégique
L’atelier a réuni les acteurs publics et privés, la société civile, les universitaires et les partenaires internationaux.

Le Burundi a franchi une étape de sa transformation numérique en organisant, du 25 au 27 novembre 2025 à Bujumbura, l’atelier national AILA/EPIA sur le paysage de l’intelligence artificielle. Il a réuni acteurs publics et privés, société civile, universitaires et partenaires internationaux. Durant trois jours, ils ont échangé sur les stratégies pour une transformation numérique responsable et alignée sur la Vision Burundi 2040-2060 et le Programme pays du PNUD 2024-2027.

L’ouverture officielle a été marquée par le discours de Mme Isidora Ntakiyiruta, assistante du ministre des Finances, du Budget et de l’Économie numérique, qui a souligné l’importance du moment. Elle a rappelé que « Le Burundi, à l’instar de nombreuses nations, connaît aujourd’hui une accélération de sa transformation numérique, une dynamique essentielle pour atteindre sa vision : Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 ».

Selon elle, l’intelligence artificielle n’est plus une notion abstraite, encore moins une technologie réservée aux grandes puissances. « L’intelligence artificielle n’est plus une perspective lointaine. Elle constitue déjà un accélérateur majeur de développement, offrant des possibilités immenses pour améliorer la gouvernance et la prise de décision publique, les services administratifs et sociaux, l’éducation et la formation, la santé et la prévention, l’agriculture et la productivité, la gestion des données et plus largement la performance économique nationale. »

IA pour booster les ODD

Isidora Ntakiyiruta a souligné que l’engagement du Burundi dans le développement de l’IA s’inscrit dans les Objectifs de développement durable et nécessite une approche structurée pour éviter d’accentuer les inégalités. « Nous sommes convaincus qu’elle représente une opportunité unique pour accélérer la transformation socio-économique du Burundi », a-t-elle déclaré, précisant que cela requiert une stratégie nationale claire, un cadre réglementaire modernisé et des investissements dans les compétences numériques. Elle a présenté l’initiative AILA comme une étape cruciale pour diagnostiquer le niveau de préparation du pays, identifier les priorités, gérer les risques et co-concevoir une feuille de route adaptée. « L’IA n’est pas uniquement une question technologique, c’est un enjeu de société, de gouvernance et de souveraineté nationale », a-t-elle insisté.

Au terme de l’atelier, plusieurs résultats sont attendus : un diagnostic national clair, une note stratégique sur le niveau de maturité numérique du Burundi, une série d’initiatives phares prêtes à être mises en œuvre et une mobilisation renforcée des partenaires techniques et financiers. Ces éléments constitueront le socle de la future Stratégie nationale en intelligence artificielle, appelée à guider la transformation numérique du pays de manière durable, inclusive et responsable.

Au nom du ministre, Isidora Ntakiyiruta a réaffirmé la volonté du Gouvernement de faire du numérique un moteur central du développement socio-économique, de promouvoir l’intégration progressive de l’IA dans les secteurs clés et de collaborer étroitement avec les partenaires nationaux et internationaux pour bâtir un avenir sécurisé et prospère pour le Burundi. Elle a conclu en exprimant sa gratitude : « Je tiens à exprimer toute notre gratitude au PNUD pour son appui technique et financier, ainsi qu’aux experts mobilisés, aux institutions gouvernementales représentées, au secteur privé, aux universités et à la société civile. »

Une opportunité pour les économies

Du côté du PNUD, la Cheffe d’unité, Gouvernance et État de droit, Mme Rose Nitunga, a souligné les enjeux majeurs liés à l’IA. Elle a rappelé que « l’intelligence artificielle transforme profondément les économies, les modes de gouvernance et les systèmes sociaux. Pour un pays dynamique et ambitieux comme le Burundi, l’IA représente une opportunité unique : améliorer les services publics, accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable et stimuler l’innovation locale. »

Rose Nitunga : « L’intelligence artificielle transforme profondément les économies ».

Elle a toutefois mis en garde contre les risques inhérents à cette technologie. L’IA, a-t-elle rappelé, peut aussi accentuer les inégalités, créer de nouvelles fractures numériques et soulever des défis éthiques considérables. Citant Kofi Annan, elle a souligné l’importance de placer l’humain au centre des innovations : « La technologie est un outil puissant, mais elle ne devient un progrès que si elle est utilisée pour servir l’humanité. »

Mme Nitunga a ensuite présenté l’outil AILA/EPIA, conçu pour diagnostiquer le niveau de préparation des pays en matière d’IA, identifier les leviers d’action prioritaires, co-créer des initiatives concrètes, renforcer les partenariats techniques et financiers et élaborer une feuille de route opérationnelle orientée vers des projets pilotes et des réformes politiques.

Comme souligné également par Daisy Gladys Iteriteka, la Point focale IA au PNUD Burundi, « l’approche AILA est cruciale pour un pays dans sa préparation et le développement en matière de l’IA et est articulée selon trois piliers fondamentaux : l’écosystème IA, son usage pour la gouvernance, ainsi que la réglementation et l’éthique. Il s’agit de cocréer des initiatives prioritaires avec les parties prenantes, de renforcer la coordination intersectorielle et, in fine, de produire une feuille de route concrète pour l’action et le financement. »

Lors de la première journée, les participants ont découvert l’évaluation du paysage numérique du Burundi, les initiatives du PNUD ainsi que l’outil AILA, ses piliers méthodologiques et la logique d’analyse de l’écosystème. Les échanges ont porté sur le diagnostic de l’IA, ses enjeux, ainsi que ses avantages et inconvénients.

Les journées suivantes ont été consacrées à l’identification des priorités, à la conception d’initiatives et à l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle axée sur l’écosystème, la gouvernance et le cadre réglementaire et éthique.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.