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Économie

Banque mondiale : Un taux de décaissement « insatisfaisant »

29/03/2018 4
Banque mondiale : Un taux de décaissement « insatisfaisant »
Nestor Coffi : «Les apports de la Banque mondiale visent à réduire significativement la pauvreté qui frappe plus de deux tiers de la population burundaise.»

Les représentants de la Banque mondiale et du gouvernement ont présenté conjointement la revue du portefeuille de cette institution pour le Burundi. Le ministre des Finances déplore un taux de décaissement faible.

«Le portefeuille actif de la Banque mondiale pour le Burundi est de 660 millions de USD», a fait savoir Domitien Ndihokubwayo, ministre burundais des Finances, mardi 20 mars. C’était lors de la réunion sur le portefeuille de la Banque mondiale pour le Burundi. Cette enveloppe est destinée à financer 15 projets depuis l’année dernière.

M. Ndihokubwayo a indiqué que ce portefeuille est relativement stable en termes de nombre d’opérations et de volume des engagements. Le portefeuille de l’année 2017 comptait 10 projets nationaux actifs totalisant des engagements de plus 4oo millions USD et couvrant huit secteurs.

Le ministre Ndihokubwayo a déploré, par ailleurs, que le taux de décaissement pour certains projets n’est pas satisfaisant : « Il y a des projets qui viennent de passer cinq ans en cours d’exécution, alors que leur taux de décaissement est en dessous de 20% et que la fin de ces projets est prévue dans deux ans.»

Il a indiqué que cette réunion permettra au gouvernement de mieux appréhender la situation actuelle des décaissements des projets financés par la Banque mondiale afin d’améliorer leur taux d’exécution. Et de rappeler qu’au cours de la mini-revue organisée en janvier dernier, les gestionnaires des projets se sont engagés à accroître sensiblement le taux d’exécution jusqu’à 18% d’ici fin juin 2018.

Ce membre du gouvernement a précisé que le nouveau système de communication avec la Banque mondiale au sujet des marchés pose problème pour l’exécution des projets : « L’année prochaine, nous voudrions faire un pas en avant en doublant le taux de décaissement.»

Une gestion efficace des financements

Nestor Coffi, représentant résident de la Banque mondiale au Burundi, a déclaré que cette rencontre a pour objectif d’examiner la coopération économique entre le Burundi et son institution. Notamment en ce qui concerne la qualité d’exécution des programmes d’investissements et l’utilisation des ressources prévues pour l’année 2018. Mais aussi les études et les analyses que cette institution conduit régulièrement sur l’économie burundaise. Il souligne, en outre, que ces examens devront leur permettre d’identifier les défis auxquels l’économie burundaise est confrontée et de prendre des solutions urgentes.

Le représentant résident de la Banque mondiale au Burundi a indiqué, par ailleurs, que les besoins de développement des populations dans le monde entier, et au Burundi en particulier, deviennent de plus en plus croissants alors que les ressources disponibles pour les couvrir restent insuffisantes.

Face à un tel défi, insiste-t-il, il importe de nous interroger sur l’exécution de nos engagements respectifs. Et il a exhorté le gouvernement burundais à faire en sorte que chaque dollar investi au pays produise le maximum possible d’effets positifs pour le plus grand nombre de Burundais. Notamment les couches les plus vénérables.

«Les apports de la Banque mondiale visent à réduire significativement la pauvreté qui frappe plus de deux tiers de la population burundaise. Mais aussi et surtout à promouvoir une croissance économique inclusive», conclut M.Coffi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Jereve

    Le Représentant de la Banque mondiale dit sans hésiter que la pauvreté frappe plus de deux tiers de la population burundaise. Je m’attendais à ce que cette terrible affirmation provoque des remous et des contestations au sein du gouvernement et même quelques manifestations contre ce fonctionnaire qui présente une « image négative du pays ». Rien de tout cela. Je dois avoir raté quelque chose.

  2. Gatece

    Dans un pays extrêmement corrompu et avec des cadres siuvent recrutés non pas selon les aptitudes (En tenant cimpte de leurs ethnies et régions, on va remplacer ethnie et par clan; ça sera mieux), cela ezt normal???

  3. John

    L’argent gardé à ne rien faire. Je comprends rien. Quelqu’un peut m’expliquer les intérêts qu’il y a à ne pas décaisser ces sommes faramineuses?

    • Gacece philosophe

      Les intérêts à ne pas décaisser? Ne pas les perdre évidemment, le taux de décaissement est directement lié au bon avancement des projets, à la bonne gouvernance et à l’éfficacité des investissements – un taux de 20% en fin de projet signifie tout simplement que le projet n’a pas été mis en oeuvre, 20 % c’est un ratio normal pour un lancement de projet… si ces 20% ne produisent aucun effet, il n’y a pas d’autre décaissement et c’est bien normal.

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