Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. Une occasion pour les anciens d’enseigner, avec l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais, au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient et contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Bérénice Irumva alias Bernice the bell.
Votre qualité principale ?
Ma principale qualité est la patience.
Votre principal défaut ?
Difficile à dire parce que j’en ai beaucoup. Mais, il y a l’oubli. Je fais beaucoup de choses en même temps et cela fait que j’oubli de temps en temps.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
J’admire des gens intègres.
Le défaut que vous ne supportez pas ?
Je ne supporte pas le dénigrement.
Quelle est votre source de motivation ?
Les artistes patriotes me motivent. Miriam Makeba par exemple est une bonne source de motivation pour moi.
Si vous étiez Première dame, quelle serait votre première priorité ?
Je prioriserais l’éducation. Elle est la base de tout.
Et si vous étiez numéro un ?
Je mettrais en avant le changement des mentalités.
Et si vous étiez avec le président, qu’est-ce que vous lui demanderiez ?
Il y en a beaucoup, mais l’investissement dans les arts et la culture serait prioritaire.
Quel est votre point de vue par rapport aux artistes burundais ?
Ils sont courageux et persévérants. Un point à relever est l’adaptation aux spectacles vivants.
Votre plus beau souvenir dans la vie ?
Mon père a engagé un professeur de piano pour moi. Je n’oublierai jamais ce geste.
Le métier que vous auriez aimé exercer ?
La politique. Mais, malheureusement, je suis enseignante et technicienne agro-alimentaire.
Votre passe-temps préféré ?
Mon jardin de fruits me détend ou encore mon studio de musique.
Votre lieu préféré ?
La nature. Elle enseigne.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Aller au Cap-Vert. J’ai l’impression que les gens de là-bas sont heureux. Ceux que j’ai pu côtoyer sont tout le temps joyeux et souriants.
Votre rêve de bonheur ?
Faire un concert dans l’Aréna de Paris comme Miriam Makeba ou Fatoumata Diawara.
Quel est l’homme de vos rêves ?
Un homme entrepreneur, qui prend des risques et surtout amoureux de la nature.
Et la femme qui vous inspire ?
J’ai une admiration pour Denise Nkurunziza, ancienne Première dame. Ou encore toute femme qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Je pense à Fatou Diome.
Votre plat préféré ?
La patate douce et les feuilles de manioc (Isombe).
Et votre boisson préférée ?
L’eau.
Votre devise ?
Intégrité et Amour de la patrie.
Croyez-vous à la bonté humaine ?
Oui, très fort. Même si l’homme peut devenir un animal redoutable, des hommes bons ont toujours existé et j’en ai rencontré beaucoup. Je citerai à titre d’exemple un Belge du nom de Jacques David, un monsieur qui incarne la bonté humaine par ses actions envers les autres. Ici chez-nous, je parlerai de ceux qui travaillent dans l’association Umunyinya.
Pensez-vous à la mort ?
Oui bien sûr. Ça me fait peur de partir avant la réalisation de mes rêves. J’aimerais aussi quitter ce monde en laissant quelque chose dans la mémoire des gens. Voir mon nom gravé dans la nature.
Et si vous comparaissiez devant Dieu, qu’est-ce que vous lui demanderiez ?
Je précise tout d’abord que je crois en Dieu du Burundi ancien. Je demanderais à ce Dieu de pardonner l’idiotie des gens qui oublient de le vénérer alors qu’Il nous a unis. Nous continuons à être dans la division, dans la haine.
Propos recueillis par Stanislas Kaburungu
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