Lundi 14 juillet 2025

Économie

Afrique de l’est/Rusumo Falls : ses travaux connexes rénovent les communautés

14/07/2025 0
Afrique de l’est/Rusumo Falls : ses travaux connexes rénovent les communautés
Le nouveau bureau de l’ancienne commune de Giteranyi construit dans le cadre du projet LADP

Construction des centres de santé, d’écoles, de centres d’enseignement de métiers, adduction d’eau potable, … des retombées du projet hydroélectrique Rusumo Falls, au Burundi, en Tanzanie et au Rwanda. Les bénéficiaires jubilent et demandent leur continuité.

Au Burundi, le nord-est du pays en est le grand premier bénéficiaire. Dans l’ancienne commune Giteranyi, ancienne province Muyinga, quatre écoles fondamentales ont été construites.

D’après Epimaque Murengerantwari, coordinateur du programme LADP (Local area development plan), il s’agit des Ecofo Ngomo dans la zone Masaka, colline Ngomo ; Kabira en zone Ruzo ; Kagugo sur la colline Kagugo, zone Ruzo ainsi que de l’Ecofo Karugunda. Elles sont dotées des locaux en matériaux durs, des blocs administratifs, d’équipements aussi.

A titre illustratif, l’Ecofo Ngomo a neuf salles de classe, un bureau administratif, une salle d’enseignants, des toilettes pour filles et d’autres pour garçons. Cette école se trouve à environ 30 km du chef-lieu communal, près de la frontière burundo-rwandaise tandis que l’Ecofo Karugunda se trouve à environs 1,5 km du chef-lieu communal. Cette dernière possède six salles de classe, un bloc administratif ainsi que les toilettes pour les filles et celles pour les garçons
Pour ces quatre établissements, le coût des travaux et des équipements avoisinent 1.300.000 dollars américains.

A cela, M.Murengerantwari ajoute la construction du centre d’enseignement des métiers de Ruzo (C.E.M Ruzo), le centre de formation entrepreneuriale pour jeunes de Mugano et le Tribunal de résidence de Ruzo.

Les deux derniers ayant coûté respectivement 109.071 et 135.544 dollars américains selon les données fournies par M.Murengerantwari. Un nouveau bureau communal a été construit à Giteranyi.
Dans l’ancienne commune Busoni, ancienne province Kirundo, plusieurs écoles sont à l’actif du projet LADP. « Il y a eu construction et équipement de l’Ecofo Runyinya qui a six salles de classes, deux blocs de toilettes pour les élèves et un bloc administratif. »

Il évoque aussi la construction et l’équipement de l’Ecofo Buhimba et l’école post fondamentale de Buringa.

Grâce au projet Rusumo Falls, l’ancienne commune Busoni s’est dotée d’un nouveau bureau communal avec un coût de 375.831 dollars américains.

Et la plupart de ces écoles ont été dotées des bancs pupitres, des ordinateurs, des imprimantes, des cantines scolaires, des cuisines, des réfectoires ainsi que des endroits de stockage.

Pour faire fonctionner ces équipements, M.Murengerantwari indique que des plaques solaires ont été installées. Des étangs pour la conservation d’eau afin d’améliorer les conditions hygiéniques au sien des écoles ont été également mis sur place.

L’accès à l’eau potable et les soins de santé

A côté du secteur éducatif, des infrastructures sanitaires ont été mises en place. A Busoni, dans la phase II du projet LADP, connexe à Rusumo Falls, il y a eu la construction et l’équipement de deux centres de santé respectivement à Gitete et à Rurende avec un coût de 946.567 dollars américains.

Un autre CDS a été construit à Bishisha. Ce qui a réduit sensiblement la distance pour les patients en quête des soins. Pour arriver à un centre de santé, Cassilde, une habitante de Bishisha indique qu’on faisait plus de 10 km à pieds. Mais, elle signale que les gens font moins d’une heure et que même pendant la nuit, ils peuvent se rendre au centre de santé. Ces CDS offrent divers services comme la consultation curative ; l’accouchement ; l’hospitalisation ; vaccination des enfants ; tests de grossesse ; le dépistage du VIH-sida, etc.

Il en est de même à Giteranyi. Mme Floride Nduwayezu, ancien administrateur communal cite par exemple le CDS Bugoma.

D’après elle, avant, les gens devaient faire au moins 6 km pour bénéficier des soins. Elle affirme qu’après son installation, certains services médicaux sont devenus plus accessibles. C’est le cas de la vaccination d’enfants, les échographies obstétricales, etc.

Tout en remerciant le projet Rusumo Falls pour ses réalisations, les habitants de cette localité demandent aux responsables dudit projet à clôturer ce CDS. Ce qui permettra, selon eux, de bien protéger les équipements octroyés comme les lits, les matelas, les appareils de laboratoires, les tables d’accouchements, etc.

En ce qui est de l’eau potable, sur la colline Bishisha par exemple, à Busoni, deux réseaux d’adduction d’eau potables ont été installés. Selon M.Murengerantwari, il s’agit de celui de Bishisha où on fait le forage du lac Cohoha.

La destination finale étant le poste frontière de Gasenyi-Nemba. Concernant le 2ème réseau, il parle du captage des sources et de l’installation des pompes pour acheminer l’eau jusque dans un réservoir de Murore. L’eau est alors acheminée jusqu’au centre de Kabanga. Selon lui, le coût de ces travaux est de 907 390 dollars américains.

Des vies sauvées et un camp de réfugiés transformé en école

En Tanzanie, côté santé, il y a eu la construction du CDS de Rusumo. Avec un coût de 1,5 milliard de shilling tanzanien, il a lancé ses activités officiellement en février 2022 selon les données fournies par un responsable de l’Unité de coordination du Projet d’Interconnexion Électrique des Pays des Lacs Équatoriaux du Nil (NELSAP-CU) dans la région.

D’après Dr Prisca Temba, sa directrice, il offre des services prénataux et de maternité, des soins dentaires, des consultations externes, des interventions chirurgicales, etc. Il est équipé de 54 lits, d’une salle d’accouchement moderne permettant des accouchements par césarienne. 13 sages-femmes et autres professionnels de santé à temps, des laborantins, … y travaillent. Il fait partie de 21 interventions communautaires du LADP dans le district de Ngara.

« Par mois, il reçoit 1024 patients en moyenne », précise-t-elle. Avant sa construction, elle signale que les patients étaient obligés de faire plus de 30 km pour avoir des soins adéquats.

Elle indique que pour accoucher, les femmes pouvaient faire des dizaines de kilomètres pour arriver à un CDS proche. « Mais, aujourd’hui, elles font entre 2 et 5 km. »

Face aux multiples cas d’accidents de la route dans cette région avec un trafic très intense des poids-lourds, remorques, des véhicules, … transportant des marchandises, ce CDS s’est équipé pour prendre en charge convenablement les victimes des accidents de la route.

Les bénéficiaires se réjouissent

A Ngara, l’ancien site du camp de réfugiés des Burundais et Rwandais est occupé actuellement par une école grâce à Rusumo Falls

Eric Bahati John, un habitant de cette localité indique qu’avant, pour arriver à un CDS proche, on devait payer au moins 20 mille Shiling tanzanien pour le déplacement. « Aujourd’hui, le ticket se situe entre 3 et 6 mille Shiling tanzanien. C’était très difficile aux femmes enceintes. A cause d’une longue distance à parcourir, elles accouchaient souvent en cours de route avec tous les dangers qui peuvent s’en suivre. »

Il avoue que les cas de paludisme, typhoïde, d’accidents de la route, … sont efficacement traités.

L’adduction d’eau potable a eu lieu. Rusumo Falls a développé un système d’approvisionnement en eau potable après purification de l’eau de rivière. « Après traitement, nous avons installé six grands réservoirs qui servent les ménages environnants de cette localité. Plus de 1000 personnes en sont aujourd’hui bénéficiaires », indique Asifiwe Gwihangwe, coordinateur du LADP pour la Tanzanie.

« Cette action nous a tellement libéré, nous les femmes et les enfants. En effet, d’habitude, ici chez nous, ce sont surtout ces derniers qui s’occupent de la recherche d’eau, du lavage des ustensiles, des corvées domestiques, etc. Et pour avoir de l’eau potable, c’était très difficile », raconte Zawadi, une habitante de cette localité riveraine de la rivière Akagera.

Elle reconnaît qu’avant ce système de purification, les familles faisaient recours à l’eau de la rivière, vecteur des maladies comme le choléra. Mme Zawadi affirme qu’actuellement, les enfants ont plus de temps à consacrer aux études, à l’école.

Côté éducation, le Lycée de Ngara, un établissement d’enseignement secondaire supérieur situé à une dizaine de kilomètres de la frontière rwando-tanzanienne. Il est installé sur l’ancien terrain du camp de réfugiés de Ngara pour les Burundais et les Rwandais dans les années 90.

Selon Eliabu Mpita, son directeur, elle compte actuellement 750 élèves, tous des garçons. En plus des salles de classes ; un bloc administratif, des dortoirs, des réfectoires modernes y ont été érigés dans le cadre du projet LADP (Local develpment area plan), phase II. Actuellement, il indique que le réfectoire peut accueillir près de 1000 élèves.

Grâce au projet hydroélectrique Rusumo Falls, le district de Ngara va se doter d’un nouveau bâtiment administratif moderne comprenant 70 bureaux et deux salles de conférence. Il faut ajouter la construction d’un marché stratégique à Kazaha, dans le même district. Il est situé à environ 15 km de la frontière rwando-tanzanienne et servira principalement de lieu de stockage pour les grossistes tanzaniens en attendant d’exporter leurs produits.

Des marchés modernisés

Au Rwanda, à Sake, dans le district de Ngoma, un grand bâtiment commercial moderne en étage a été construit. Ce qui rend le commerce très florissant et rentable. « Avant que NELSAP ne construise ce marché pour nous, nous travaillions dans de petites cabanes anciennes. Certains travaillaient même dans des structures de fortune recouvertes de tôles, faute d’espace adéquat.
Aujourd’hui, nous gérons nos activités confortablement dans un local spacieux et convenable, et nous avons également développé notre activité »
, confie Jean de Dieu Fungaroho, un commerçant de Sake. Et les pertes étaient énormes surtout en saison pluvieuse. « Le 23 avril 2024, de fortes pluies sont tombées et l’eau a inondé mon magasin, endommageant mes marchandises. J’ai perdu 200 000 francs rwandais. Je suis sûr que je ne subirai plus de telles pertes », souligne Léandre Uwineza, un autre commerçant.

A côté de ce bâtiment, un autre grand marché pour le commerce de denrées alimentaires, de bétail et de vêtements a été érigé dans cette localité.

D’autres domaines comme la santé, eau potable n’ont pas été oubliés. En effet, au Rwanda, à travers NELSAP-CU, Rusumo Falls a fourni un soutien financier d’une valeur de 5 millions de dollars aux districts de Kirehe et de Ngoma, chacun recevant 2,5 millions de dollars.

Et à Kirehe, on a affecté ces fonds dans la construction du centre de santé de Kigina et la réhabilitation de la route Cyagasenyi-Gasarabwayi-Nganda de 30 kilomètres, qui relie les secteurs de Kigarama et Musaza.

Ainsi, les habitants du secteur de Kigina, en particulier les mères, affirment qu’elles accèdent facilement aux soins de santé. « Lorsque nous étions enceintes, il était difficile de faire des consultations prénatales, faute d’argent pour le déplacement vers Kibungo, dans le district de Ngoma, à Mahama ou à Nasho ou ailleurs où nous pouvions trouver des services de qualité », avoue Carine, une mère rencontrée sur place. La quarantaine, elle précise que le coût du transport se situait autour de 5mille francs rwandais. Selon elle, beaucoup de femmes n’avaient pas d’autres choix que d’abandonner les consultations prénatales.

Pour sa part, Fulgence Mugiraneza, un homme natif de cette localité reconnaît que ce CDS leur a permis d’économiser du temps et de l’argent. « En cas de maladie, notre première préoccupation était de trouver le moyen de transport pour se rendre à l’hôpital. Car, c’était cher. Lorsqu’un enfant tombait malade la nuit, nous ne pouvions pas dormir, car il arrivait qu’il ne survive pas jusqu’au matin, surtout dans les cas graves comme le paludisme avec forte fièvre. Maintenant, lorsqu’une personne est malade, on l’évacue rapidement et le traitement était rapide et à moindre coût. »

Abdoul Karim Rukundo : « Le CDS Kigina reçoit des patients qui, auparavant, devaient parcourir entre 10 et 13 kilomètres pour accéder aux soins de santé »

D’après Abdoul Karim Rukundo, directeur adjoint du CDS Kigina reçoit des patients qui, auparavant, devaient parcourir entre 10 et 13 kilomètres pour accéder aux soins de santé. Il précise qu’il accueille environ 32 900 patients en consultation externe par mois. « L’établissement peut hospitaliser jusqu’à 46 patients à la fois. »

Dans le district de Ngoma, Rusumo Falls a construit le CDS de Kazo et l’a équipé d’équipements modernes. Il propose des services tels que des services de santé mentale et le traitement des maladies non transmissibles comme l’hypertension.

Ces districts ont également bénéficié d’un système amélioré de traitement et de distribution d’eau à Gatonde-Gahima et d’un centre de jeunes au siège du district de Ngoma. Ce centre est équipé d’ordinateurs connectés à internet pour encourager l’innovation chez les jeunes.

Que ce soit au Burundi, au Rwanda ou en Tanzanie, toutes ces réalisations se font la supervision de l’Unité de coordination du Projet d’Interconnexion Électrique des Pays des Lacs Équatoriaux du Nil (NELSAP-CU).

Construit à la frontière rwando-tanzanienne, sur la rivière Kagera, le barrage hydroélectrique de Rusumo produit 80 mégawatts (MW) distribués à parts égales à ses actionnaires qui sont le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie.

Sous la supervision de l’Unité de coordination du Projet d’Interconnexion Électrique des Pays des Lacs Équatoriaux du Nil (NELSAP-CU), sa construction a coûté 340 millions de dollars américains, obtenus grâce à des prêts et des subventions de la Banque mondiale aux trois pays. Il est fonctionnel depuis 2024.

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