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Société

Cibitoke : 327 familles expropriées par la CNTB

11/11/2020 Commentaires fermés sur Cibitoke : 327 familles expropriées par la CNTB
Cibitoke : 327 familles expropriées par la CNTB
Les familles expulsées s’emprennent à la Cntb

Depuis début octobre, elles dorment sous la belle étoile. L’administration met en garde tout récidiviste.

Des maisons sans portes, des murs détruits, des herbes qui poussent, telle est la situation qui règne actuellement sur la colline Rugomero-Miduha, secteur Rukana commune Rugombo province de Cibitoke. Une famille rencontrée sur place indique que depuis début octobre, aucune de ces familles n’est autorisée de se rendre à cet endroit, au risque d’être emprisonnée. 327 familles d’une population de 1 330 personnes expropriées par la Compagnie de Gérance du Coton( Cogerco) sont expulsées des propriétés qu’elles occupaient. Elles disent que ces propriétés ont été léguées par leurs grands-pères depuis 1940. Elles ne comprennent pas pourquoi la Cogerco a pris la mesure de les expulser.

Jean-Marie Nduwimana est un père sexagénaire de 8 enfants, il a été exproprié. Il affirme qu’il est originaire de la colline Rugomero-Miduha. Il a quitté cet endroit en 1993, la période de la crise au Burundi et s’est exilé en République Démocratique du Congo. Après le retour de la paix dans le pays, lui et sa famille ont décidé de regagner son pays natal.

Cette décision de la CNTB n’a pas émerveillé des habitants de la colline Rugomero-Miduha. Certains d’entre eux ont déjà commencé à montrer un sentiment de révolte par le non-respect du jugement de la CNTB (Commission nationale Terre et autres biens) qui a décidé que la Cogerco récupère ces terres.

Et jusqu’à ce moment-là, 3 personnes victimes de ces terres sont déjà arrêtées et incarcérées au commissariat de Cibitoke pour la récidive.

Sommées au respect des mesures de la Cntb

Ces familles craignent une famine. La majorité vit de l’agriculture et de l’élevage. Certains enfants ont déjà abandonné l’école pour ne pas suivre les cours ventres affamés. L’oisiveté se manifeste chaque jour parce que personne ne peut retourner cultiver son champ. Certaines autorités locales n’ont pas également salué cette mesure. Elles demandent à l’État de revoir cette mesure de peur que cette population ne meure pas de faim.

La directrice du Bureau provincial de l’environnement, agriculture et de l’élevage ne va pas par quatre chemins : « Gare à celui ou celle qui veut retourner dans cette propriété de la Cogerco.» Béatrice Nyabenda précise que c’est la Cogerco qui est propriétaire de ces terres actuellement. Le récalcitrant sera puni conformément à la loi.

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