Jeudi 16 octobre 2025

Politique

20 ans du CNDD-FDD au pouvoir : le parti présente un bilan positif et l’opposition s’en offusque

31/08/2025 1
20 ans du CNDD-FDD au pouvoir : le parti présente un bilan positif et l’opposition s’en offusque
Evariste Ndayishimiye : « Dans nos projets pour consolider la paix, nous fournirons tous les efforts pour que chaque Burundais soit comme un militaire »

Ce 30 août, le CNDD-FDD a célébré ses 20 ans au pouvoir jumelée à la 9ème édition de Imbonerakure Day sous le thème “Vingt ans de stabilité politico-sécuritaire : Tremplin d’une jeunesse engagée pour le développement du Burundi”. Ce parti présente un bilan positif tandis que le parti Frodebu dépeint un tableau noir.

Le stade Ingoma de Gitega était plein à craquer avec une foule en liesse vibrant au rythme des chansons, des slogans et des danses glorifiant le CNDD-FDD. Il y a eu un long défilé exécuté par les jeunes Imbonerakure et les Ibiswi vy’Inkona, des “aiglons” en référence à l’aigle qui symbolise leur parti, des mineurs avec un âge compris 3 ans et 15 ans.

Tous sont venus des 42 communes du pays. En tout 5.400 “aiglons” vy’Inkona et 4.800 jeunes Imbonerakure, tous aux couleurs de leur parti ont fait le défilé selon les organisateurs.
Dans son discours, le président de la République, Évariste Ndayishimiye a indiqué que la question de paix a été résolue au Burundi. « Nous avons combattu pour la paix et le développement pour que chacun fasse ses activités génératrices de revenus en toute sécurité. Les Imbonerakure viennent de nous montrer que la question de la paix a été résolue. Nous allons défendre le Burundi pour que ce soit un pays inattaquable ».

Il a indiqué que par le passé, chaque Burundais était guerrier : « Nous voyons que nous avons une nouvelle génération. Dans nos projets pour consolider la paix, nous fournirons tous les efforts pour que chaque Burundais soit comme un militaire. Il faut que les Bakenyerarugamba, les militantes du parti, soient des combattantes avec des capacités requises. Nous devons sauvegarder la paix pour que personne ne nous fait retourner en arrière. C’est par après que nous allons lutter pour le développement ».

En guerre contre la pauvreté

Ibiswi vy’Inkona, les « Aiglons » défilent pour les 20 ans du parti au pouvoir et la 9ème édition de l’Imbonerakure Day

Le chef de l’Etat a fait savoir que le CNDD-FDD doit faire du Burundi un pays extraordinaire. Pour lui, la fondation est déjà là, il reste à ériger les murs. « Nous allons construire le pays car, nous avons déjà un capital humain. Comme il y a encore des défis à relever, ces opportunités pour continuer à nous battre jusqu’à vaincre la pauvreté ».

Il a affirmé que tout Burundais mange à sa faim et qu’il a de l’argent dans sa poche, un de ses slogans du début de son mandat. Il a appelé les Burundais à ne rien lâcher. « Restons sur la même lancée pour ne pas retourner en arrière ».

Il est revenu sur la victoire sans partage du CNDD-FDD aux élections de 2025. Il considère que si le pays est dirigé par un seul parti c’est un signe de l’unité des Burundais. Selon lui, tous les Burundais ont voté pour une seule vision. « Nous n’avons soutenu qu’un seul programme. Cela montre que le pays est uni. C’est une preuve que nous avons transcendé les clivages politiques et ethniques. Les problèmes que nous avions depuis 2015 ont disparu ».

D’après Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du parti au pouvoir, en août 2005 après des années de guerres, les Burundais ont décidé de placer la confiance en ce parti. « Aujourd’hui, ce n’est pas pour nous vanter car ce que nous avons fait est visible ».

Il a indiqué que les deux journées d’échanges ont permis de se fixer sur ce qui a marché et les défis rencontrés. Il considère que ces résultats servent de base. Il a annoncé qu’après cinq ans, une évaluation sera faite pour constater si les objectifs ont été atteints.
Plusieurs délégations étrangères ont fait le déplacement pour cette célébration. Il s’agit de la délégation venue du Tchad, de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie, de la RDC, de la Zambie, de la Russie et de la Chine. Plusieurs autres partis agréés au Burundi ont également répondu présents.

Le parti Frodebu dresse un bilan fortement négatif

Un communiqué du parti Sahwanya Frodebu sorti le 28 août décrit une détérioration de la situation politique, économique et socio-culturelle. Patrick Nkurunziza, président de ce parti indique que dans 20 ans, le pouvoir CNDD-FDD a été caractérisé par le rejet unilatéral de l’Accord d’Arusha, base de la refondation de la Nation burundaise, le verrouillage de l’espace politique, le retour au monopartisme d’État et la mauvaise gouvernance démocratique. « Ces faits sont suffisamment graves et compromettent les chances de la démocratie et de l’État de droit ».

Il fait savoir que le pouvoir s’est illustré par la mauvaise gouvernance économique et sociale, matérialisée par les pratiques de corruption, de détournement des deniers publics et des malversations économiques et financières. « Ces pratiques ont eu des répercussions fâcheuses et désastreuses sur le pays et ont lourdement pesé et pèsent encore sur les conditions de vie de la population ».

Le parti Sahwanya-FRODEBU ’’dénonce avec la plus grande énergie’’ ce qu’il considère comme « un échec flagrant lié à la mauvaise gouvernance, au manque de dialogue, de transparence ». Ce part fustige le verrouillage de l’espace politique par le CNDD-FDD.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Nshimirimana

    C’est triste d’assister à une autosatisfaction de la sorte au moment où le pays est dans un gouffre. Plus sérieusement, y’a-t-il un citoyen burundais qui croit encore au CNDD-FDD? Je doute fort. Oui,ce parti a incarné l’espoir en 2025. Il a été de courte durée car très rapidement, les hommes et femmes qui l’incarnaient ont vite montré leur limite dans leur capacité à gérer le pays. Très rapidement, le parti a été « acheté » par des hommes et femmes qui voulaient faire des affaires. L’envie de s’enrichir rapidement et à peu d’effort a ruiné le pays. Le clientélisme, le népotisme ont été érigé en mode de gouvernance. Les hommes et femmes avec de l’expérience ont été relégué au second plan. Bref, le cndd-fdd n’a jamais été un parti politique. Il est resté au stade de la rebellion avec leurs attitudes et comportement propre au maquis où la soumission doit être la règle. En effet, au cndd-fdd, on ne discute pas, on execute. Au cndd-fdd, « ntiwipanga baragupanga ». Autrement, on reste éternellement redevable envers les décideurs politiques.
    Bref, il n y a pas de quoi être fier d’appartenir à ce parti. Les gens y sont par la permanence du parti est le lieu de distribution des maigres ressources dans un cndd-fdd parti politique et employeur.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La malédiction des minerais

L’exportation de minerais du 7 octobre dernier a suscité un enthousiasme prévisible. Pour beaucoup — y compris au sommet de l’État — ces cargaisons expédiées à grand renfort de communication symbolisent le début d’une relance économique tant espérée. Mais derrière (…)

Online Users

Total 2 347 users online