Jeudi 07 novembre 2024

Société

Un crime, plusieurs versions

25/02/2021 2
Un crime, plusieurs versions
Le parking de l’ex-marché central de Bujumbura

Une chose est sûre : un taximan a été tué par balle dans la soirée de ce mardi 23 février 2020 vers 19 heures par un policier au centre-ville, c’est tout près de la BNDE (Banque nationale du développement économique) vers le parking des bus desservant le sud de la mairie de Bujumbura.

Même si la police parle de ’’légitime défense’’, et que le policier aurait été percuté par le taxi à qui il intimait l’ordre de s’arrêter ou de dégager la route et qu’il a tiré pour se défendre parce que le taximen voulait s’emparer de son arme, des sources sur places indiquent autre chose.

Ce taximan aurait été tué à bout portant, il s’appelle Jean-Marie Nderagakura, il est originaire de Gisozi en province de Mwaro, il résidait au quartier de Gisyo, à Kanyosha, en commune urbaine de Muha.

Selon un témoin, le policier qui a tiré sur le taximan voulait s’improviser agent de Police spéciale de roulage: « Le chauffeur n’était pas sur le parking, il avait l’habitude de se garer aux environs de la Cathédrale Regina Mundi ou aux alentours de l’ancien marché central ».

Il poursuit son récit : « C’est quand il a voulu garer son taxi à côté de ses collègues tout près de la BNDE et après avoir demandé s’il y avait des clients que le policier en poste à la SOGEMAC, l’ancien marché central, lui a intimé l’ordre de déguerpir ».

Comme il y avait embouteillage, raconte un autre témoin, ce taximan a essayé de faire des manœuvres pour se frayer un passage et pouvoir dégager la route mais le policier insistait prenant même à témoin les autres taximen. «Il ne faudrait pas que les gens disent que je suis méchant s’il lui arrive quelque chose », aurait-il dit.

Selon un autre témoin, ce policier était visiblement énervé et il a immédiatement demandé au taximan visé de s’arrêter et de garer son véhicule au bord de la route. «Mais subitement une balle est partie brisant le parebrise et atteignant ce taximan en pleine poitrine. Le véhicule a continué à rouler avant de s’arrêter net ».

Il y a eu remue-ménage général et les véhicules roulaient dans tous les sens et après avoir constaté que le taximan était peut-être mort, la foule s’est rué vers le policier et a voulu le lyncher.

Il a été blessé à la tête et au niveau du bras. « Mais il a été sauvé par un militaire, un officier du grade de colonel qui a maîtrisé ce policier avant de disperser cette foule en colère. C’est lui qui a conduit ce policier à son poste », ajoute un autre témoin.

Selon un autre témoin interrogé, ce policier était à la poursuite d’une cambiste et le taximan qui s’est fait tirer dessus semblait le gêner dans sa démarche, ce qui explique son énervement et peut-être son acte.

Il y a eu intervention de la police pour disperser la foule. Le policier a été évacué pour recevoir des soins. Le taximan a été également été évacué vers l’hôpital Roi Khaled. Il y avait beaucoup de sang dans son véhicule, selon la police, il a succombé à ses blessures.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Jisho

    Tout de même tirer dans un endroit public bondé de monde.

    La vie compte pour si peu (Pour quelque personnes)

    • Kagabo

      Il faut demander les eclarcissement au police via son porte parole. Si no, vous Iwacu, en utilisant le bon sens des individus no reconnus, vous risquez de forme votre information. C’est la police qui est charge de la security routiere, no ses personnes la

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 1 576 users online