C’est sans surprise et sans appel que la Cour constitutionnelle a validé les résultats des élections législatives, remportées par le « parti de l’Aigle ». Et cela malgré les « vigoureuses contestations » de l’opposition.
Puis, il y a eu le retentissement du coup sec du maillet du président de cette juridiction, qui a dû faire mal aux tympans et aux cœurs de ces « Bipinga » (opposants). Recours rejeté, donc. Entre nous, mais ne le répétez pas à haute voix, c’était attendu…
Malgré tout, invités à « reconnaître » la victoire, ils persistent à ce jour à clamer qu’il y a eu « des irrégularités avérées » et des « actes peu orthodoxes », répertoriés même par la plus sainte des organisations : la Conférence des Évêques catholiques du Burundi.
L’heure étant grave, il y a eu conclave et rédaction d’une sorte d’épître sur la « Bonne Démocratie », après le retour de mission des “observateurs” leurs apôtres envoyés s’enquérir du déroulement du processus de « renouvellement des élites » par la voie des urnes…
Ces boîtes transparentes, immaculées, silencieuses, bien mises sous scellés, non souillées, patientes… seraient des témoins parfaits. À chaque cycle électoral, elles ont vu tant de mains citoyennes venir leur confier , à travers le vote, leurs peines, leurs complaintes, leurs déceptions ou leurs espoirs.
Elles ont été vues se faire malmener, entasser sans façon, embarquer à l’arrière des véhicules de service, à vélo, ou encore sur la tête, en procession nocturne pour que leur cargaison déterminante pour l’avenir d’un pays — ou sa perdition — arrive sans encombre au milieu de scrutateurs excités par le décompte. Ont-elles été violées avant les noces ou violentées après, comme le soupçonnent certains opposants ?
Et si ces urnes pouvaient livrer leurs secrets, déballer tout, nous parler comme dans nos contes, le soir autour du feu ? D’une voix caverneuse, ces boîtes raconteraient peut-être ce qu’elles ont vu et vécu le jour des noces.
Ne révéleraient-elles pas qu’il y a eu quelques mains baladeuses, qui ont osé tapoter, tripoter leur intimité comme certaines langues continuent à le clamer ?
Ne feraient-elles pas quelques confidences sur ces moments du décompte, ces noces, réservées aux initiés, à huis clos, avec certains hôtes invités mais refoulés, comme des indésirables ?
En guise de consolation ou de réparation pour ces expulsés et autres perdants, non conviés à la grande table pour le partage du gâteau national, une promesse de quelques strapontins. Il y a une vie au-delà des urnes.
« La vie d’un pays ne se limite pas aux postes politiques, nous avons besoin de tout le monde, nous n’oublierons personne », a fait miroiter le Chef de l’Exécutif burundais ce mercredi dans une rencontre d’évaluation à mi-parcours des élections du 5 juin 2025.
C’est pour la deuxième fois que « Sebarundi », le père de la Nation, fait un tel engagement solennel après la victoire écrasante et sans partage de son parti.
Qui peut encore contester ? Stoïques, même les urnes se taisent dans toutes les langues.
Si les urnes pouvaient parler, elles exposeraient comment la corruption électorale au Burundi ne relève pas seulement d’un dysfonctionnement ponctuel, mais constitue un système structuré, enraciné dans les pratiques, les institutions et les rapports de pouvoir.
Ceci aggrave la crise de légitimité et le manque de redevabilité des institutions politiques dans un contexte où le pouvoir garde une mainmise sur des institutions clés, comme la CENI, la Cour constitutionnelle, l’administration et la police.
merci a Abbas
on te reconnaît cette plume linguistique
Belle plume !
Retour à la sagesse de Bakame et des bêtes qui parlaient !
Quelle belle plume !!!
J’ajouterai : bon repos chères urnes en attendant vos prochains bourrages malgré vous.
Qui peut se plaindre d’être bourré? Allez chez Gérard pour voir le nombre de personnes qui paient pour l’être.