Samedi 12 octobre 2024

Société

Région des grands-lacs : Quand les fake news alimentent les antagonismes

24/01/2023 Commentaires fermés sur Région des grands-lacs : Quand les fake news alimentent les antagonismes
Région des grands-lacs : Quand les fake news alimentent les antagonismes
Samy Mupfuni : « Les conséquences des fake news peuvent aller à la diffamation, salir la réputation de quelqu’un ou d’une organisation »

Beaucoup d’informations circulent. Certaines sont vraies d’autres fausses. Néanmoins, lors de la propagation de celles qui sont fausses, des conséquences néfastes s’imposent dans la société. Sammy Mupfuni directeur d’un médium congolais, Congo check, dédié à la vérification des faits partage les méfaits des infox et les mécanismes pour vérifier la véracité de l’information.

« Les dégâts sont allés jusqu’à la perte des vies humaines, des structures sanitaires ont été incendié suite aux rumeurs lors de l’épidémie de l’ébola en République Démocratique du Congo. »

Et ce phénomène de fake news récidive lors des tensions sociopolitique au sein de la communauté de la région des grands-lacs. Sa gestion devient une tâche pas facile : « Quand un pays traverse une crise politique, sécuritaire ou sanitaire, limiter la propagation des fausses informations devient une chose pas facile. Les jeunes sont souvent connectés sur les réseaux sociaux, le canal de ces infox. Et malheureusement, ce sont eux qui deviennent victimes voire propagateurs de ces informations », a indiqué Sammy Mupfuni lors de l’émission Génération Grands Lacs l’émission pour les jeunes du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo signée Search for Common Ground, produite avec le soutien de la coopération suisse et de l’USAID.

Dans “fake news” il y a la désinformation et la mésinformation. Selon Samy Mupfuni, ces dernières sont toutes des fausses informations. Mais la différence réside au niveau de l’intention de la publication : « La mésinformation est une information qui est fausse, mais la personne qui la diffuse pense qu’elle est vraie. Tandis que pour la désinformation, il y a une envie de duper l’opinion publique afin de protéger des intérêts privés ou personnels ou influencer l’opinion publique », a-t-il expliqué.

Les fake news divisent

Hélas, suite aux tensions existant entre les États de la région des grands-lacs, les rumeurs ou les fake news sont devenus un fléau divisant les communautés, les voisins de longue date.

Certains jeunes de Bukavu font savoir qu’ils en ont marre. Selon eux, les rumeurs handicapent les relations : « Il y a une montée des fausses informations dans cette région à cause des conflits communautaires. Ces rumeurs créent une haine involontaire. Elles handicapent nos relations. Nous, ce que nous voulons, c’est vivre en harmonie », ont-ils souhaité.

Sammy Mupfuni demande aux jeunes de prendre conscience de la gravité des conséquences des fake news et de développer un esprit critique en face de tout le contenu se trouvant dans une information donnée : « Il faut vérifier avant de partager ou de croire en une information reçue. Vérifier la source aussi. Nous demandons aux politiques et au gouvernement de s’impliquer dans la lutte contre les fake news. »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le nouveau découpage administratif. Appréhensions et questionnements

Le 16 décembre 2022, une nouvelle loi de redécoupage administratif, instituant 5 provinces, 42 communes, 447 zones et 3036 collines ou quartiers, a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Parmi les raisons avancées figurent : rapprocher l’administration des citoyens, (…)

Online Users

Total 1 509 users online