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Projet Burundi Coffee Alliance /Un bilan largement positif, malgré quelques défis

03/02/2022 4
Projet Burundi Coffee Alliance /Un bilan largement positif,  malgré quelques défis
(De g à d) : Luis Garcia, Bruce Olivier Ntwari, Emmanuel Ntaconsanze, Timothy Sikes et Eddy Nkanagu

Kahawatu a présenté, vendredi 28 janvier, à Ngozi, les réalisations du projet Burundi Coffee Alliance (BCA). Un projet qui a permis l’amélioration de la productivité et la qualité du café. Les bénéficiaires, quant à eux, s’en réjouissent et demandent le refinancement dudit projet.

Différents orateurs se sont succédé sur l’estrade pour vanter les bienfaits du projet BCA.
Dans son mot d’ouverture, Emmanuel Ntacosanze, chef de cabinet du gouverneur de la province Ngozi, a fait savoir que le café est une culture qui génère des revenus aux caféicultures et aux communes. Selon lui, depuis 2016, le projet a apporté une valeur ajoutée dans le développement de la province.

« Les femmes ont accueilli à bras ouverts ce projet et celui-ci les a permises de se développer, à développer leurs ménages et même la province ». Et de remercier les bailleurs tout en les invitant à financer d’autres secteurs pour développer la province.

De son côté, Timothy Sikes, représentant de l’USAID n’a pas caché sa satisfaction. Il a insisté sur l’impact du projet sur la vie des ménages. « Plus de 43 milles agriculteurs ont été enregistrés ». Il s’est réjoui de l’augmentation de la productivité du café. « Des femmes réunies en coopératives ont pu avoir accès aux crédits et ont pu subvenir aux besoins de leurs familles respectives ».

Il a invité les investisseurs à injecter leurs capitaux dans le secteur du café. Il n’a manqué pas de souligner que le café du Burundi est apprécié au niveau régional et international et a déjà remporté plusieurs prix.
Il a rassuré que les USA continueront à apporter son appui multiforme au gouvernement burundais en général, et plus particulièrement dans le secteur du café.

SUCAFINA au chevet des caféiculteurs

Luis Garcia, représentant pays de SUCAFINA quant à lui, a tenu à rappeler que SUCAFINA est une société suisse proche des caféiculteurs de Ngozi depuis 2013. En cette qualité, a-t-il indiqué, elle a assuré des services de proximité aux caféiculteurs en se mettant à la disposition des jeunes ingénieurs agronomes burundais. Ces derniers ayant été renforcés en techniques de la transformation du café cerise.

Selon lui, SUCAFINA a offert aux caféiculteurs des services supplémentaires comme la collecte et le transport du café cerise sur les collines jusqu’aux stations de lavage. SUCAFINA s’est donné une place de choix. Ainsi, fait-il savoir, elle est connue des caféiculteurs comme étant chaque année le premier payeur au niveau national et à être la seule à payer le bonus avant le début de chaque saison.

Entre 2010-2020, SUCAFINA a contribué à l’assiette fiscale des communes à hauteur de 230 millions BIF.
Hormis ces réalisations dans le secteur du café, a-t-il ajouté, SUCAFINA a contribué au bien-être de la population de Ngozi.

A titre d’exemple, a-t-il indiqué, en 2020, SUCAFINA a rénové et équipé en bancs pupitres l’ECOFO de la colline Mubuga. Cela a permis à 150 élèves de suivre les cours dans de meilleures conditions et à l’abri des intempéries.
Aussi, en 2018, SUCAFINA a construit une adduction d’eau sur la colline Nyamaso. Cela a permis à 500 familles de s’approvisionner en eau potable.

Enfin, en 2017, le projet RAMA a permis aux 131 femmes de procéder et cultiver leurs propres plantations de 64 hectares. Grâce à cela, elles ont recouvré leur valeur au sein de leur communauté.
Selon Gracia, la durée du projet BCA a été marquée par une excellente collaboration entre les producteurs, les services publics, Kahawatu, USAID, et SUCAFINA.

Toutefois, a-t-il regretté, la fin du projet est arrivée dans un contexte difficile. « Nous ne nous permettions plus de soutenir les caféiculteurs à partir de 2021. Cela a entraîné des conséquences négatives pour les caféiculteurs sans épargner les taxes communales ».

Et d’espérer, qu’à partir de 2022, que l’Etat responsable et laborieux leur accompagnera sans doute pour mieux servir les caféiculteurs en leur offrant les services de proximité dans la vente de leurs cerises comme ça se passait avant.
« SUCAFINA ne ménagera aucun effort pour que chaque bouche ait à manger, et que chaque ait de l’argent afin de soutenir les objectifs du gouvernement du Burundi », tout en rassurant : «SUCAFINA est toujours prête à collaborer à travers les partenariats publics et privés pour appuyer la population burundaise et les caféiculteurs en particulier ».
Comme promis, il a terminé son propos en s’engageant à finaliser en 2022 le projet en rapport l’éclairage de’ECOFO de Muyange dans la commune de Busiga. Une école qui se démarque par son excellence au concours national.

La vie des caféiculteurs améliorée

Prenant la parole, Eddy Nkanagu, directeur général de GREENCO, a indiqué que sa société, à travers ses stations de lavage, 4 à Ngozi et 8 à Kayanza, a œuvré sans cesse pour la promotion du café à travers le monde ainsi que l’amélioration du quotidien des caféiculteurs. « GREENCO n’a cessé d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité du café », a-t-il insisté.
Il a rassuré que GREENCO va continuer à être le porte-drapeau du Burundi à travers le monde.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, d’autres programmes ont été mis en place pour améliorer le quotidien des caféiculteurs. Il s’agit de la distribution de plus de 600 bétails créant des chaînes de solidarité entre les caféiculteurs à travers les cautions solidaires.

En outre, GREENCO a installé de plus de 30 panneaux solaires amenant de l’électricité dans les foyens des caféiculteurs avec les bienfaits qui vont avec en l’occurrence les enfants qui peuvent étudier la nuit.
Enfin, elle a remis plus de 1400 cartes d’assurance médicales aux caféiculteurs pour s’assurer qu’ils ont accès aux soins.
Bruce Olivier Ntwari, représentant pays de Kahawatu Burundi, a fait savoir que le projet BCA avait pour objectif global de déclencher un changement positif dans la productivité et la qualité du café et la réduction de la pauvreté chez les producteurs du café.

Selon lui, l’exécution du projet s’est basée sur quatre objectifs spécifiques. Il s’agit de l’amélioration du rendement et la qualité du café, la création d’un environnement propice, la transformation des installations de traitement en point d’accès durable pour les fermiers et le développement des revenus du ménage
Et de préciser que les résultats sont satisfaisants. « Nous avons pu encadrer plus 43 320 producteurs du café dont 30% étaient des femmes tandis que 25% étaient des jeunes. Au début du projet, on avait moins de 6% de femmes et 4 % de jeunes »
Il a indiqué que la productivité s’est améliorée allant d’une moyenne d’un kg à 3 kg par pied soit une augmentation de 55%.

Des résultats satisfaisants

Philippe Nyandwi, présentateur des réalisations du projet BCA, a axé sa communication sur les résultats obtenus après l’implémentation des objectifs spécifiques. Selon lui, 43320 caféiculteurs réunis dans 1579 groupements ont été formés. Et de préciser que 987 groupements ont été transformés en associations des caféiculteurs reconnues au niveau communal. 22 coopératives ont été créées

Selon lui, un cadre organisationnel des caféiculteurs bien structuré et durable a été mis en place. Cette structure, a-t-il précisé, va permettre la pérennisation des acquis du projet. « Ce cadre mise en place, en plus de faciliter le partenariat entre les caféiculteurs et les autres acteurs de la chaine de valeurs, il constitue une base sur laquelle pourra être érigée d’autres interventions ultérieures en faveur des caféiculteurs ».

M. Nyandwi a indiqué que la productivité a augmenté durant les 5 ans qu’a duré le projet. Du côté de BUGESTAL, a-t-il souligné, la productivité est passée de 1,1 kg à 3,08 kg par pied. Et du côté de GREENCO, elle était de 1,7 kg/ pied au début du projet, et à la fin, la productivité a atteint 3,5kg/ pied.

En outre, a-t-il poursuivi, le projet a permis la transformation des SDLs en centres fermiers. Les résultats étant satisfaisant : 22 SDL ‘s transformés en centres des fermiers, 32,006 fermiers (dont 33% des femmes) formés sur la certification, soit 73,88 % des bénéficiaires du projet et 32,006 fermiers (dont 33% des femmes) formés sur la certification, soit 73,88 % des bénéficiaires du projet

Philippe Nyandwi, a fait savoir que l’accès aux services financiers grâce aux activités VSLA a permis aux fermiers d’une part, de couvrir leurs besoins financiers, d’initier des activités économiques, d’autre part, de se procurer des intrants agricoles et enfin d’éviter des mauvaises pratiques financières dont l’usure et les ventes sur pieds de la production agricole.

De l’impact du projet

« Un aperçu sur les résultats clés à la fin du projet montre qu’au niveau de nos participants la productivité s’est améliorée passant de la moyenne de 1,4 kg/pied à 3,29kg/pied et le revenu moyen par ménage tiré du café est passée de BIF 193,840 à BIF 513,140 soit une augmentation de 165% », a indiqué le présentateur.
Des résultats qui montrent que les approches utilisées ont influencé le changement positif chez les caféiculteurs.

Beaucoup de leçons apprises

Quelques participants à l’atelier

Selon les réalisations du projet, l’approche VSLA a fortement renforcé le fonctionnement des organisations de producteurs (OP) en mettant en place une base réglementaire consensuelle et en facilitant une fréquence de réunion plus régulière grâce à des réunions hebdomadaires.

Ce qui constitue un cadre idéal pour l’échange d’informations et les connaissances entre les producteurs de café.
Selon les résultats du projet, le VSLA a fortement réduit la mauvaise pratique de ‘’vente de détresse’’ ou de ‘’recours aux usuriers’’ (communément appelée ‘’UMURWAZO’’) qui limitait le profit des caféiculteurs et a permis aux producteurs de se procurer facilement des intrants.

Par ailleurs, l’encadrement de proximité et démonstratif de l’approche ‘’Champs Ecole Producteur’’ a été apprécié par les fermiers et s’est avérée efficace pour faciliter la transmission des connaissances et favoriser l’application des BPAs Café.
Enfin, la fertilisation mixte a été la principale pratique qui influence l’augmentation significative de la productivité du café.

Les défis ne manquent pas

Au cours de cette présentation, l’orateur a épinglé quelques défis. D’emblée, il a évoqué le manque et l’insuffisance d’engrais minéral (le NPK). « La formule de fertilisation NPK appliquée est la même partout sur tout le territoire nationale alors que les besoins sont différents »

Par ailleurs, a-t-il ajouté, il y a eu l’insuffisance de pesticides pour des maladies et ravageurs non traités en campagne de masse.

En outre, a-t-il poursuivi, la majorité des caféiculteurs sont vieux (âge moyen de 50 ans). Les jeunes ne s’impliquent pas activement dans la caféiculteurs.
Enfin, a-t-il déploré, la Covid-19 a empêché l’organisation des visites ou ateliers avec les partenaires pour voir l’évolution du projet.

Des témoignages encourageants

Les bénéficiaires ne tarissent pas d’éloges. Le projet leur a permis d’améliorer les conditions de vie.
Sébastien, est un caféiculteur de la commune Ruhororo. Il n’a pas caché sa joie. « Avant le projet BCA, je ne dépassais pas une production de 250 kg. Après la formation, la production a augmenté jusqu’à 750 kg ».
Et d’ajouter que les coopératives d’épargne- crédit ont permis aux caféiculteurs de lutter contre le phénomène dit d’« umugwazo ».

Nsabimana Acquiline, est représentante des caféiculteurs de la station de lavage de Nzovu. Elle a fructifié ses revenus grâce à la formation reçue en rapport avec l’épargne-crédit. «J’ai même acheté une chèvre, des propriétés et 3 champs de caféiers ».

Béatrice Nimbona, est de la station de lavage de Gahahe, commune Kayanza. Elle a accueilli à bras ouverts Kahawatu. « Nos enfants sont bien scolarisés et soignés. Elle demande la pérennisation du projet BCA ».

Satisfaction aussi du côté des participants. Le député Dieudonné a demandé de capitaliser et de vulgariser les acquis du projet. De son côté, Remy Cishaho, gouverneur de Kayanza a invité les bailleurs a refinancé le projet. Emile Kubwimana, directeur du BPEAE, a proposé la création des centres de rayonnement du café d’étendre le projet sur d’autres zones non couvert par le projet.

Signalons que l’atelier a vu la participation des représentants du ministère en charge de l’Agriculture, l’administration communale et provinciale de la zone d’intervention du projet, les agronomes communaux, et les organisations œuvrant dans le secteur du café, et les caféiculteurs.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Pablo

    Sucafina,Greenco,Kahawatu,
    etc. beacoup d’opérateurs dans la même zone d’intervention (Ngozi-Kayanza) alors que les paysans de la région se désintéressent nettement de la culture de café.

    • Stan Siyomana

      @Pablo
      « Un projet qui a permis l’amélioration de la productivité et la qualité du café. Les bénéficiaires, quant à eux, s’en réjouissent et demandent le refinancement dudit projet… » est sûrement une bonne initiative pour que le citoyen burundais lambda (qui aurait encore assez de terrain) n’abandonne pas complétement la culture du café.
      J’étais surpris du fait que le Viêt Nam (un pays surpeuplé avec une densité démographique de 311 habitants par kilometre carré; population: 102,8 millions d’habitants, superficie: 330.967 km carrés) est aujourd’hui le deuxième producteur de café (30.024.000 sacs de 60 kg, soit 17,4% des exportations mondiales).
      « Today, Brazil is far and away the largest producer and exporter of coffee, with Vietnam the only other country accounting for a double-digit percentage of global production… »
      https://www.visualcapitalist.com/the-economics-of-coffee-in-one-chart/
      https://www.youtube.com/watch?v=wPrH3WUZEVg

  2. Mvuyekure

    Bravo pour les bienfaits de ces projets.
    … »De son côté, Remy Cishaho, gouverneur de Kayanza a invité les bailleurs a refinancé le projet ».
    Cependant, lors du montage du projet, il y a la phase d’autofinancement. Qu’en est-il pour ces projets ? L’éternelle dépendance est à bannir sauf pour des cas de forces majeures.

    • Stan Siyomana

      @Mvuyekure
      Iyo umuntu agize amahirwe hanyuma agatorwa mu bandi kugira ngo afashwe, iyo aguma avuga ngo no mukindi kiringo ntimuze mwibagire kutugarukirako, umengo aba yiyumviriye ko ariwe gusa agowe.
      Niyumvira ko iyo umuntu agumye muri mentalité de victime (des circonstances de la vie), haraho bimugora gufata toutes les initiatives necessaires pour sortir de sa mauvaise situation.
      Nkaca niyumvira ko gufasha une personne qui parvient à survivre yirigwa azunguruka igisagara yikoreye akavumvu k’ivyamwa, wosanga bisumba gufasha umuntu yirigwa kw’irigara.
      Aide-toi et le ciel t’aidera.

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