Avant que ne s’élèvent à l’unisson les voix des associations des parents et des organisations de promotion des droits des jeunes filles, des femmes, des minorités et des droits de la personne humaine en général, mobilisées suite au renvoi, pour toute une année, de 7 jeunes filles, élèves au Lycée de Busiga pour tentative de corruption des encadreuses et maraudage, un vol d’avocats sur un arbre se trouvant dans les enceintes de cet établissement et dont les branches plient sous le poids de ses fruits tentant, je me permets de joindre ma voix à leur cri de cœur pour appeler le Conseil de direction de cette école à l’indulgence.
« Pitié ! », ce ne sont que des enfants, mais hélas, comme dans « Les Animaux malades de la Peste », de Jean de La Fontaine, leur ’’peccadille fut jugée un cas pendable’’… Peut-être que ’’la faim, l’occasion, l’herbe tendre … quelque diable aussi… les … poussant’’ … ces jeunes filles ont cueilli ces avocats… une sorte de ’’fruit défendu’’.
Il faut l’avouer, elles n’en avaient ’’nul droit’’ … Mais … ’’on cria haro’’ sur ces jeunes filles et de surcroît cette triste nouvelle suscite des questionnements et la polémique enfle en pleine campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Ce n’est pas une excuse, mais de grâce, que le Conseil de direction daigne pardonner cet acte, ce n’est pas un ’’crime abominable’’, il ne faut pas que cette décision de renvoi de ces 7 jeunes filles dont une de la Communauté des Batwa, tombée comme un couperet le 23 septembre de cette année, soit à l’image de ces ’’ jugements de cour’’, qui vous rendent ’’blanc ou noir’’.
Certaines langues parlent déjà de ’’justice du vainqueur’’, de ’’sanction disproportionnée’’, c’est peut-être un faux procès. Une bonne lecture du Règlement scolaire et un retrait de quelques points en éducation assorti de quelques séances de repentance sincère au confessionnal auraient suffi.
Sinon, ce renvoi livre ou expose ces jeunes filles à d’autres problèmes, à d’autres sanctions, à d’autres misères. Et ce n’est pas sûr qu’elles vont reprendre, toutes les sept, le chemin de l’école l’année scolaire prochaine, un gâchis.
J ai honte honte jusqu’à vouloir blasphémer.
Pourtant je me suis farçi le séminaire et j’ai peur de brûler dans les geoles éternelles.
Réalise t on ce que ce châtiment représente pour ces anges?
Et ces petites nonnes veulent prouver quoi?
Rien, strictement rien.
De mon âge, in the 70’s, une pauvre fille yatwara inda était exclue de l’enseignement pour toute la vie.
Cela ne scandalise personne.
Une fille extremement intelligente et extremement belle dutorera « Interdiocésain » rimwe.
Elle eut le malheur de tomber enceinte.
3 ou 4 ans plus tard ndamusanga adandaza ibitumbura mu Kamenge.
J’avais prévu d’aller au Grand Séminaire. Toute ma vocation s’est alors évaporée.
Dieu merçi, ubu umukobwa avyaye arasubira mw ishule.
Je constate amèrement que ceux qui volent des poules et des avocats reçoivent une punition qui n’est pas loin de la peine capitale. N’est-ce pas qu’on vient de mettre fin aux rêves d’une meilleure vie pour ces jeunes filles. Rappelez-vous le petit garçon dont on a coupé les mains pour avoir maraudé dans un champ d’un particulier. Ces genres de punitions sont loin de ce qui est moralement acceptable.
Mais alors, dites-moi, ceux qui volent des millions et des milliards, appauvrissant ainsi le pays, quelle punition méritent-ils, si on devrait garder la proportionnalité avec ceux qui volent quelques avocats? Ce qui se passe en réalité est que la plupart d’entre eux ne sont même pas inquiétés, au contraire on leur doit respect et égards, par crainte ou par connivence.
Quant à moi, s’il faut parler net (c’est dans la fable aussi), quand j’étais élève, j’ai aussi maraudé les oranges et mandarines dans les jardins de Bwanashamba et des mangues surtout dans les environs de la Clinique Prince Louis, les manguiers y étaient et sont encore abondants. A l’époque les « zamu » nous chassaient, et jamais nous n’avons eu à faire face aux punitions extrêmes (genre urwa Pilato).
Je ne peux donc pas jeter la pierre à ces jeunes filles. Je plaide la magnanimité et le pardon envers elles. Que celui qui n’a pas maraudé dans sa vie leur jette la pierre!