Mercredi 25 juin 2025

Politique

Le parti FPI appelle à briser le silence dans l’isoloir

Le parti FPI appelle à briser le silence dans l’isoloir
Francis Rohero : « Nous disons à chacun de se lever sans peur et d'aller voter n'ayez peur de personne »

À l’approche des élections législatives et communales prévues ce 5 juin 2025, Francis Rohero, président du parti Fraternité des patriotes-Ineza (FPI), exhorte les Burundais à ’’se lever sans peur’’ et à voter librement pour le changement.

Depuis le lancement officiel de la campagne électorale le 13 mai, les formations politiques sillonnent tout le pays pour séduire l’électorat. Cependant, selon les partis d’opposition, le parti au pouvoir mobilise tous les moyens, même ceux de l’Etat, pour affaiblir ses adversaires et s’assurer une domination écrasante, aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les conseils communaux.

Francis Rohero a dénoncé lors d’une conférence de presse qu’il a tenu ce lundi 2 juin 2025, des actes d’intimidation visant ses partisans. « On a distribué nos affiches qui contiennent les projets de notre parti à la population, et ils nous ont dit qu’ils étaient contents, mais ils nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas les rapporter chez eux parce qu’ils sont intimidés et que leurs maisons peuvent être perquisitionnées », a-t-il déclaré.

En outre, le président du parti FPI a rapporté un incident survenu à Rugombo dans la province de Cibitoke : « Notre représentant y avait exposé nos projets aux habitants et avait distribué des fiches explicatives, puis il a été emprisonné pendant trois jours ».

Cette arrestation, dit-il, s’inscrit dans un climat de répression où la simple diffusion d’un document présentant le programme du parti FPI devient un acte à haut risque.
L’asymétrie dans la liberté d’expression politique est frappante. « Les autres peuvent porter T-shirts et casquettes de leur parti partout, mais un simple papier du FPI cause des ennuis », a déploré Francis Rohero. Selon lui, la situation n’est pas bonne du tout.

Il a pointé du doigt l’implication des autorités locales. « Nous avons entendu dire que des remarques ont été faites aux autorités locales que ceux qui perdront les élections dans leurs fiefs auront des problèmes. Cela veut dire que les administratifs à la base font tout pour plaire au dirigeant de leur parti », a expliqué Francis Rohero.

Distribution chaotique des cartes d’électeur

Au-delà de l’intimidation, Rohero a dénoncé les graves dysfonctionnements dans la distribution des cartes d’électeur par la CENI : « Nous avons remarqué qu’il y a une partie de la population qui n’a pas pu récupérer leurs cartes d’électeurs ».

Pour les récupérer, déplore-t-il, ils sont dans l’obligation de se rendre aux sièges de leurs CECI (Commission électorale communale indépendante). « Et avec le nouveau découpage administratif, créant de vastes communes, complique l’accès aux sièges des CECI, souvent très éloignés. Se déplacer est difficile, trouver des moyens de transport l’est encore plus, sans oublier les problèmes de carburant », a-t-il fait remarquer.

Il a critiqué la brièveté du délai accordé : « Les membres de la CENI ont voulu abréger leur activité… ils n’ont donné que trois jours ». Résultat : « Nous déplorons que certains n’aient pas pu aller chercher leur carte ». Pire encore, ceux qui ont fait le déplacement se sont souvent rentrés bredouille. « Ils ont fouillé, retourné toute la paperasse sans trouver leur carte », a-t-il déploré.

« C’est pour cela que nous disons à la CENI, si elle souhaite la participation de toute la population sans distinction, si elle souhaite vraiment des urnes qui répondent à la volonté de la population burundaise, qu’elle allège ce fardeau, que les gens votent dans leurs bureaux de vote où ils se sont enrôlés avec leur carte d’identité et avec leur récépissé là où ils figurent sur les listes d’électeurs », a-t-il suggéré.

Autre point noir pointé par Rohero : la récupération des cartes par des tiers dans l’optique de voter à la place des électeurs légitimes. « Il y a des gens qui, pour des raisons inconnues mais que l’on peut deviner, gardent les cartes pour les autres afin de voter à leur place. Nous décourageons ce procédé et nous disons à la population qu’il faut chercher leurs cartes pour aller voter. Et si quelqu’un vient avec votre carte, confrontez-vous à lui, faites votre devoir, car c’est une question de dignité ».

Face à l’ensemble de ces difficultés, Francis Rohero a lancé un appel aux Burundais : croire en leur force et agir sans crainte le jour du vote. « Nous disons à chacun de se lever sans peur le 5 juin, jeudi prochain et d’aller voter sans peur. Vous serez seuls dans l’isoloir. Faites votre devoir selon votre conscience et n’ayez peur de personne. Même si l’on vous surveille à travers les fentes de l’isoloir, tenez-vous comme un homme libre et choisissez votre avenir », a-t-il exhorté le fondateur du FPI.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Gacece

    « Nous avons entendu dire […] »… Les ouï-dire, non vérifiés… ne sont ni des vérités ni des mensonges… prouvés.

    Désolé de vous décevoir, mais quelqu’un qui se prétend être du sang neuf, et qui utilise de vieilles tactiques, n’apporte rien de nouveau.

    Même sa personne, sa personnalité et sa crédibilité s’en trouvent ternies. C’est correct de dénoncer mais pas en citant des « ouï-dire ».

    – Au lieu de globaliser en disant qu’« […]il y a une partie de la population (combien?) qui n’a pas pu récupérer leurs cartes d’électeurs », donnez le nombre de vos membres, sympathisants, ou autres personnes qui ne les ont pas eues… Et s’il le faut, déposez une plainte.

    Nous ne sommes pas encore sortis de la jungle burundaise!

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