Les relations entre le Burundi et le Rwanda, tendues depuis plusieurs années, semblent connaître un léger dégel. Les deux pays voisins seraient en passe de trouver un terrain d’entente sur la question épineuse de l’extradition des individus impliqués dans la tentative de coup d’État de 2015 au Burundi.
Dans une déclaration officielle du 4 novembre, le ministre burundais des Affaires Étrangères et de la Coopération au Développement, Albert Shingiro a formellement assuré que les droits fondamentaux de putschistes de 2015 réfugiés au Rwanda seraient protégés.
« Une fois extradés, nous garantissons que les putschistes burundais de 2015 ne subiront aucune atteinte à leur intégrité physique. Ils seront traités conformément à la loi, au même titre que les autres putschistes déjà jugés et incarcérés », affirme le ministre Albert Shingiro.
Cette réponse vise à dissiper les craintes exprimées par le général à la retraite James Kabarebe, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères du Rwanda chargé des relations avec les pays voisins.
Le général Kabarebe a souligné la disposition de Kigali à remettre ces individus aux autorités burundaises, mais sous une condition, « Kigali est prêt à remettre les putschistes aux mains des autorités burundaises à condition qu’un garant tiers s’engage formellement à protéger ces individus, afin d’exonérer le Rwanda de toute responsabilité quant à leur sécurité une fois extradés ».
Une extradition sous supervision internationale
En réponse à cette condition, le chef de la diplomatie burundaise propose la présence d’observateurs internationaux pour garantir une extradition transparente. « De notre côté, toutes les voies sont ouvertes. Nous demandons simplement que justice soit faite. Les Nations Unies, l’Union africaine, l’East African Community (EAC), ainsi que des représentants des médias, pourraient être invités à superviser l’opération, afin d’assurer son bon déroulement », a-t-il tenu à rassurer.
Le ministre burundais des Affaires Étrangères et de la Coopération au Développement a également souligné la volonté de son pays de normaliser les relations avec le Rwanda, mettant en avant l’importance de la coopération régionale.
« Nous sommes prêts à accueillir ces individus à tout moment, y compris dès demain, à notre frontière commune. Cette coopération est essentielle pour le bien de nos deux peuples », a ajouté le ministre Shingiro.
Des garanties centrées sur le respect des droits humains
Pour le politologue Dr Guillaume Ndayikengurutse, spécialiste en relations internationales, les assurances du Burundi concernent principalement les conditions de détention et le respect des droits fondamentaux des individus extradés.
« La garantie que le Burundi peut offrir au Rwanda est classée en matière de respect des droits de l’homme », a-t-il souligné, ajoutant que « le traitement qui leur sera réservé sera décidé par le pouvoir burundais, en fonction de ses perspectives en matière de paix, en matière de réconciliation ».
Ce politologue analyse cette question comme une tentative de concilier justice et respect des droits de l’homme, en soulignant les motivations géopolitiques potentielles du Rwanda dans cette affaire.
« Je ne crois pas que le sort qui serait réservé à ces Burundais qui sont sur le sol rwandais constitue réellement une préoccupation pour l’État rwandais. C’est peut-être un des arguments qui sont avancés pour permettre au Rwanda aussi de poursuivre ses propres intérêts dans un ordre géopolitique régional qui est de plus en plus complexe », a-t-il observé.
Selon Dr Guillaume, la question de l’extradition pourrait jouer un rôle central dans le rétablissement de la confiance entre le Burundi et le Rwanda, condition sine qua non pour une normalisation des relations bilatérales.
« On n’a qu’à s’en tenir à la parole de nos dirigeants pour croire effectivement que c’est cela qui bloque. Et donc on ne pourra le constater véritablement sur le terrain que lorsque cette extradition aura eu lieu », a-t-il ajouté.
Il a souligné la complexité et les multiples dimensions des relations entre les deux pays : « La rationalité derrière les tensions entre le Burundi et le Rwanda est toujours questionnable, indépendamment des conditions que les uns et les autres posent. Peut-être que les points de tension entre les deux pays se trouvent ailleurs qu’autour de cette problématique d’extradition des putschistes ».
L’extradition des putschistes de 2015 reste un point de tension entre le Burundi et Rwanda. Malgré les garanties burundaises sur le respect des droits humains, Kigali exige une protection formelle pour ces putschistes, mettant en lumière des défis dans la coopération et la confiance entre les deux pays frères, essentielle pour une vraie réconciliation.
je doutes que cette extradition ait un jour lieu pour une simple raison aucune « third party » ne prendra le risque de garantir un procès équitable pour les « putshistes ».
Le Burundi n accèptera jamais de renvoyer au Rwanda ses dirigeants qui ont participé au génocide contre les Tutsi au Rwanda.
La crise à l’Est de la RDC risque de rester pour long temps un grand problème dans les relations entre le Burundi et le Rwanda. Pour toutes ces raisons « une éclaircie n est pas pour demain ».
J’ai sursauté quand j’ai lu que les putschistes « ne subiront aucune atteinte à leur intégrité physique. Ils seront traités….au même titre que les autres putschistes déjà jugés et incarcérés ». Donc les putschistes extradés atterriront dans les prisons.
Je parie que Monsieur le Ministre n’a jamais mis les pieds dans une prison du Burundi pour se rendre compte des conditions de vie des pensionnaires de là-bas . Il en parle comme si on allait les accueillir dans une colonie de vacances. Mais la vérité, il connait: quiconque a séjourner dans ces lieux sinistres vous dira que c’est pire que la torture. J’en connais quelque chose moi pour avoir passé quelques mois à Mpimba (dans une cellule nommée Correction). J’en ai encore des cauchemars.
Si vous voulez leur éviter la torture, envoyez les où vous voulez, mais pas dans les prisons de notre Burundi bien-aimé.
Je ne peux pas comprendre qu’est ce qui a poussê le Burundi à fermer la frontière Nord.
Le pays est au bord de l’asphyxie, incapable d’importer même le carburant.
Pourquoi la RDC n’a telle pas fermé sa frontière avec le Rwanda?
Est ce que les Bihangange qui nous dirigent , ont réfléchi avant de poser cet acte?
Arretons d’invoquer des raisons fallacieuses.
1) Le 3ème mandat a été formellement jugé illégal par la cour de l’EAC.
2) Ces pauvres putschistes sont des vieux qui m’embêtent personne.
Supposons que le Rwanda les extrade; Est ce que l’armée burundaise et l’armée rwandaise arrêteront de se battre au zCongo voisin?
@Kibinakanwa.
Certains vous diront que l’age n’est qu’un chiffre.
1. A 78 ans, Donald Trump (qui avait fait une tentative de coup d’Etat le 6 janvier 2021) vient d’arriver au pouvoir apres les recentes elections du 5 novembre 2024.
« Une tentative de putsch vient-elle d’avoir lieu aux États-Unis ?
Des partisans de Donald Trump, suite à ses encouragements, ont pris d’assaut le bâtiment du Capitole américain le 6 janvier, perturbant le processus de certification de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle… »
https://theconversation.com/lassaut-du-capitole-manifestation-frappante-de-la-fragilite-de-la-democratie-americaine-152826
2. A 74 ans, l’ayatollah Rouhollah Moussavi Khomeini est rentre de son exil en France pour mener la revolution iranienne en 1976.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rouhollah_Khomeini