Vendredi 29 mars 2024

Politique

La jeunesse burundaise contre le multipartisme ?

23/12/2017 15

«Plus de 75% de la jeunesse burundaise ne se réclament d’aucun parti politique», tel est le constat de l’étude menée conjointement par le Centre d’alerte et de prévention des conflits (Cenap) avec Interpeace.

Des jeunes membres du parti Cndd-fdd lors d’une manifestation

C’est jeudi 21 décembre 2017 que Serges Ntakarutimana, chercheur du Cenap-Burundi, a fait une restitution des résultats d’une enquête sur les aspirations des jeunes pour le Burundi de demain.

Selon lui, l’enquête concernait les jeunes dont l’âge se situe entre 15 et 29 ans. «L’enquête montre que plus de 77% des filles et plus de 74% de garçons ne sont pas membres des partis politiques».

Raisons avancées : Ils trouveraient un désintérêt d’intégrer ces formations qui « abusent de leur comportement et ne les associent pas dans la prise de décision».

D’après cette étude, plus de 70% de la jeunesse ne veulent pas entrer dans les partis y compris dans l’avenir. Ces jeunes trouvent que les politiques ne font que s’entredéchirer. C’est ainsi que, comme le consacre l’enquête, ils se disent indignés et déçus par le multipartisme.

Ces jeunes sont pour une réduction des partis. L’étude montre plus de 26% qui plaident pour la diminution jusqu’à deux partis politiques. Plus de 33% de la jeunesse burundaise tolèrent un maximum de 5 formations politiques tandis que 19% souhaitent le retour au monopartisme.

D’après l’étude du Cenap, il s’observe une disparité de pourcentage en genre et selon la résidence en ville ou dans la campagne. Ainsi, parmi plus de 22% de femmes et plus de 25% des garçons qui attestent être membres des partis politiques, les campagnards représentent plus de 27%. Les jeunes citadins n’en font que 17%.

Dans tous les cas, l’effectif des non-instruits prime sur celui des scolarisés. Par cette enquête, 4,3% uniquement de cette minorité de jeunes membres des partis politiques sont satisfaits des idéologies des partis politiques. Tous les jeunes interviewés sont unanimes : «Il faut que des partis luttent pour l’intérêt commun de la Nation».

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Kichintuka ocsar

    Bien sûr que oui
    Les parties politiques ;:peut importe le nombre ; c’est la population qui a le devoir de choisir l’un ou l’autre qui est capable et digne de diriger son pays.
    Quand au jeunes :ça serais stupide de n’avoir pas adhérer à aucun partie politique de son pays :et alors ; aujourd’hui c’est qui ?
    Demain c’est qui ?
    Ngaha haciyimpehe gusa ! !!!!
    Ingabo zitagirumutware.
    Ija kurisha ihera kunama : none urwo rwarukira rwigize sindabibazwa ; ejo bundi bixobazwa nde ?
    Ruzomaririki igihugu cabwibarutse ? Ico nohanura urwo rwaruka :nuko bohaguruka bakifatanya nimigambwe babona ko rwoshigikira kugirango narwo rugirico ruvuga mubigororotse nibigoramye.
    None Burundi bwejo buzokwubakwa ; buyoborwe nande! !!!!!!
    Hazoba ari ryayubakwa rya wa munama wa Babiloni. …..
    Ce sondage est décevant sinzi ko ivugukuri. ……
    À vous la parole. ..
    Umwaka muhire ubabere uwamata nubuki.
    Kichintuka Oscar [email protected]

  2. roger crettol

    Enfin, les Burundais reçoivent une leçon magistrale sur ce qu’est réellement la démocratie.

    La vraie démocratie résulte de consultations et d’encadrements institutionnels et légaux qui garantissent la réalisation des objectifs que se fixe la caste gouvernementale sans manifestation visible d’opposition. On pourrait aussi l’appeler démocratie acclamatoire, par opposition à cette démocratie bâtarde qu’est la démocratie de débat et de compromis.

    Les règles fixées pour le déroulement du prochain référendum témoignent de la confiance que le gouvernement place dans la maturité politique du peuple et des partis qui agissent – encore, hélas – au Burundi.

    JerryCan, et moi plus encore, souhaitons à tous les Burundais une année 2018 marquée par un esprit de conciliation et de progrès large et inclusif.

    • roger crettol

      Désolé, ce commentaire n’apparaít pas sous le bon article. Mais je maintines mes voeux.

  3. Fofo

    Cher RABANEZA,
    Le multipartisme a échoué un peu partout au monde y compris les plays dits les plus démocratisés. Par exemple aux USA le pays est gouverné par un système bipartisme pourtant il y plusieurs autres partis politiques. En France, 400 partis mais on connait à peine 4. En Allemagne, Angleterre, … il y toujours un partis ou deux qui s’imposent. En vérité, certains partis sont créés juste pour procurer à leurs présidents le statut politique, le passeport diplomatique et le droit d’expression. Leur visibilité n’existe que dans les médias alors qu’ils ne sont même pas connu par le peuple. On les appellent des tonneau vide et la jeunesse en est assez!

    • Congo

      @ Fofo, 2 c est déjà multi. Ceci est une règle arithmétique sur laquelle vous ne pouvez rien.

  4. SENYAMWIZA Jean-Claude

    Ce que la jeunesse burundaise veut c’est des leaders pas des politiciens qui vendent le mensonge et la violence. L’instrumentalisation de la jeunesse en provenance des classes sociales les plus défavorisées, les enfants des pauvres, disons-le, en l’occurrence les Imbonerakure en est un exemple éloquent.
    Ce que la jeunesse burundaise veut c’est une bonne éducation, des emplois, un avenir meilleur quoi! Pour le moment ce qu’elle voit c’est la descente aux enfers du Burundi, le pays le plus pauvre du monde après le Malawi et le Soudan du sud.
    Ce que cette jeunesse, dont l’avenir est compromis voit aujourd’hui c’est une corruption rampante érigée en mode de gouvernance, c’est une violation massive des droits de l’homme y compris le droit à la vie avec son lot d’enlèvements et disparitions forcées, assassinats ciblés et j’en passe. Ce que la jeunesse burundaise entend tous les jours, de la part de ceux-là même qui étaient censés lui montrer la voie, lui servir de modèle, c’est le langage et les discours de la haine (uduparcelles tuzoca tuboneka, gutera inda abakeba, guhera nk’ifu y’imijira, tuzobamesa… et j’en passe..) et beaucoup d’autres maux qu’on ne peut pas décrire ici.
    En réalité, la jeunesse burundaise a raison. Les partis politiques qui n’apportent aucun développement économique, qui ne donnent aucun espoir pour l’avenir ne servent qu’à ceux qui les ont créés et non à notre jeunesse, dont l’avenir semble pour le moment bouché avec un pouvoir qui s’isole et s’enferme de plus en plus au monde extérieur…

  5. Rwamanyinya Gervais

    Qu’est-ce que c’est Cenap? Il travaille dans quel ministere? Qui est son directeur?

    • Fofo

      @Rwamanyinya Gervais,
      Il semble que vous avez oublié d’autres questions: L’appartenance ethnique & politique de son directeur, son niveau d’étude, l’école fréquentée et son origine (région)!!

  6. Kibwa

    Du n’importe quoi!!! Le CNAP a quelles compétences pour mener de telles enquêtes? Une association qui s’éteint petit à petit et pour signaler qu’elle est respire à peine, se hasarder à nous raconter des hérésies. Les jeunes sont plutôt dégoutés par le mensonge autour d’un multipartisme de façade dans notre pays. Donc un ramassis de petits amis en mal de jobs, qui se mettent ensemble pour engraisser la machine DD qui les broie!!!!
    Dites-moi cher lecteur, les partis ABASA, ANADE, RADES, SANGWE-PADR, PL, RADEBU, FEDES-SANGIRA…..KAZE; celui de Karatasi, karumba, Matusera, Uprona de Gashatsi… sont-ils vraiment des partis politiques, avec des projets de sociétés et des agendas politiques ?????
    C’est cela que les jeunes rejettent. Ce Mr du CENAP n’a pas osé le dire ou l’écrire pour éviter la mort ou au mieux la case-prison!!!
    C’est aussi cela le mal du Burundi
    Kibwa

  7. Congo

    La jeunesse burundaise contre le multipartisme ? Est-ce vraiment une question à l heure où le monde consacre le multipartisme comme seul système de gouvernance ? Excepté la Corée du Nord. Il ne faudrait pas que l on se perde dans des sujets inutiles. A quand la jeunesse burundaise est contre le parlement ?

  8. James

    Dire que la jeunesse burundaise est contre le multipartisme est une simplification grossière. En effet, le sentiment de rejet n’est pas dirigé contre le multipartisme mais il est un produit du dégoût induit par les arrivistes pseudo-politiciens. Ils déçoivent par leur incompétence, leur malhonnêteté et leur irresponsabilité.
    On serait dans le monopartisme avéré, la jeunesse exprimerait le même rejet et les gens feraient vite d’écrire que la jeunesse est lasse du monopartisme. Ainsi, menez une enquête rigoureuse, faites une analyse rigoureuse et produisez une conclusion pertinente, si non vous désorientez l’opinion et vous servez, cérise sur gâteau, les détracteurs du multipartisme.

  9. RABANEZA

    Non je pense qu’ils sont dégoûtés par le multipartisme à la burundaise qui n’a pas stimulé le progrès attendu !

  10. koko carariwe

    « Les partis doivent lutter pour l’interet general ». C’est un signe encourageant que les jeunes aient cette idee. Ces jeunes, vieilliront-ils avec cette idee? Ou lutteront -ils pour? Ils sont les premiers concernes par la vie future du pays, et surement que certains d’entre eux ne resteront pas les bras croises.

  11. Imbonerakure Eric

    Cnap a perdu son temps; nous avons besoin des études ayant pour but le combat contre la pauvreté qui ronge le Burundi !!!

    • Joas

      Honneur aux Imbonerakure!

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