Dimanche 05 mai 2024

Editorial

La France incomprise

05/08/2016 23
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Etonnant : le pouvoir de Bujumbura et l’opposition ont des réactions inverses face à l’attitude de la France qui, dans le fond, reste inchangée. Au lendemain du vote de la résolution 2303 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui autorise le déploiement de 228 policiers et 200 observateurs au Burundi, des militants du parti au pouvoir et leurs sympathisants ont manifesté leur mécontentement en face de l’ambassade de France. Ils accusent Paris d’être à la base de cette résolution.

On pouvait lire, entre autres, sur certaines pancartes : «La France doit savoir qu’elle ne pourra pas installer un président comme en Côte d’Ivoire », «La France veut envoyer des hommes armés pour commettre un génocide comme au Rwanda», « Le Burundi, ce n’est pas la Syrie ou la Libye où la France fait ce qu’elle veut». Entre-temps, l’opposition, à travers ses déclarations, se frotte les mains.

Curieux ! Lorsque lors du débat, sur l’aval des Nations unies, d’envoyer cinq mille hommes comme force d’interposition, la France proposait un tel nombre de policiers, l’opposition y voyait une sorte de « dénigrement de la France vis -à- vis des Burundais qui souffrent tant. » Le gouvernement avait, quant à lui, considéré l’attitude de la France comme bienveillante.

La question qui se pose alors est de savoir le sens de cette manifestation devant l’ambassade de la France.

Les policiers ne viennent pas combattre sur le sol burundais, mais pour être « les yeux» et «les oreilles» des Nations unies, selon les propres mots du Représentant de la France aux Nations unies. En ce cas, pourquoi tant d’animosité ? Les organisateurs de ces manifestations ontils eu le temps d’évaluer et d’interpréter la présence et le mot de circonstance de l’ambassadeur de France à Bujumbura ?

La France fait, à travers les Nations unies, la diplomatie internationale. Le discours de l’ambassadeur de France au terme du vote est un témoignage de la satisfaction de la France, contente de voir enfin que les Nations unies transcendent, au moins pour une résolution, leurs différends sur la question du Burundi qui les divisent depuis l’éclatement de la crise. Que nos politiques prennent le temps de décrypter les messages et les contextes. A mon avis, que la France introduise et défende cette position, c’est la même attitude qu’elle affiche. Elle n’a pas bougé d’un iota.

Forum des lecteurs d'Iwacu

23 réactions
  1. Fofo

    [Ndlr: la France incomprise]
    Qui comprendrait à voir le rôle qu’il a joué au Rwanda!!! L’erreur est humaine mais quand quelqu’un commet deux erreurs de même nature cela n’est plus digne d’être appelé « erreur » plutôt cela devient un « caractère »! L’erreur commise au Rwanda pourrait se justifier mais celle commise en Libye est une confirmation de sa mauvaise volonté! En plus, cette résolution est fondée sur un mensonge pour ne pas dire l’hypocrisie de la France! Dans un pays au bord d’un génocide, on y envoie 228 alors qu’il y a eu un génocide au Rwanda malgré la présence des 3000 MINUAR et les militaires français dans l’opération dite turquoise! Nous sommes témoins de ce qui se passe à l’Est de RDC malgré les 20milles militaires de la MONUC qui y sont déployés!!!! Avant hier 17 personnes ont été tués et 51 maisons brulées à RUSHURU malgré la présence des forces onusiennes!
    C’est pourquoi, je soutiens la position du Gouvernement du Burundi!

  2. MUGABARABONA

    Lu pour vous : « …Je pense qu’on vit dans une époque très compliquée où tout le monde dit un peu tout et n’importe quoi. Il faut peser ses mots, faire gaffe. C’est une poudrière. Il faut faire attention à ce qu’on fait, à ce qu’on dit. Il y a des jeunes qui écoutent, qui se posent beaucoup de questions et qui ont besoin de réponses. Il faut bien réfléchir à leur donner des vraies solutions plutôt que de crier et dire n’importe quoi. Moi, c’est pour la jeunesse que je m’inquiète le plus. Je crois qu’il ne faut pas lui donner de formules-chocs, des réactions aux réactions. Il faut apporter des solutions. Et tant qu’on ne les a pas, il vaut mieux fermer sa gueule.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques-rio-2016/article/2016/08/09/omar-sy-chez-teddy-riner-il-n-y-a-rien-de-gratuit-rien-de-gaspille-2-5_4980407_4910444.html#SgJAgFKYeFYOdb1B.99« 

  3. Barumwete

    Je suis sérieusement sidéré par les propos de Mr Karayenga. Lorsqu’une personne porte un habit blanc et qu’une tache noire, si minime soit-elle, vienne s’y greffer, on ne voit plus que cette tache. Murantunga. mais c’est comme ça! Mu vyukuri ntawarushije intwaro ya Micombero gukora amabi. Iya Bagaza nayo ntiyari tout rose en la matière. Ivyo kwa Buyoya vyovyo c’est même récent, kuko nta numwe atazi amabi yakorewe abarundi agitwara Igihugu c’Uburundi. Rero, abo ndondaguye bose, à part évidemment Buyoya qui vit et respire encore, les autres sont morts d’une mort naturelle. None ni kuki mwipfuriza Nkurunziza amabi nk’ayo ? Pesez, svp, vos mots, lorsque vous argumentez, kuko umwansi agucira icobo, Imana ikagucira icanzo.

    • Theus Nahaga

      @Barumwete
      Une petite tache noire sur un habit blanc?
      Des milliers de gens qui ont fui le pays,
      des centaines de gens qui sont morts
      Des infrastructures détruites
      La misère sans nom pour les Burundais
      la corruption devenue un mode de gestion du bien public
      le pays le plus pauvre du monde
      Une petite tache noire sur un habit blanc

      Micombero, Bagaza, Buyoya ne sont pas des excuses pour Nkurunziza. Leurs errements sont les leurs et ne justifient en rien les errements de Nkurunziza et sa clique.

  4. Theus Nahaga

    Nkurunziza et sa clique n’ont rien à négocier, ils doivent être jugés.
    Jugés comme putchistes
    Jugés pour les morts et les destructions d’infrastructures
    Jugés pour mauvais gouvernance et mal gestions du bien public

  5. Lead

    Dans l’emission a laquelle Athanase Karayenga fait allusion, Jacques Bigirimana (JB) -la cinquieme colonne politique de Pierre Nkurunziza a fait une revelation, l’unique qui vaille un commentaire.
    1. Selon JB, Pierre Nkurunziza est prêt a négocier avec l’opposition a une seule condition: que celle-ci le reconnaisse comme Chef d,Etat pour 2015-2020. Voila le scoop de JB; le reste est un exercice ban(c)al d’auto-promotion dans un contexte ou les valets rivalisent d’ardeur pour séduire leur maître.
    2. Pierre Nkurunziza veut donc poser une conditionnalité aux négociations, et c,est son plein droit. Essentiellement il demande a l’oppositon ce qui suit: reconnaissez-moi d’abord et on discutera de tout par après. C’est noté.
    3. Mais un rappel juridique sur le vrai contentieux: le CNDD-FFD, le candidat P. Nkurunziza, la CENI et la Cour Constitutionnelle burundaise ont, conjointement et délibérément, violé la Constitution Burundaise (l’Accord d’Arusha et le fait qu’un des membres de la Cour Constitutionnelle ait fui sont sans objet).
    Je le repete (traduisez en Kirundi si vous le voulez): le 3eme mandat de Pierre Nkurunziza est une violation explicite de la Constitution Burundaise. Voila le litige juridique qui devra être vidé quelles que soient les compromis(sions) de l’opposition. Sinon, que les soit-disant putschistes du 13 Mai soient autant libres que l’est Mr Nkurunziza car “putschiste” comme eux, constitutionnellement parlant (et je mesure mes mots, par respect des lecteurs (et) du journal Iwacu). Voilà le vrai enjeu de la crise burundaise.
    4. Le discours CNDD-FDD à l’effet que le pouvoir s’obtient par les urnes est une trivialité. Aucun burundais ne s’y opposera, si les textes sont respectés. Voila le hic. Le reste n,est que distraction.
    5. Si donc il advenait que l’opposition (CNARED) se plie a cette conditionnalite de reconnaissance de P. Nkurunziza au motif fallacieux de ramener la paix, elle aura rompu avec l,essence meme de son existence. Ca serait trop grave! Au lecteur de deviner la suite.

  6. Karabadogomba

    Sur la résolution 2303 des Nations Unies, j’émets trois commentaires:

    1. C’est une montagne qui accouche difficilement d’une souris morte.

    « Petite »:
    En effet, au vu de la gravité de la situation, le nombre de 228 policiers et 200 observateurs ne pourra pas apporter une quelconque solution à la machine Nkurunziza .

    « Difficilement »
    Parce que les pays comme la Russie et la Chine qui ont le droit de veto ont dû être convaincus par la France sur la non nocivité de la Résolution. N’étant tout à fait convaincue, la Chine tout en soutenant la position de la France, n’abandonne pas le Burundi, et coupe la poire en deux en votant abstention.

    Une souris « morte »
    Le Gouvernement du Burundi refuse catégoriquement l’envoi de ces policiers au Burundi et s’apprête même à les combattre. L’histoire se répète.En 1994, les FCD, les Forces du Changement démocratique, demandaient la force d’interposition et l’opposition d’alors dans laquelle se reconnaissait l’armée, s’opposait à l’envoi de cette force.
    Aujourd’hui, le pouvoir qui a la force de défense avec lui, refuse l’envoi de ces quelques policiers et promet de les « écraser ». les Force militaires politisées réagissent de la même manière.

  7. Athanase Karayenga

    Mon cher Léandre,

    A mon sens, il ne faut pas chercher une logique et une cohérence compréhensibles dans la gestion du drame burundais par les Nations Unies, en général, et par le Conseil de Sécurité des Nations en particulier.

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, fait rarissime dans la diplomatie internationale, s’est rendu à deux reprises à Bujumbura pour essayer de convaincre Pierre Nkurunziza de renoncer au troisième mandat qui viole l’Accord d’Arusha et la constitution qui en est issue. Le refus de Pierre Nkurunziza aurait dû l’alerter que celui-ci ne renoncera jamais à son pouvoir usurpé. Ni maintenant, ni dans 5 ans, ni dans 20 ans.

    Les Nations Unies et le Conseil de Sécurité, en particulier, ont alors misé sur la solution « miracle » des négociations d’Arusha II. Là aussi, l’échec est total. Pierre Nkurunziza n’acceptera jamais de s’assoir en face de l’opposition démocratique qu’il pourchasse avec des mandats d’arrêt internationaux, accuse d’avoir participé au coup d’Etat de mai 2015 et considère comme constituée de mauvais perdants qui refusent les résultats d’une élection pourtant largement truquée.

    Les Nations Unies, au passage, n’ont jamais reconnu la validité démocratique des élections qui servent à Pierre Nkurunziza de prétexte pour clamer, urbi et orbi, qu’il détient le pouvoir du peuple burundais. Peu importe qu’il ait « nyakurisé » et torpillé, au préalable, tous les partis politiques qui auraient pu légitimement participer à un processus électoral inclusif, libre et transparent. Peu importe qu’il ait violé l’esprit et la lettre de l’Accord d’Arusha qui interdit formellement à un président burundais de briguer plus de deux mandats de cinq ans.

    Les Nations Unies, pour revenir à nos moutons, ont soutenu la résolution de l’Union Africaine pour envoyer 5.000 soldats au Burundi mais n’ont pas levé le petit doigt pour contraindre le pouvoir de Bujumbura à accepter ces troupes quand Bujumbura a récusé la résolution du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine.

    Par contre, les Nations Unies continuent d’accepter que des troupes burundaises participent à diverses opérations de maintien de la paix en Somalie et en République Centrafricaine, notamment. Une contradiction incompréhensible !

    Comment convaincre les Burundais victimes de persécution permanente et de tortures perpétrées par le gouvernement de Pierre Nkurunziza, comment expliquer aux exilés, aux prisonniers politiques, aux victimes de viols, aux médias détruits que les Nations Unies et le Conseil de Sécurité, en particulier, n’ont pas d’outils diplomatiques et politiques efficaces pour ramener le pouvoir de Bujumbura à la raison ?

    Les solutions abondent pourtant. Maintenant que Pierre Nkurunziza lui a montré qu’il n’a cure de ses résolutions et qu’il n’acceptera ni négociations, ni policiers, ni militaires, le Conseil de Sécurité des Nations Unies, il en a le droit, pourrait porter plainte contre certains responsables du gouvernement burundais auprès de la Cour Pénal Internationale de la Haye. Il pourrait se servir des innombrables dossiers de torture, de disparitions, de crimes contre l’humanité, accumulés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, par les ONG internationales et surtout par les organisations de la société civile burundaise.

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies pourrait exiger que les troupes burundaises d’intervention en Somalie et en RCA rentrent immédiatement à Bujumbura.

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies pourrait décréter un embargo sur les armes à destination du Burundi ainsi qu’un embargo politique. Exactement comme l’Union Africaine l’a fait au Burkina Faso après le coup d’Etat contre le président de transition, M. Kafando.

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies pourrait ne plus reconnaître le gouvernement du Burundi et en revanche reconnaître un gouvernement d’unité nationale constitué autour des forces de l’opposition démocratique burundaise.

    En définitive, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a mille moyens pour secourir le peuple burundais en danger de mort et cesser de caresser le pouvoir de Bujumbura dans le sens du poil de la bête. De toute façon cela ne sert à rien.

    En effet, le gouvernement de Bujumbura s’est mis à la remorque d’un néonazi belge. Il vient de se ranger aux côtés de DAECH et a signé ainsi la « DAECHéance de l’Etat burundais » que j’ai évoquée dans une chronique récente.

    Le gouvernement du Burundi a organisé une manifestation pour se moquer avec méchanceté, cynisme et mesquinerie de la France et des pays dont les ressortissants ont été tués ou blessés à Nice. Car les victimes du massacre de Nice n’étaient pas seulement des Français.

    Peut-on espérer qu’enfin, la France,  » qui tient la plume » au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour les affaires concernant le Burundi ainsi que d’autres puissances comprendront que le Rubicon a été franchi par le pouvoir de Pierre Nkurunziza et que les palinodies diplomatiques doivent cesser. Maintenant !

    Ou les Nations Unies prennent des mesures urgentes pour protéger efficacement la population burundaise ou alors elles seront jugées complices, comme au Rwanda en 1994, des crimes commis par la dictature imposée par la terreur de Bujumbura depuis la contestation du troisième mandat maudit de Pierre Nkurunziza.

    Athanase Karayenga

    • Birantagaye

      Très bien écrit…..Je partage entièrement votre opinion. Cependant, je pense que la communauté internationnale donne une autre chance à PN: le 3è tour des négociations. S’il rate cette chance, là on verra la suite. Les Nations Unies pourraient utilizer un des moyens que vous avez évoqués; mais l’option la plus efficace (à mon avis) sera l’option militaire (muscle). Les « rebelles » auront toute la legitimité de combattre le régime de Bujumbura et nul doute qu’ils auront le soutien absolu de plusieurs milieu. Les Nations Unies pourraient aussi autoriser aux Français de faire ce qu’ils ont fait à plusieurs à Kadhafi; L. Gbagbo.

    • nkuba

      Quand le cynisme, le mensonge et l’hypocrisie deviennent des valeurs guidant un homme pour la satisfaction de soi, on ne peut plus compter sur celui et le considérer comme sage dans la société burundaise.
      Comment Karayenga peut-il nous convaincre que l’objectif de la visite du conseil de Sécurité était de convaincre S.E Nkurunziza de ne pas se représenter alors que le même conseil (à part Samantha Power, porte-voix des terroristes Sindumuja et en même temps concubine de Sinduhuje) était convaincu qu’il était en droit d’être candidat aux élections présidentielles au vue de la constitution Burundaise ?
      Les Sindumuja dont Karayenga fait partie, ont cru avoir réussi après avoir enduit en erreurs leurs lobbyistes pour exiger du gouvernement Nkurunziza le partage du pouvoir, via les négociations d’Arusha II, après multiples rapports de diabolisation des forces de l’ordre, et une campagne inouïes de médisance, sur des violations présumes des droit de l’Homme ; rapport rédigés souvent en connivences avec les mêmes faux démocrates dont Karayenga dans les bureau des ONG internationales après des bonne nuits festives dont Bob Rugurika n’oubliera jamais.
      Effectivement après les multiples visites des Chef d’Etat, du Secrétaire général des NU, et du conseil de sécurité, qui ont sillonne jusqu’au fond du Burundi, le constat concluait que l’envoi de toute cette armada de militaire et policier sous le faux prétexte de génocide en cours ou en consommation, n’était plus envisageable du fait qu’eux même ont vue de leurs propres yeux que les rapports d’une situation alarmante, catastrophique présenté par le conseil de paix et de sécurité de l’UA, sous la menace de L’UE et particulier la Belgique qui a soutenu l’insurrection et les coup d’état, étaient bon pour la poubelle.
      Mr Karayenga, la vraie solution ne sera ni l’embargo, ni les sanctions ni d’autres solutions venant de l’extérieur du pays mais bel et bien la franchise, l’honnêteté, la sagesse qui a toujours caractérise le vrai mushingantahe.
      Revenez s’il vous plait à la raison, accepter la voie démocratique comme la seule voie d’accession au pouvoir et accepter le résultat des urnes. En dehors de tout cela, ni les Nations Unies ni quiconque vous soutiendraient sur cette lancée antidémocratique d’accession au pouvoir via les coup d’état répétitifs que le Burundi a connu depuis des siècles et qui vous semble la mieux indiquée, ne pourront venir à bout la détermination du peuple burundais de mettre en place leurs dirigeants issus d’un vote démocratique.
      Sé Nkuba.

      • Yves

        Bravo Nkuba, vos maitres seront très satisfaits d’avoir relayé leur propagande mensongère. J’espère au moins qu’on vous a grassement payé pour passer autant de temps à nous pondre un si long texte de propagande. Bien entendu, il est indigeste, son argumentation repose sur du vent (« les dirigeants issus d’un vote démocratique » est la partie la plus comique) et il ne convaincra personne

        • Ntateba

          Yves,

          Nkuba a raison. Quand vous dites que son argumentation ne convaincra personne, je me demande bien qui est ce « personne ». Car on est des millions à voir les choses de cette façon, et comme l’a bien dit Nkuba, je reste convaincu que rien au monde ne viendra à bout de notre détermination pour assoire une démocratie à toute épreuve dans ce beau pays, nous légué par nos vaillants aieux. Justement, le noeud du problème se trouve là. C’est quand une poignée d’individus se croient supérieurs à une multitude que tout se gâte. Comment dire que c’est une argumentation qui ne convaincra personne alors qu’on connaît les millions de burundais qui ont voté et qui croient comme le fer dans leurs convictions? Est-ce parce que Monsieur Karayenga parle un bon français qu’il se croit supérieur en droits et en dignité à ce paysan de Gisozi, voisin de Birantagaye, qui lui, a voté et reste convaincu que les élections étaient justes et transparentes? Ou bien sa suprématie vient-elle de ses « beaux » yeux?

          • Yves

            @Ntateba : son argumentation ne convaincra personne qui ne soit déjà à la solde du pouvoir, comme vous. Regardez donc la propre contradiction de vos propos : vous appelez de vos voeux une « démocratie à toute épreuve » mais vous soutenez ceux qui ont fait fuir des centaines de milliers de burundais, en ont assassiné et torturé des milliers d’autres, ont détruit tous les liens diplomatiques avec toutes les organisations internationales, ont détruit la justice pour en faire un pantin aux ordres, et, cerise sur le gâteau, ont détruit l’économie du pays qui trône désormais à la peu envieuse dernière place mondiale. Bravo ! C’est cela votre « démocratie à toute épreuve » ? Vous êtes pathétique

      • Athanase Karayenga

        Cher M.Nkuba,

        Je reviens à la raison. J’accepte le verdict des urnes. J’accepte le jeu démocratique pour notre pays.

        En effet, je serais ravi que le Burundi ne soit soit plus jamais gouverné que par des pouvoirs élus librement par le peuple souverain.

        A ces conditions cependant. Que le jeu démocratique soit loyal et ouvert. Que tous les partis politiques aient la possibilité de participer à une compétition inclusive et transparente. Que le président en exercice respecte les règles inscrites dans l’Accord d’Arusha et dans la constitution. Que le pouvoir actuel, prétendument issu d’un processus électoral démocratique, ne prenne pas prétexte sur le coup d’Etat désastreux de mai 2015 et sur les manifestations populaires contestant le troisième mandat de Pierre Nkurunziza pour massacrer la jeunesse burundaise, pour organiser le viol de plusieurs femmes et pour torturer en toute impunité.

        Même mal élu, Pierre Nkurunziza ne pouvait-il pas empêcher sa milice imbonerakure, la police, l’armée et le service national des renseignements d’assassiner des citoyens par milliers, d’enterrer plusieurs victimes dans des fosses communes, d’envoyer à l’exil des centaines de milliers de citoyens dont des enfants sans parents , de jeter dans les prisons des militants de partis de l’opposition par milliers, d’emprisonner même des enfants impertinents qui auraient gribouillés sa photo dans un manuel scolaire, de détruire les médias indépendants, de laisser quelques ténors de son parti orchestrer une campagne odieuse contre les Tutsi accusés de vouloir reprendre le pouvoir ?

        Même mal élu, même ayant un contentieux personnel avec certains pays comme vient de le révéler Jacques Bigirimana dans une déclaration fracassante sur les antennes de Radio Bujumbura Internationale, Pierre Nkurunziza ne pouvait-il pas vraiment empêcher les ténors de son parti insulter ces pays et créer ainsi un contentieux diplomatique gigantesque avec ces partenaires du Burundi pourtant incontournables ?

        Non, finalement, je ne reviendrai pas à la raison des soi-disant bashingantahe burundais que vous évoquez. Ceux-ci se gargarisent « de paroles de sagesse » à la burundaise,mais s’interdisent de s’indigner et de dénoncer les crimes abominables commis par un régime mal élu après le processus électoral biaisé de 2015.

        Quelle légitimité autorise le pouvoir burundais issu des urnes en 2015, après des élections déplorables et contestables dont même l’Eglise catholique s’est retirée, quelle légitimité morale donc autorise Pierre Nkurunziza à se parer de vertu démocratique tout en refusant d’endosser la responsabilité des crimes innombrables et abominables commis pour lui assurer la pérennité au pouvoir ?

        Athanase Karayenga

        • NGENDAMBIZI Jonathan

          Monsieur KARAYENGA, vous propagez des mensonges et cela va à l’encontre de la civilité qui est une des qualités d’un homme instruit.

          • MAYUGI

            Des mensonges!!!!Les faits qu’il (Karayenga) nous relate sont d’actualité. Il n’y a pas pure aveugle que celui qui ne veut pas voir.

        • rwenyuza

          Les réponses de certaines personnes, comme Karayenga et le journaliste qui ont pondu ce papier prennent les les lecteurs pour des paysans de cendajuru(c’est juste pour l’illustration habitant de cendajuru milles excuses).

          Quant on sait que la France n’a pas d’amis elle n’a que des intérêts et qu’elle ne renonce jamais; personnellement je comprends parfaitement la réaction du gouvernement; et il(gouvernement) ne doit pas renoncer.

          La France a un et un seul objectif; récupérer les contrats que ce gouvernement a régulièrement annulé. Et qui avais signé ces contrats?! Si ce n’est autre que M. Buyoya Pierre.

          Le Burundi a changé, il faudrait que certains changent également et arrêtent d’être des pxtes des occidentaux sur le dos des autres burundais.

        • CESAR

          La résolution 2303 est dépourvue de caractère obligatoire. Il s’ensuit que le Conseil de Sécurité de l’ONU ne peut contraindre le Burundi à accepter ces policiers en application du chapitre 7 de la Charte de l’ONU.

          Sur le fond, il me semble que les Burundais doivent éviter de réagir subjectivement ou émotionnellement. Il faut que leurs réactions soient constructives. L’objectivité n’est pas incompatible avec les opinions ou sensibilités politiques personnelles.

          Le problème posé ici est l’absence de consultation préalable de l’Etat Burundais par la France relativement à l’envoie des policiers sur un territoire d’un Etat souverain.
          Ce n’est pas parce que le Burundi est un Etat Africain qui reçoit des miettes des maîtres du monde que ceux-ci peuvent se permettre à adopter ce genres de résolution. L’agissement de la France constitue un mépris total à l’endroit du Peuple Burundais.C’est donc à bon droit que le gouvernement a considéré que cette résolution est inopérante à tous les égards. N’importe quel gouvernement digne de ce nom aurait rejeté purement et simplement cette résolution de la France.

          Le Conseil de Sécurité est devenu un club d’arrangements entre les maîtres du monde. Sur l’Affaire burundaise, les faits ne sont pas à prouver. Les anti-Nkurunziza s’ils sont honnêtes et conséquents avec eux-mêmes ne doivent nier l’évidence.
          Kagame forme et arme des escadrons de la mort burundais et rwandais au vu et au su des Rwandais pour semer la mort et la terreur au Burundi.

          L’Etat Burundais a saisi le Conseil de Sécurité de l’ONU avec des preuves irréfutables à l’appui afin que celui-ci somme l’Etat Rwandais à respecter la Charte de l’ONU. Qu’ont fait les maîtres du Monde? Rien. Il en est de même de l’Union Africaine.

          Au regard des faits, il aurait été judicieux pour la France, d’envoyer des policiers au Rwanda, siège du mal et nullement au Burundi.

          Le problème entre Nkurunziza et ses opposants est strictement burundais. En vertu de quoi, au nom du Rwanda, Kagame intervient dans cette affaire?

          Kagame a des problèmes avec ses opposants politiques dont des dizaines croupissent dans ses geôles depuis plusieurs années. D’autres ont étét purement et simplement liquidés comme en témoignent les cadavres des Rwandais que les pêcheurs burundais ont trouvés dans le lac Rweru et enterrés au Burundi. Si on admet que Kagame est fondé à former les tueurs contre les Burundais de tous âges et conditions, Nkurunziza peut-il aussi être fondé à former et à armer les opposants politiques pour dénoyauter le régime Kagame? A supposer qu’au nom de son pays, le Président Burundais décide unilatéralement d’épauler les opposants politiques rwandais contre Kagame, que sera la réaction de celui-ci? La France ferait-elle adopter une résolution pour envoyer des policiers au Rwanda? Sûrement pas. Dans l’affaire du Kivu, les méfaits de Kagame ne sont pas à démontrer. Pourtant, alors que la RDC a maintes fois saisi le Conseil de Sécurité de l’ONU, les auteurs de la résolution 2303 sont restes muets.

          Dans cette tragédie qui frappe les Burundais, femmes, enfants et hommes de tous âges, le perdant est le Peuple Burundais. La légitimité du Président de l’Etat Burundais n’est contesté que par ses prétendus opposants vautrés dans les hôtels et villas ici à Kigali. Le Président Nkurunziza est reconnu comme tel par ses pairs. Les agissements de ses opposants sont inopérants. Il est incompréhensible que certains Burundais participent à la destruction de leur pays et aux meurtres contre leurs compatriotes, alors que les intérêts obscurs dont ils prétendent défendre sont en tout état de cause voués à l’échec. Le Burundi est la maison commune de tous les Burundais. Il est leur patrimoine commun. Il est éternel. Ces gens pensent-ils à leurs postérités? Ceux qui sont utilisés par Kagame pour commettre les méfaits contre leur pays seront trahis par celui-ci. Ils ne connaissent pas le vrai Kagame. C’est une question de temps.Je l’ai écrit lorsque le Nkurunziza envoyé dans colis spécial à Kagame un opposant politique, Déo Mushayidi, le tout après l’avoir drogué. Il est prisonnier politique au Rwanda où il purge plusieurs années de prison. J’ai écrit que Kagame fera subir à Nkurunziza le sort le plus triste que celui de Déo. C’est exactement ce qui s’est passé.Il a tenté de l’éjecter à défaut de pouvoir le liquider. Il n’a d »ailleurs pas encore dit son dernier mot. Kagame fait toujours ce qu’il dit.

          • Bakari

            @Cesar
            J’ai peur que vous semez dans le désert.
            Car cette planète est une vaste jungle.

      • NGENDAMBIZI Jonathan

        NKUBA, je suis tout à fait d’accord avec vous.

      • Tijos

        @Nkuba, En 2015 il n’ y a pas eu d’éléctions au Burundi. Ce qui s’est passé c’était une vraie mascarade. Si ta mémoire n’est pas courte les résults des éléctions au Burundi n’ont pas été reconnus ni par les Burundais eux-même, ni par la communauté internationale. Muzohende ibikehabwenge kandi aho mwabukaranga twari musi y’urujo. Gende rero mutere ubwoba ECONOMIE, MUYIBOREZE IGUFA, MUYIBOHE, IHERE NK’IFU YIMIJIRA ariko yoyo igiye kubakubita mwiruke mutabona iyo muja. Nkurunziza n’akarwi kiwe barababesha.

    • singirankabo simon

      Le mal qui mine le burundi c’est impunité. Toute société qui a emprunté le voie de l’impunité c’est retrouvé avec les problèmes que connait le burundi actuellement. Les quatre vertus cardinaux qui depuis des siècles ont servi comme référence aux autres peuples du monde à savoir : la justice, la prudence, la force et la tempérance manquent cruellement aux peuples burundais. Acceptons ce qui nous arrive nous sommes responsables. Si notre mentalité est l’héritage que nous allons laisser à nos enfants, mieux vaux mourir sans en faire.

    • venant

      la « DAECHéance de l’Etat burundais » que j’ai évoquée dans une chronique récente.

      Cher Monsieur Athanase Karayenga, serait-il possible d’avoir le lien vers cette chronique que je n’ai pas eue la chance de lire? D’avance merci. Bon week-end.

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