Avec sa capacité de production de 32,5 MW, le barrage de Jiji située en commune Songa au sud du Burundi, a été officiellement inauguré ce mardi 24 juin par le Chef de l’Etat en compagnie des représentants des partenaires au développement qui ont cofinancé ce projet.
Lancés en 2019, les travaux de construction de ce barrage devraient être finalisés en décembre 2023. Ce barrage couplé avec la centrale de Murembwe, dont les travaux se terminent dans quelques mois, vont pouvoir générer 49,5 mégawatts. Leur coût total s’élève à 320 millions de dollars américains.
Selon un communiqué conjoint des partenaires au développement (Union européenne, Banque africaine de développement, Banque européenne d’investissement et Banque mondiale), ces deux centrales fourniront de l’électricité à 15.000 foyers, 7.000 entreprises et 1.700 installations industrielles, ce qui va stimuler la productivité dans les secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’agro-industrie et les TIC.
« L’année 2025 marque une nouvelle ère dans le développement énergétique au Burundi. Tout comme l’eau est essentielle à la vie, l’énergie est cruciale pour le développement. Je suis convaincu que cette nouvelle source d’énergie disponible permettra aux nouvelles entreprises de se développer et de transformer les productions issues des différents secteurs », a dit le président de la République, Evariste Ndayishimiye.
Satisfecit pour Pascal Yembiline, responsable pays de la BAD : « En tant que partenaire historique du Burundi, la BAD est fière d’avoir contribué à la réalisation de ce projet structurant, en parfaite cohérence avec ses priorités stratégiques, son programme High-5. Nous sommes convaincus que cette infrastructure emblématique élargira l’accès à une énergie fiable et abordable, au service d’un Burundi durablement prospère ».
Edward Claessen, chef du Hub régional de la BEI pour l’Afrique de l’Est, a quant à lui fait savoir que ’’le fait que le projet de barrage Jiji et Murembwe soit un projet d’énergie renouvelable, réduisant la dépendance aux combustibles fossiles importés, est particulièrement significatif.
« Notre financement pour ce projet faisait partie de la stratégie de l’Union européenne pour développer des infrastructures propres et durables en Afrique et il est également aligné sur les efforts de décarbonisation, dont les entreprises ont besoin pour croître », a-t-il déclaré.
« Cette centrale ouvre beaucoup d’opportunités »
Pour Mme Hawa Cissé Wagué, Représentante de la Banque mondiale au Burundi, cette centrale hydroélectrique de Jiji ainsi que les lignes et postes construits dans le cadre de ce projet ne sont pas des infrastructures comme les autres.
« Cette infrastructure vient comme une solution pour le développement économique et social du Burundi. Elle représente un levier fondamental pour l’amélioration de l’accès à l’énergie pour nos populations, l’industrialisation, la création d’emplois ainsi que la croissance économique », a-t-elle fait savoir.
L’Ambassadrice et Cheffe de délégation de l’Union Européenne au Burundi, Elisabetta Pietrobon a, quant à elle, souligné que ’’ l’énergie demeure une priorité cardinale dans le développement. « C’est pourquoi l’UE, ses Etats membres et ses institutions ont soutenu ce projet depuis ses prémices, incluant le financement des différentes phases de conception et de réalisation, jusqu’à la mise en place des infrastructures et équipements ».
Ces partenaires au développement du Burundi ont unanimement réaffirmé leur engagement à accompagner le pays dans ses efforts de transformation. « Son entrée en exploitation marque le début d’un nouveau cycle d’opportunités, tant dans le secteur de l’énergie que dans d’autres domaines stratégiques ».
Signalons que l’inauguration de cette centrale hydroélectrique de Jiji succède à celle de Ruzibazi (15 MW), inauguré le 6 septembre 2022), il y a eu également inauguration, le 25 octobre 2024, de la centrale Kabu 16 (20 MW) sur la rivière Kaburantwa et lancement au mois de février de la centrale Rusumo Falls, un barrage tripartite avec le Rwanda et la Tanzanie d’une capacité de 80 MW dont 26,5 MW réservés au Burundi.
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