L’association Ntabariza SPF (Solidarité avec les prisonniers et leurs familles) critique les retards observés dans l’exécution de l’ordre présidentiel concernant la libération des prisonniers graciés.
Cette organisation salue la récente décision du président de la République, Evariste Ndayishimiye de libérer certains détenus, mais déplore le fait que l’objectif fixé ne soit pas encore atteint, d’autant plus que le délai de deux semaines accordées pour procéder à ces libérations expirera dans deux jours.
« Si le président de la République accorde sa grâce aux prisonniers, il faut que l’ordre soit exécuté. Nous disons cela parce que nous constatons une certaine lenteur préoccupante dans l’exécution de cette décision de libérer ces personnes graciées par le chef de l’Etat », s’indigne Jean-Marie Nshimirimana, le représentant légal de l’association Ntabariza SPF.
Cette procédure concerne les personnes incarcérées pour des délits mineurs. Sur un total de 13 211 prisonniers, 5 442 sont éligibles à cette mesure, représentant 41 % de la population carcérale.
Cette initiative présidentielle vise principalement à désengorger les centres de détention surpeuplés et à permettre aux prisonniers concernés de retrouver leurs familles.
Deux semaines avaient été accordées par le président de la République pour libérer 5 442 prisonniers. Cependant, de nombreux détenus restent toujours derrière les barreaux malgré leur éligibilité à la libération.
« Par exemple, parmi plus de 400 prisonniers qui devaient être libérés dans la prison de Ngozi, seulement 287 ont été relâchés. À la prison de Muyinga, sur 340 détenus concernés, seuls 123 ont retrouvé leur liberté, alors qu’il ne reste que deux jours pour respecter le délai », déplore le représentant légal de l’association Ntabariza SPF.
Des irrégularités dans la confection des listes
M. Jean-Marie Nshimirimana a également exprimé des préoccupations concernant des irrégularités dans l’établissement des listes des bénéficiaires de cette grâce.
« Nous avons des doutes parce que parmi les 5 442 prisonniers censés être libérés, certains noms apparaissent alors que ces individus avaient déjà été relâchés avant la mesure du président. Cela pourrait compliquer davantage l’objectif de désengorger différents centres de détention surpeuplés », fait-il remarquer.
Une question sur le cas du bloggeur Kenny Claude Nduwimana, un prisonnier ayant déjà purgé le quart de sa peine mais qui reste incarcéré, ainsi que sur d’autres cas similaires. M. Jean-Marie Nshimirimana a répondu que le dossier de Kenny Claude, comme ceux des autres prisonniers concernés, sont suivis avec attention.
« Une fois qu’il sera établi que Kenny Claude est en règle et éligible à la grâce présidentielle, notre organisation plaidera pour sa libération, comme pour les autres cas similaires », a promis le représentant légal de l’association Ntabariza SPF.
Il a invité les prisonniers libérés à s’engager dans des activités qui contribuent à leur développement personnel et à éviter de retomber dans la délinquance, c’est au moment où des cas de récidives ont été déjà rapportés.
Mbaga abadakwirikiza amategeko y-umukuru w-igihugu bahagirikiwe nande ?
Uwuramvye arabona !