Mardi 16 avril 2024

Politique

Genève : la grande douleur des mères face au silence des Nations Unies

25/03/2016 22

Au side event du jeudi 17 mars, les échanges ont porté sur le leadership féminin. Marguerite Barankitse, patronne de la Maison Shalom, exposera en sanglots. Pour elle, il est inutile de parler du rôle de la femme dans un pays où les dirigeants n’ont rien compris.

Marguerite Barankitse (Première à droite) : « Ce qui m’étonne, les Nations Unies, l’UA et l’UE n’ont pas reconnu les dernières élections. Pourtant, elles continuent d’appeler président M. Nkurunziza, il ne l’est plus. »
Marguerite Barankitse (Première à droite) : « Ce qui m’étonne, les Nations Unies, l’UA et l’UE n’ont pas reconnu les dernières élections. Pourtant, elles continuent d’appeler président M. Nkurunziza, il ne l’est plus. »

« Sommes-nous encore audibles auprès des Nations Unies ? Si oui, pourquoi leur silence ? Pourquoi nous ont-elles abandonnées ? Pourquoi toutes ces délégations qui visitent le Burundi n’arrivent pas à dire basta, trop c’est trop, à Pierre Nkurunziza qui n’est plus président de la République depuis août dernier ? », s’insurge Margueritte Barankitse.

Au Palais des Nations à Genève, salle Xxiv, le silence est du cimetière, tous les yeux sont braqués sur Maggy qui, sous une grande colère, enchaîne avec une série de questionnements : Qui pourra sauver le Burundi si ce ne sont que les mamans qui s‘enfichent des cadres logiques des Nations unies ou de son système ? Qu’avons-nous fait à Pierre Nkurunziza et à son système, nous les mères ?

Au Burundi, renchérit-elle, plus de mille personnes sont mortes mais les rapports ne font qu’un bilan de 400 : « Parce qu’on ne permet pas aux mamans d’accompagner leurs enfants. »

Elle ne doute pas que les femmes burundaises aient perdu l’unique droit qui leur restait: celui d’enterrer leurs enfants, de leur rendre visite en prison et de leur apporter une assistance parentale.

La douleur des mamans est grande, souligne Mme Barankitse. Amnesty International a produit un rapport faisant état de la découverte de neuf fosses communes : « Ce rapport est conservé dans les tiroirs des Nations Unies. » D’après elle, c’est de l’humiliation envers les mamans burundaises : « Les Nations Unies n’entendent plus nos pleurs. »
Plus la patronne de la Maison Shalom avançait dans son discours, plus on sentait la colère montait : « Les femmes ont manifesté le 13 mai dernier pour exprimer leurs douleurs devant leurs fils torturés, castrés et assassinés. Pourtant, la police les a frappées et éparpillées. »

Mise en garde

Ce qui s’est passé au Rwanda, hausse-t-elle le ton, ne doit pas arriver au Burundi. Elle se rappelle d’une chanson d’un enfant rescapé du génocide. Il chantait ‘Dieu où tu étais?’ Et Dieu lui avait répondu qu’il a donné ses pouvoirs aux chefs d’Etat : « Je les ai créés à mon image, ils doivent gérer. » Mais ces derniers ont rétorqué que non: « Nous sommes très intelligents, nous avons créé les Nations unies. Vous pouvez appeler New York pour expliquer ce qui s’est passé au Rwanda. » New York avait à son tour donné son mandat aux casques bleus. Or, ceux-ci estimant que leur mandat était également limité. Ils ont renvoyé Dieu au ministre des Affaires étrangères qui devait apposer sa signature pour que les casques bleus se saisissent. A son tour, le ministre avait délégué les organisations internationales, également limitées : « Elles ont renvoyé Dieu à l’Eglise mais les évêques étaient également cachés. Il fallait poser la question du côté des paroisses. Les curés étaient débordés qu’ils se sont dédouanés sur les chrétiens. » Et la réponse fût la plus directe et claire qui soit : « On nous a dit de travailler et nous l’avons fait. »

Par cette anecdote, Margueritte Barankitse exhorte les Burundais à prendre leur crise en main. Pour elle, les Nations Unies ou la Communauté internationale n’existent plus, elles ont démissionné. Elle conseille à chaque peuple de prendre en main sa destinée. « Les Burundais, nous sont capables. Yes, we can », conclut la patronne de la Maison Shalom.

Forum des lecteurs d'Iwacu

22 réactions
  1. Salmia Irikungoma

    Ubwicanyi ntawe bwerera, kandi umunsi w’igisuma ni umwe, kandi umucamanza w’ukuri ni umwe. Abicanyi bariyizi, kandi barazi yuko bazogera aho iyo nkota bicisha inzirakarengane, izobahirikirako. Nawe umuvyeyi Maggy asavye umwami umwe, Imana yo mw’ijuru, idusaba urukundo rudasobanura. Abicanyi ni bareke kumuvanga mu bahushije inzira z,ubuntu.

  2. Citoyen

    Maggy a perdu toute crédibilité en tant que mère nationale. Personne ne cautionne les tueries, la barbarie qui s’observent dans ce pays, mais cette dame a dévié du rôle social qui étais le sien. Elle a adopté un langage indigne d’une mère. Elle crache la haine alors qu’elle avait construit sa réputation sur une autre image qu’on a du mal à reconnaitre en elle actuellement. Elle se comporte comme une politicienne et devrait ne plus user de son statut de la fondation shaloom pour cracher son venin. Le masque est tombé…dans ses interventions elle est trop penché et ne comprend plus la douleur des burundais de tout bord.
    Certes les choses ne vont pas bien dans notre pays, mais elle détruit et divise dans ses interventions et a perdu toute légitimité pour parler au nom de qui que ce soit. Qu’elle verse ses larmes de crocodiles ailleurs

    • kan76

      @ citoyen on dit si tu ne t’occupes pas de la politiques ,elle s’occupera de toi. Si maggy a perdu sa credibilite aux yeux de votre parti etat nous ns en rejouissons de meme que le tres respecte claver mbonimpa. Gwasa a fait le pacte avec le diable il a mordu l’hameçon.

  3. Salmia Irikungoma

    Ivyarivyo vyose wewe wiyita fofo, sinzi abo uriko urabwira, si abarundi uriko urabibwira kuko nta numwe yokumviriza atari abo bicanyi. Kandi uwica abandi, aruhira kubasanga iyo yarungitse abo yishe, naho wewe atanuwomukorako. Ico nico gikuru umwicanyi yimbura, tutavuze imivumo, n’amahano aba ari imbere yiwe. Uwupfuye ataco yiyagiriza ntabora, aba atanguye ubuzima bwiza. Abicanyi bariyizi, babikora nkana. Bibaza yuko ariho boronka ivyisi vyinshi , babirondeye ukwarikwo kwose, hanyuma bagaca babisiga, kandi ntibamenya abazobirya.

    • Fofo

      @Salmia Irikungoma, ngo si abarundi uriko urabibwira kuko nta numwe yokumviriza atari abo bicanyi??? Nukuvyga ko nabaye umuvugizi w’abicanyi!!! Imana iguharire! Turetse jewe, n’umuryango wanje wose ntamwicanyi canke umusuma uzawusangamwo! Pour dire que je ne soutiendrais pas les criminels! Je ne soutiendrais non plus l’injustice contre qui que ce soit : pro ou opposant! Je le répète encore: PROMOUVOIR LE RESPECT DES DROITS DE QUELQU’UN QUI NE RESPECTE RECIPROQUEMENT SON DEVOIR ENVERS L’AUTRE EST UNE FAÇON DE PROMOUVOIR L’INJUSTICE DANS LE MONDE!

    • Mariya Budangwa

      @ Salmia Irikingoma

      Na wewe ngirango ufise igice c’Abarundi uriko urabwira kuko iyo uvuga ngo abo bicanyi uzi abacanyi babaye mur’ico gihugu kandi bacidegenvya biratangaje, mbega kuva kera muri 65 kugez’uyu munsi mwari hehe ko mutavuze? Iyo muher’ico gihe mwiyamiriz’akabi nibaza ko biba vyaraheze, nimba wewe 72 utaribwavuke none na Barankitse yovuga ko ata kabi kabaye nako yivugiye ku maradiyo y’amahanga ko nta kabi karibwabe nkak’ubu kandi ariwe yivugiye ko hari abana bigana batwaye base bakaba bataramenye irengero ryabo?Ico gihe abantu bicwa naza bayonete abandi bahambwe babona mwese mwaracecetse kuko bitabagezeko none ubu birabashikiriye induru ni yose, noheraheza ndakubwira nti ico udashaka ko bagukorera nawe ntukagikorer’abandi.
      Ubu ngirango murashobora kwunva akababaro ko kubura uwawe utagwaje mucishe make dushakir’umuti ibibazo vyashikiy’Uburundi kuva mu myaka 50 iheze maze turonk’amahoro twese.

  4. Versace

    Jewe nagira nibutse Maggy na Nkurunziza ko twese ngaha kuri ino isi turi ingenzi, tuhatiye indaro kandi turi abarengana ko umusi umwe tushobora kuhava. Uburundi buzogumaho naho Maggy canke Nkurunziza batohaba. umwanzuro wanje nuko mbona ko: ari Maggy canke Nkurunziza bariko bateza urubwa Uburundi.

  5. Masumbuko

    Ou bien nous devons apprendre tous à vivre ensemble comme des freres ou nous allons tous mourir ensemble comme des idots a dit Lutter King.Les larmes de crocodiles ne vont pas sauver le Burundi ! Seul le courage de dire qu’on s’est trompé.C’est tres facile de voir les erreurs des autres comme si nous; nous sommes des saints.Tous ceux qui manipulent; trompent l’opinion tant nationale qu’internationale favorisent les tueries dans notre pays,favorisent le terrorisme dans le pays.Arrete de se faire passer comme des representants des burundais,Qui a mandaté qui?Les burundains sont devenus de vrai experts dans le mensonge croyant que Dieu ne sait pas voir dans nos coeurs.Qui trompe qui?Avant de juger les autres juge-toi d’abord.

    • Kagabo

      Bien dit mon frère Masumbuko. si tout les burundais avait cette pensée, sa la manipulation de ces personnes publiques qui se croient saints alors que se sont des loups déguisés en agneau. Merci

    • kan76

      @ masumbuko, maman maguy est une bouche autorisee au burundi et tres respectee au niveau internationale n’en deplaise a ses detracteurs. sa celebrité se temoigne par ses oeuvres sauf pour les vampires au pouvoir est ses adeptes. Vaut mieux les larmes de crocodile qu’un rire chinois.

  6. Marmaris

    Le Burundi est un pays qui a besoin d’une délivrance spéciale, c’est pour cela que tout burundais doit prier et jeuner pendant cette période de pâque afin que Elohim ait pitié des Burundais au nom de Jésus notre sauveur.

    • Muhima Mweru

      Cher Marmaris! Prier et jeuner ne vous apportera aucune solution. Selon Alfred de Vigny »Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche – Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler ». Vous devez vous prendre en main et trouver une solution à vos problèmes et personne d’autre ne viendra vous aider. Aide-toi et le ciel t’aidera.

  7. Fofo

    Quand Maggy parle de la douleur des mamans, il faut qu’elle nous précise de quelles mamans parle-elle? Les 1000 morts de elle parle sont de quel côté? Dans quelles circonstances ont-ils été tués? C’est sure qu’elle veut dire que les mamans qui perdent leurs enfants sont celles de l’opposition comme si les mamans de ceux sont tués par les partisans de l’opposition n’ont pas le droit de pleurer pour leurs enfants. Je ne veux pas défendre le pouvoir car je qu’il y en a certains qui commettent des crimes mais tous ceux qui sont dans le pouvoir ne sont pas des criminels! Tout de même, ceux qui sont dans l’opposition ne sont des saints. Que parle-elle de ceux-là qui lancent des grenades sur les innocents paisibles?

    Mobutu a dit, je cite [Ndlr: Quand vous parlez de droit de l’homme, il faut savoir de quel « HOMME » et de quel « DROIT » il s’agit exactement]! J’ajouterais qu’il n’y a pas de droit sans devoir! C’est pourquoi, je proposerais que le terme « DROIT DE L’HOMME » soit remplacer par « DEVOIR DE L’HOMME » car nous avons tous, le DEVOIR DE RESPECTER LE DROIT DE L’AUTRE! Sinon promouvoir le respect des droits de quelqu’un sans vérifier s’il respecte réciproquement son devoir envers l’autre est une façon de promouvoir l’injustice dans le monde!

    • Arsène

      FOFO,
      Vous avez, dites-vous, la proposition de remplacer « Droit de l’homme » par « Devoir de l’homme » mais qu’attendez vous pour le faire?

    • Muhima Mweru

      Cher Fofo tu veux faire volontairement « la diversion » Action consistant à détourner l’attention ou la réflexion des autres( ceux qui ne partagent pas avec vous la réalité sur la crise Burundaise). Le droit de l’homme est un concept universel mais le devoir de l’homme est similaire au devoir d’un citoyen, il est singulier(particulier), ne concerne que l’individu envers lui-même, sa famille, la société(la nation). Les deux concepts sont différents.Le droit de l’homme fait référence à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par la troisième Assemblée Générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948, à Paris. Fofo si vous êtes honnête, morale, éviter de créer la confusion ou la diversion.

  8. kurikuravugwa martin.

    les paroles de maggy illustrent tjrs la haine qu’il a envers un gvt elut et qui est a l’oeuvre du peuple.et les burundais en sont fier.moi dire basta a ses discours plus radicals,incitant les nations unis de tomber dans le goufle de son mensonges.juste des deleguations sont venues et ont constate la realites.kuvuga menshi sikwo kuyamara.kandi ukwo maggy avuga menshi kenshi yikurako agahuzu kuko ukwo twamwibaza atariko tumusanga.

  9. Honest

    Ok. Nous observons.

  10. Salmia Irikungoma

    Les femmes burundaises ont perdu l’unique droit qui leur restait, rendre visitea leurs enfants en prison, leur donner une assistance parentale, enterrer leurs enfants massacres, tandis que leurs filles sont violes au vu de leurs parents. Cette malediction, du systeme d’un gouvernement illegal, impose par force, ce regime de Bujumbura. Tous les malheurs qui endurent le peuple burundais depuis le 26 avril 2016, nous mettons tous nos miseres sur la croix de Jesus, ce vendredi Saint. Que le Dieu du ciel et de la terre accueille nos larmes, nos douleurs, nos enfants qui subissent des tortures, massacres, viols, exiles, faims, chomages, humiliations, ces injustices sans noms avec des rancons sans survivivre, et que le sang de Jesus mort sur la croix, ravive tous nos espoirs, que la porte s’ouvre dans nos prisons, que Jesus nous tende la main, LUI seul, le sauveur du monde. I JESUS NAME. Amen.

    • Mariya Budangwa

      Ntamunyamacakubiri ,ntamunyabinyoma,aziqera yumvigwa n,imana

    • nunu nado

      In the name of Jesus Christ; AMEN

      • kubanankera

        Amène où?

    • Kagabo

      Ces femmes dont tu parle ont eu un grand manquement à leurs enfants, elles auraient inculquer une bonne éducation dont le respect de la Lois et les autorités élus. Je pense bien qu’elles ont eu ceux elles ont donnés comme éducation. Excuse-moi mettre les émotions et les sentiment à côté svp!!! mettez-vous à la place de l’autre Mama qui a reçu la nouvelle que son enfant vient d.être tué dans ce jeux des grenades qu.on lance aveuglement dans la population civile et innocente???? Attention les journalistes dans votre jeu de manipulation d’opinion publique.

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